La grande cuisine fait partie des films "avoine-foin", selon les dires de Jean Rochefort. Ce sont des réalisations méconnues qu'il regrette parfois d'avoir tournées mais qu'il a acceptées car il reconnaît avoir été à cette période en manque d'argent. On y retrouve quand-même avec plaisir l'immense acteur. Ces réalisations, bien qu'assez insignifiantes, méritent d'être au-moins vues une fois, un jour de pluie.

La grande cuisine bénéficie d'une bonne réalisation de Ted Kotcheff et d'une belle photographie de John Alcott, le chef-op de Barry Lyndon. On retrouve avec bonheur Robert Morley dans un très beau numéro, la belle Jacqueline Bisset, et des acteurs européens comme Jean-Pierre Cassel, Philippe Noiret, Stefano Satta Flores ou Luigi Proietti, ou même Jacques Balutin, qui s'expriment tous en anglais avec un accent des plus prononcés..

C'est un film original dans sa façon de mettre en scène la cuisine avec un humour parfois noir mais plutôt timide par rapport à ce que fera Greenaway dans Le Cuisinier, le voleur, sa femme et son amant. Les différents plats donnent faim… Les décors sont tous parfaitement choisis.

Hélas cet agréable divertissement manque un peu de rythme. Le récit s'avére un peu répétitif et s'apparente presque à un film à sketchs, alors que le suspense devrait être prééminent. Un de ces innombrables films dont j'aurais volontiers coupé 15-20 minutes.

Et franchement, j'admire Jean Rochefort, mais il cabotine ici au-delà du tolérable.

Avoir une telle brochette d'acteurs (c'est le cas de le dire), de tels décors, et une telle cuisine, pour nous offrir une direction d'acteurs aussi affligeante et des pseudo gags aussi plats, c'est le seul vrai crime de ce soi-disant thriller.

Navrant!