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Sujet : De la Fée verte à la lumière verte


De DelaNuit, le 24 juin 2013 à 16:47
Note du film : 5/6

J'ai vu hier la nouvelle version de Gatsby le magnifique. Je connaissais déjà deux versions antérieures de Gatsby, celle avec Alan Ladd et celle plus connue avec Robert Redford, très différentes, que j'appréciais chacune dans son genre. La nouvelle version prête à polémique, mais j'avoue l'avoir bien aimée. Les acteurs sont excellents et bien distribués dans leur rôle respectif. Leonardo di Caprio n'est plus le jeune premier qu'il a été mais un homme avec ses côtés sombres. Les images sont superbes et la mise en scène soignée.


Je craignais une débauche d'images au rythme trop rapide avec beaucoup de musique moderne comme en a l'habitude ce réalisateur. En fait, les images effectivement très rythmées sur une musique moderne mélangée au charleston sont réservées aux "parties" chez Gatsby, qui ne durent pas longtemps et ne choquent pas car elles servent le propos du film. Un regret seulement , ne pas l'avoir vu en relief car les images et l'atmosphère auraient été encore plus marquantes. Pour moi une belle adaptation de Fitzgerald et un film à voir absolument sur grand écran en tout cas.

Ces images servent le propos d'une réflexion sur le rêve américain, la vacuité, le piège d'une recherche de la réussite sociale à tout prix, du pouvoir et de l'argent qui ne permettent pas de tout acheter.

Les personnalités complexes des héros sont intelligemment exposées. Gatsby, parti de rien, habitué à se hisser à la force des poignets pour décrocher la lune, veut l'offrir à son amour de jeunesse Daisy, depuis (mal) mariée, avec laquelle il rêve de tout recommencer. Celle-ci, au début émerveillée comme une enfant devant le monde enchanté qu'il a créé pour elle, est tout son contraire : élevée dans le luxe, elle ne s'est jamais battue pour quoi que ce soit et ne sait pas le faire. La peur d'embrasser l'aventure et de perdre son confort de vie, même avec un époux décevant, sera plus forte que son grand amour romantique… Tobey Maguire est quant à lui parfait en voisin de l'un, cousin de l'autre, spectateur et voyeur, vivant cette passion par procuration. Suffisamment inconsistant pour que le spectateur se coule dans son regard et devienne voyeur à son tour.

Intéressant aussi de constater comme la Fée verte (issue de l'absinthe) qui attirait les hommes vers le cabaret du Moulin Rouge se mue ici en la lumière verte clignotant dans le brouillard de l'autre côté de la baie, devant la propriété de Daisy. Dans un cas comme dans l'autre, cette couleur, quelle que soit son incarnation, est synonyme du rêve vers lequel tend l'homme pour s'évader d'un quotidien décevant. Un rêve dangereux où il se jette, se plonge pour s'y perdre…


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