S'il est un domaine où la "théorie des auteurs" ne colle pas, c'est bien la comédie. Vu qu'un rien m'amuse, j'ai vu sans déplaisir plusieurs comédies de Claude Zidi, mais vraiment très peu selon moi sont pleinement réussies. (Je compte aussi L'Aile ou la cuisse… et c'est à peu près tout !) Et pourtant Les Ripoux est un impérissable joyau. Le contraste des caractères et des mœurs entre Noiret et Lhermitte est idéal, le timing et l'enchaînement des scènes drolatiques ou surprenantes, avec juste le tantinet sentimental occasionnel (musique du regretté Francis Lai) et les dialogues de Didier Kaminka sont carrément contagieux. («Alors comme ça on aura beaucoup de tuyaux mais on aura arrêté personne!») Les protagonistes secondaires sont parfaitement castés (Régine en ex-pute maquée avec Noiret dans une librairie désaffectée, Grace de Capitani en lunaire de première bourre et bien sûr l'hilarant Julien Guiomar en chef aux sinus trop bien dégagés…). Le straight man joué par Thierry Lhermitte droit comme un i est savoureux et Noiret inoubliable et tordant dans ce rôle en or. Ma scène préférée sera toujours celle où le vieux matois douteux démontre au jeune amidonné que tout le monde a quelque chose à se reprocher et empoigne n'importe qui au hasard pour en faire la démonstration: et c'est Jean-Claude Brialy, qui effectivement craque sous le poids du remords ! Ha ! Ha ! Ha ! Et Paris par là-dessus, pour faire rêver le touriste que je suis.

Magnifique, tordant, je ne m'en lasse pas !

Ma scène préférée sera toujours celle où le vieux matois douteux démontre au jeune amidonné que tout le monde a quelque chose à se reprocher et empoigne n'importe qui au hasard pour en faire la démonstration: et c'est Jean-Claude Brialy, qui effectivement craque sous le poids du remords !

Oui, Arca, mais ça, c'est Ripoux contre Ripoux ! Vous avez peut-être vu les deux films (un coffret ?) et vous confondez… Mais, le premier ou le deuxième, je suis bien d'accord avec vous, c'est excellent. Par contre, le troisième opus n'a pas la même consistance !

Ah ben zut, pan sur le bec, en effet, je me suis récemment envoyé la trilogie ! Mais – et là vous allez vous inquiéter – même le troisième, plus faible évidemment, trouve grâce à mes yeux… malgré tout ce qu'on pourra dire…

Comédie noire légèrement saupoudrée de cocaïne et d'une morale plus que douteuse Les Ripoux demeure à mon sens l'un des meilleurs films français des années 80 auréolé de trois oscars, chose extrêmement rare concernant une comédie. J'aime bien le personnage de René Boisrond (excellent Philippe Noiret) figure parisienne vivant de petites combines à trois francs six sous ; sous des airs de malfrat se cache aussi un type intelligent, malin qui réussi à pourrir jusqu'à la moelle le jeune Lhermitte qui n'a d'ailleurs jamais été aussi bon. D'un cynisme aiguisé le film rend populaire un héros finalement assez méchant dont la meilleure représentation est de demander à son collègue de lui tirer une balle dans le ventre pour faire porter le chapeau à des "bœufs carottes" benêts qui finiront eux même par céder à la tentation et pour se sortir de la galère à conclure un marché pour le moins suspect.

A chaque fois que je regarde Les Ripoux je me laisse prendre par l’interprétation des acteurs, la musique de Francis Lai et par un Paris des petites gens celui de Belleville… Un film dont on ne se lasse pas, qui ne vieillit pas et qui permis à Zidi d'orchestrer une magnifique vengeance autant sur le plan des critiques de cinéma que du box office. Le réalisateur à gag du Grand bazar ne manquait à l'époque il faut bien le dire d'aucun talent !

Peux t-on aujourd'hui considérer le film comme un classique ?