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Forum : Warriors of the rainbow

Sujet : Mona Rudao


De spontex, le 23 janvier 2015 à 01:05
Note du film : 4/6

« Il a dit que j'étais un héros dans ma jeunesse ? Je le suis encore. Il le sait, ça ? »

L'île de Taïwan a été une colonie japonaise de 1895 à 1945. Cette superproduction taïwanaise à 25 M$ de John Woo met en scène un fait historique peu connu, l'incident de Wushe  : en 1930, des aborigènes, les Atayal, menés par Mona Rudao, se sont révoltés contre les colons Japonais. 300 aborigènes ont massacré 134 policiers japonais, qui les tenaient pour des sauvages. Le Japon a répliqué en envoyant 3000 hommes. Mona Rudao est aujourd'hui considéré comme un héros par les Taïwanais.

Une bande dessinée de 1990, Seediq Bale, raconte cette rébellion. Le film, qui en est l'adaptation au cinéma, dure plus de 2 h 30. Il trouvera son public. La mise en scène rappelle les films d'arts martiaux comme Tigre et Dragon, avec des combats chorégraphiés à l'extrême, à l'arc, au sabre et au fusil. Le film est en communion avec la jungle. De ce point de vue, on pense à un Apocalypto ou à la Forêt d'émeraude. C'est brutal à l'extrême, avec des décapitations au ralenti par dizaines, et de nombreuses scènes très crues de harakiri, ce qui est légitime car le fait historique comme le film tiennent du massacre. C'est très voire trop gore, par moments insoutenable.

Mention spéciale à l'acteur principal, Nolay Piho, qui est le chef Mona. On regretta que les 8 différents clans d'aborigènes soient si difficiles à distinguer les uns des autres, seul le motif des rayures de leur pagne le permettant. Les nombreux tatouages sur les corps des acteurs peuvent rappeler ceux des Maoris de L'Âme des guerriers.

Le meilleur côtoie le pire dans Warriors of the rainbow. Des scènes de combat épiques sont ponctuées de moment contemplatifs très kitsch pendant lesquels les héros regardent des arcs-en-ciel pendant d'interminables secondes. On est bien au-dessus du fiasco Windtalkers mais très loin de l'émotion et de l'intelligence d'un Braveheart. Si je n'ai pas été convaincu, ayant vu là un grand film malade à la Heaven's Gate, mentionnons que la critique a été élogieuse et que le film a été nominé pour différentes récompenses.

C'est peut-être tout simplement dû au fait que la version d'origine, de 4 h 36 min, ne nous a pas été proposée dans cette édition, et a été amputée de plus de 2 h pour le public occidental.


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