Curieusement, La dernière fanfare n'est pas spontanément citée parmi les plus belles réussites de John Ford. Et pourtant… La thématique est riche : portrait d'une communauté, réflexion sur la filiation, le mode de gouvernance d'une cité et la politique, le temps qui passe… Ford, s'appuyant sur un scénario de Frank S. Nugent pratique les changements de tons qui font toute la singularité de son cinéma. Aux pleurs de la veuve succèdent les glapissements de la matrone. Les séquences émouvantes (s'appuyant sur le jeu des acteurs et la composante sonore) succèdent à des séquences enjouées lesquelles font suite à des instants très réflexifs. Le spectateur est ainsi géré de main de maître pendant deux heures… Spencer Tracy trouve ici l'un de ses grands rôles. Son association parfaite avec Jeffrey Hunter (jouant sur les antagonismes entre le rusé et le naïf, le réaliste et l'idéaliste) assez curieusement confère à l'ensemble un ton mélancolique. Cette tonalité provient de l'insert de notes de musique et des décors judicieusement choisis (par exemple lorsque les deux personnages principaux évoquent l'origine sociale de la famille dans la cour de l'immeuble).

Un grand et beau film…

A noter que Jeffrey Hunter est décédé il y a exactement 44 ans, le 27 mai 1969, à un âge bien trop jeune. Mais magie du cinéma, et notamment des oeuvres de John Ford (et de la technologie), il dispose aujourd'hui d'un site internet qui lui est dédié, animé par un(e) ou plusieurs passionné(e)s…

http://www.jeffreyhunter.net/

"Curieusement, La dernière fanfare n'est pas spontanément citée parmi les plus belles réussites de John Ford " selon Vincentp.

Il est surtout curieux que le film n'existe pas en dvd français !

Plus sérieusement, vincentp a raison, c'est une belle réussite même si le film se traîne un petit peu à mon goût, comme parfois chez ce cinéaste. En revanche, le dernier tiers est superbe.