Dans ce film, Hoffman et Cruise font leur show et tirent la couverture à qui mieux-mieux. Hoffman en fait beaucoup. Des tonnes. Et même s'il est excellent dans ce rôle, il fait oublier une chose essentielle : l'autisme, ce n'est pas ce numéro d'acteur. Et on a quelques fois envie de zapper devant une caricature portée aux nues par des millions de gens qui n'ont pas eu affaire à cette maladie dans la vie, parmi leurs proches. Et de ce fait, on se lasse très vite du numéro surjoué et fort viable en apparence. Il l'est bien moins que ça en réalité. Rain Man veut visiblement faire pleurer dans les chaumières. De façon excessive. Je pense que c'est en survolant, simplement, un sujet qu'un cinéaste atteindra son but. S'il est concerné, le spectateur connait le chemin. Pas en le démontant outrancièrement. Le plus beau film évoquant le drame du cancer, c'est Jean-Louis Bertucelli qui nous l'offrit avec le très pudique Docteur Françoise Gailland. Et Forrest Gump a su délicatement, avec un brio timide, nous parler de ces métisses de l'intelligence. Je ne reproche pas à Rain Man de ne pas être un bon film, je reproche à ce film de ne pas être une véritable approche de ce handicap. Cette œuvre a été conçue comme La parade monstrueuse. Grosse erreur qu'a su très adroitement éviter Jaco van Dormael quand il tourna Le huitième jour pour aborder le thème de la trisomie. Pour autant, je ne nie pas le côté humain, dans le sens le vrai du terme, que ce film dégage. L’Amérique est fort belle et les personnages lui font honneur en mille occasions. Mais c'est cet espèce de "gros plan" excessif et peut-être maladroit sur le sujet abordé qui sape beaucoup l'intérêt de ce film..
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