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Forum : Les Vécés étaient fermés de l'intérieur

Sujet : Intrigue captivante


De Pianiste, le 18 mai 2014 à 20:25

Après avoir revu Les vécés étaient fermés de l'intérieur, un constat s'impose. Jean Rochefort et Coluche, non contents de former un duo des plus réussis, sont au mieux de leur forme pour rondement mener cette affaire policière des plus étranges. Comme quoi, et ce bien avant Les boeuf-carottes, ce genre d'intrigue où le sérieux se mêle au comique était déjà de mise. Ce film se veut bien plus caustique que la série, mais on y trouve déjà ce je ne sais quoi qui en fait un bon polar au second degré.

Un must irrésistible qui sans avoir eu beaucoup de succès, restera dans les annales du cinéma….


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De Impétueux, le 6 juillet 2016 à 11:40
Note du film : 0/6

Déjà, adapter une bande dessinée au cinéma est une sacrée gageure ; et très médiocre connaisseur du genre, je lance d'ailleurs un appel : quelqu'un connaît-il une adaptation satisfaisante d'une B.D. ?

Mais se lancer dans cette complication pour sa première réalisation, c'est se mettre soi-même, il me semble, La tête dans le sac (j'ai l'air de me répondre : les adaptations tirées par Gérard Lauzier de ses œuvres, celle-ci et Je vais craquer, dont il fut scénariste, le réalisateur étant François Leterrier, me semblent tout à fait conformes à l'esprit de l'image).

Mais Les vécés étaient fermés de l'intérieur, c'est tout à fait ridicule et ennuyeux. Lui-même dessinateur de talent dans le mythique journal Pilote, Patrice Leconte commençait mal, en essayant de traduire à l'écran, et avec le concours de son concepteur de désopilantes aventures narrées par le génial Marcel Gotlib. Mais comment échapper à la rigueur des cadres dessinés ? Tenter de les reproduire tels quels et de les faire vivre a dû paraître à Patrice Leconte une orientation acceptable ; grave erreur ! Il est paradoxal que les personnages, si vivants, si tonitruants lorsqu'ils sont croqués sur le papier apparaissent figés, statiques, irréels lorsqu'ils bougent sur l'écran. Et puis, sur le papier, les fariboles les plus invraisemblables passent tout de même davantage…

Ce qui s'oubliait vite quand il n'y avait pas d'images enregistrées, lorsqu'une nullité théâtrale ne restait pas dans la mémoire des spectateurs demeure, hélas !, figé sur la pellicule et navre ceux qui apprécient Jean Rochefort et Coluche. Cela étant, dans le film, les acteurs sont tellement caricaturaux et leur manque de conviction est si éclatant qu'on peut presque ne pas leur en vouloir d'avoir été chercher leur cachet à la fin du tournage : après tout il faut bien payer ses impôts et nourrir ses gosses. On peut déplorer aussi les errances de Roland Dubillard, si souvent éclatant maître de l'absurde et qui est là bien médiocre.

Tout ça est donc réellement piteux, presque gênant. Je gage d'ailleurs que Leconte, si boulimique de cinéma, si prompt, dans les entretiens qu'il donne, à reconnaître qu'il aime tellement tourner qu'il peut lui arriver de se tromper et de tomber dans les pires précipices, ne doit pas avoir une très bonne opinion de son premier film, ou alors une bizarre tendresse narquoise, comme celle qu'on a du souvenir du premier baiser qu'on a donné…


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De Nadine Mouk, le 7 juillet 2016 à 06:33

"-Je gage d'ailleurs que Leconte, si boulimique de cinéma, si prompt, dans les entretiens qu'il donne, à reconnaître qu'il aime tellement tourner qu'il peut lui arriver de se tromper et de tomber dans les pires précipices, ne doit pas avoir une très bonne opinion de son premier film, ou alors une bizarre tendresse narquoise, comme celle qu'on a du souvenir du premier baiser qu'on a donné…-" (Impétueux)

"-De tous les films que j'ai fait, ça a peut-être été le plus facile à mettre sur pieds ! J'étais emballé de faire ça. A nos yeux, tout était bon. Ca se voulait une parodie des polars des années cinquante. J'ai fait confiance à une espèce de facilité… qui n'en était pas une. J'ai contacté Coluche qui m'avait beaucoup amusé au café-théâtre. Il a adoré le scénario. Il connaissait fort bien Gotlib. Puis le scénario est tombé dans les mains de Jean Rochefort, qui aimait les projets un peu fous. Il n'était pas encore une immense vedette mais était quand même très connu. (………) La préparation, les repérages, tout à été merveilleux. Puis, très vite, le cauchemar a commencé. En grande partie à cause de Rochefort ! Il me prenait pour un incapable, haussait les épaules chaque fois que je disais quelque chose. Or, incapable, je ne l'étais pas, je le maintiens. Les Vécés, malgré leur très nombreux défauts, sont beaucoup mieux mis en scène que bien des films qui sortent aujourd'hui. Et même mieux que les bronzés ! Mais je ne l'ai pensé qu'en termes de mise en scène et j'ai découvert sur le plateau la réalité humaine d'un tournage. (……….) Les acteurs, je ne savais pas quoi leur dire et je suis vite devenu maladroit et agaçant !

Coluche a été très bien. Rochefort montrait tellement d'impatience qu'il ne m'adressait plus la parole. C'était une véritable épreuve que de lui demander ceci ou cela ! Un jour, après une indication de jeu, furieux, il me lança : "- Patrice, ne me parle plus jamais ! Je suis anéanti d'avoir signé ce film ! -". J'en ai encore des frissons… Je savais que je commettais beaucoup d'erreurs. Il a été trouver le directeur de la Gaumont pour obtenir qu'il mette en scène le film lui-même. J'ai juste accepté le fait qu'il me seconde. Et le tournage est devenu véritablement infernal ! Moi j'étais KO debout, lobotomisé. Et Rochefort, lui, se renseignait pour savoir si il pouvait quitter le film. C'était contractuellement impossible. Il a donc continué le tournage comme un chien qu'on fouette, obligé de faire un film qu'il détestait, obéissant à un metteur en scène qu'il méprisait ! (……) Plus tard, je l'ai recontacté pour Tandem. Bien qu'estomaqué, il accepta. Et là, plus mûr, j'ai pris ma revanche… Le tournage fut harmonieux mais l'ombre des vécés a toujours plané entre nous. Encore aujourd'hui… -"

Patrice Leconte ( J'arrête le cinéma ) Éditions Calmann-Lévy


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De vincentp, le 7 juillet 2016 à 19:47

quelqu'un connaît-il une adaptation satisfaisante d'une B.D. ?

Oui, bien sûr : Prince Vaillant, Dick Tracy, … la liste est longue.


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De Impétueux, le 7 juillet 2016 à 23:06
Note du film : 0/6

Prince Valiant, Dick Tracy ? Jamais vu ces films, dont j'ignorais même l'existence… alors les BD étasuniennes ! Restons sérieux ! Je parlais des vraies BD, celle de Tintin, Blake et Mortimer, Bibi Fricotin, les Pieds Nickelés…


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De verdun, le 7 juillet 2016 à 23:31

Danger Diabolik, Sin city, Astérix & Obélix : mission Cléopâtre, Superman, quelques Batman, et plus encore si on inclut les films d'animation…

Mais effectivement, beaucoup de ratages notamment au niveau des films français…


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De Nadine Mouk, le 7 juillet 2016 à 23:38

J'ai peine à croire qu vous ignoriez l'existence de Prince vaillant , Impétueux ! Vous l'avez peut-être oublié, mais ignoré ….Il fut un des chevaliers de la table ronde. Le compagnon de la très fameuse Aleta -princesse des Iles Brumeuses . Il fut aussi célèbre que Richard Coeur de lion !

Pour ma part, une bande dessinée qui fut très bien adaptée au cinéma, c'est Tintin et le mystère de la toison d'or. Je vous parle uniquement du film de 1961 avec LE Tintin du cinéma Jean-Pierre Talbot et Georges Wilson en capitaine Haddock …


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De Impétueux, le 8 juillet 2016 à 16:10
Note du film : 0/6

Je réponds à la fois à Nadine Mouk et à Verdun sur cette question d'adaptation des BD au cinéma ; mais ceci sans entrer dans les détails !

J'ignorais que le personnage de Batman fût issu d'une bande dessinée, et je ne connaissais pas du tout Prince Vaillant ni dessiné, ni filmé. Ça ne me dit vraiment rien du tout. Je me souviens avoir vu Tintin et le mystère de la toison d'or (ou celui avec les oranges bleues ?) au cinéma et n'avoir pas du tout été convaincu. Mon seul Tintin au cinéma, c'est Jean-Paul Belmondo, L'homme de Rio que Philippe de Broca a directement inspiré d'Hergé

Asterix et Obélix : mission Cléopâtre ? quelques mots drôles, mais c'est surtout un show télévisé ; et comme, en plus, je ne peux pas supporter les deux Gaulois, le Dopé et l'Obèse…

Laissons cela ! La BD ne fait pas plus partie de mes goûs que l'opéra… je suis donc fort mauvais juge…

Ah si, au fait, je trouve un contre-exemple qui me satisfait tout autant que les adaptations de Lauzier : celle de Vive les femmes de Reiser par Claude Confortès ; mais est-ce encore de la BD, cela ?


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