Muté en Sicile pour enquêter sur la mort d'un policier, le commissaire Cattani doit faire face à la violence de son nouvel environnement. Il se retrouve très vite dans la ligne de mire de Cirinnà, un mafioso impitoyable, qui n'hésite pas à s'en prendre aux proches de ses ennemis. Animé par sa soif de justice, Cattani va mener une lutte acharnée et dramatique contre "la pieuvre".

L'éditeur Showshank films nous fait la bonne surprise de sortir la mini-série La Mafia en DVD. Il s'agit là de l'une des meilleurs téléproductions italiennes de tous les temps*.

La Piovra n'est pas le cliché italien que pourrait laisser imaginer son titre français (d'ailleurs, pourquoi ce pas avoir gardé La Pieuvre ? La série de la Rai est bien sortie aux États-Unis sous le titre The Octopus). Au contraire, équilibrant famille de Cattani, relations avec sa ville sicilienne** et passionnante vie policière, l'ambiance est parfaitement rendue et l'on se plaît à penser que l'on est soi-même menacé, tel le Commissaire qui n'est en sécurité nulle part. La Mafia, monstre tentaculaire sans visage, est en effet partout. L'aspect dramatique de la série est renforcé par la fragilité de sa famille et sa passion pour Titti, héritière héroïnomane.

« Vous voyez, nous sommes des marionnettes et le crime continue, crée son système, sa propre hiérarchie. Une force diffuse, organisée, monstrueuse qui devient une institution. Et nous nous agitons, nous mourons pour que le public croie en la loi.
— Je n'accepte pas cette conclusion.
— C'est difficile de l'accepter. »

Le casting est à la hauteur. Sous ses airs froids, Michele Placido est le formidable Commissaire Corrado Cattani. Bon nombre d'acteurs français l'entourent : François Périer, Patricia Millardet, Nicole Jamet, Jacques Dacqmine, Paul Guers. Composée par Riz Ortolani, la musique est interprétée par Ennio Morricone et deviendra l'un de ses plus grands succès.

On n'attend qu'une chose : la suite ! Selon comment on voit les choses, 9 autres mini-séries ont suivi La Mafia ou bien il s'agit d'une série comptant 10 saisons. Si seule la première a été doublée et diffusée en France, d'autres pays comme l'Allemagne ou les États-Unis ont eu droit aux suivantes, qu'ont notamment rejoint Bruno Cremer, Alain Cuny et Pierre Mondy.
Espérons que Showshank Films, qui a su sous-titrer cette première saison (VF et VOSTF inédite sont disponibles), réparera cette injustice et nous offrira prochainement les saisons suivantes ! L'indication “Saison 1” sur les 3 DVD le laisse en tout cas espérer.

—
* : La concurrence est pourtant rude, comme pourrait nous l'expliquer Arca1943, de Marco Polo à La Cittadella en passant par les Aventures de Pinocchio (dont nous attendons toujours la version TV en 6 épisodes !).
** : La série a été filmée à Trapani, sur la côte ouest de la Sicile.

Je remets en mains propres à Spontex la série Mafia, demain matin à l'aube, laquelle série prendra ensuite le chemin du Canada (vers Arca1943). C'est une série très réussie. Damiano Damiani n'est pas un super-génie mais un bon metteur en scène, qui s'en sort ici très bien. Le scénario fait un tour d'horizon de son sujet, sur ses six épisodes, très, très intéressant… On a sait plus à la sortie sur ce qu'est la mafia. On a envie de connaitre la suite, car la fin de cette première série de six épisodes est ouverte.

Avant de s'envoler (peut-être !) pour le Canada, le coffret de 3 DVD a fait escale nouvelle à Paris ! Je dois dire que j'étais un peu réticent à regarder ces six épisodes de 70 minutes de ce que j'appelle un feuilleton (c'est-à-dire une œuvre où l'on ne peut regarder aucun des épisodes séparément, puisque l'histoire se suit et se construit) et non une série (où seuls les personnages principaux sont toujours au devant de la scène, mais où chaque épisode est autonome). Peu importe…

J'ai beaucoup apprécié l'entrecroisement de l'histoire policière (ce n'est pas tout à fait le mot, mais je n'en trouve pas de meilleur) et des errances sentimentales des principaux protagonistes, qui sont bâtis de façon assez intelligente et complexe. Le personnage du Commissaire Corrado Cattani (Michele Placido), dans son arrogance et sa fragilité est extrêmement bien construit, tout autant que celui de sa femme Else (Nicole Jamet) ; la difficulté de vivre, alors qu'on s'aime, un conflit conjugal, dans une atmosphère d'inquiétude et de risque permanent n'est jamais simpliste, ni infantile.

C'est sauvage, brutal, cruel quand il le faut, sans excès et sans complaisance, c'est subtil et complexe et le format d'un peu plus d'une heure permet un rythme rapide et prenant. D'autant que le genre du feuilleton permet de présenter de nombreux personnages, de les individualiser, de les caractériser suffisamment pour qu'on s'y attache ou, au contraire, qu'on en perçoive l'ampleur de la nuisance. À ce propos, bravo à trois des acteurs français sollicités pour le film de Damiano Damiani : François Périer, Jacques Dacqmine et Paul Guers, tous trois franches (!) canailles et tous trois excellents…

À quand la saison 2 ?

Bonne nouvelle : elle vient de paraître. Plus que 8 !

«Avant de s'envoler (peut-être !) pour le Canada, le coffret de 3 DVD a fait escale nouvelle à Paris !»

Tout bien réfléchi, ce coffret Piovra – qu'il me faut absolument, vous pensez bien ! – ce serait un peu ridicule de me l'expédier de l'autre côté de l'Atlantique, avec la logistique et surtout le coût que cela implique, pour ensuite lui faire faire le chemin inverse. Je vais donc passer mon tour sur cette généreuse offre de location, mais… pour acheter à distance les deux premières saisons, qu'un fidèle correspondant en France – si si, j'en ai un – me fera ensuite parvenir avec sa coutumière diligence.

Spontex: «Plus que 8 !»

Mais non, plus que 7 ! La saison 3 sort au début de mai (source: FNAC)…

Et puis dites donc, je viens de réaliser qu'il y a Florinda Bolkan dans cette série antimafia ! On me cache tout…

Je me demande vraiment qu'ajouter aux excellents commentaires de Spontex, Impétueux et VincentP.

Une chose est sûre en tout cas: c'est de la téloche de toute première force. Même au plan de la photographie – ce que je n'escomptais même pas – ça passe l'épreuve du temps avec panache. Si la tension est déjà vive et oppressante dans les quatre premiers épisodes, que dire de ce qui se passe à compter du cinquième ! C'est qu'une fois survenu un certain enlèvement, le suspense au sens récit policier du terme se double d'un «suspense moral» quasi insoutenable.

Tout comme la plus récente série Corleone (2009) que je recommande chaudement à ceux qui ont aimé La piovra, cette série, c'est de la dynamite. Au cinéma, le réalisateur Damiano Damiani avait connu ses plus grands succès avec des polars antimafia comme La mafia fait la loi, Seule contre la mafia et Confession d'un commissaire de police au procureur de la République. Cette Piovra a beau être de la télé, elle n'a pas du tout démérité des précédents, au contraire: c'est une sorte de sombre couronnement.

Vous avez déjà tout dit sur les excellents acteurs. Chapeau à Florinda Bolkan, suave et vipérine. Et chapeau aussi au scénariste Ennio De Concini, prolifique touche-à-tout à l'étrange carrière, qui signe ici un scénario d'une solidité à toute épreuve.

Avec La Piovra comme avec ses prédécesseurs parfois méconnus des années 60-70, l'avantage concurrentiel de Cinecittà sur Hollywood apparaît dans toute sa force: comparés à ça, Le Parrain au cinéma comme Les Soprano à la télé manquent singulièrement de rage antimafia !