Le côté looser ne sied pas à Stallone. Dans ce domaine, seul Cop Land lui a réussi. Et Jim Gillespie, réalisateur de l'excellent Souviens-toi… l'été dernier n'a pas réussi son coup, loin s'en faut. D'abord parce qu'une intrigue mille fois vue au cinéma et triste plagiat de l'originale et mise en lumière par Agatha Christie avec ses Dix petits nègres est retravaillée pour donner Dix petits taulards ! Dans des décors lisses, grisâtres, sans âmes, de très célèbres acteurs s'ennuient à mourir, dans le sens littéral du terme. Cet espèce de bunker qui sert d' hôpital psychiatrique à des flics dépressifs fait froid dans le dos. D'autant plus froid qu'il est perdu au milieu des neiges et attaqué sans cesse par un blizzard terrible. Dans cette drôle de casemate sévit un tueur de flics, connu, reconnu depuis le début ou presque…

C'est mauvais, point. Ça rame, c'est long, sans surprise aucune. C'est une pauvre salade sans sel ni poivre, pour condamnés au régime triste. C'est la chanson sans calcium des Frères Jacques. On a du mal à "reconnaitre" notre Rocky qui ne tremblait devant rien. Blanc comme un linge et en larmes une bonne partie du film, il fait peine à voir. Les cadavres se succèdent sans l'ombre d'un suspense. On prévoit avec le sourire le prochain méfait du méchant de service. Nul ! Il neige, il neige et on s'en fout royalement. Et même si on veut nous infliger un Color of Night au rabais, avec des tristounets du bulbe qui se cherchent des raisons de picoler à donfe, ça ne prend pas. C'est le la guimauve. Rien ne sauve rien dans cette œuvrette désespérée. Des faux durs, un tueur connu, et un froid de canard, c'est peu pour faire le show. Pourtant, le casting était de choix. Kris Kristofferson qui a marqué de sa hargne le très excellent Payback, Tom Berenger qui fut, doit-on le rappeler, l'inoubliable sergent Barnes de Platoon ou Stephen Lang qui arpenta Le sixième sens de Michael Mann, sans oublier Robert Patrick qui fut le très impressionnant robot T'100 de Terminator 2.. Du beau monde.

Que l'on a dérangé pour rien. Et qui, à l'heure actuelle, ne doit même pas se souvenir de cette triste paranthèse…