Une excellente comédie gravement déjantée dont l'effet comique est fondé sur la dérision romantique, donc surprise garantie à chaque scène. Un vidéo clip est inclus dans le DVD avec en outre une version Karaoké. Quel luxe !Patrice Dargenton (Mon site)

C'est drôle, drôle, drôle ! Que ne ferait-on pas pour la si jolie Cameron Diaz, toute en innocence et en sourire ravageur ? Elle est magnifique et toute une cohorte de fieffés filous fort sympathiques n'auront de cesse que d'avoir ses faveurs. Et pour ça, tout est bon ! Les manigances les plus dingues sont mises en œuvre et les mythomanes emboitent le pas aux faux intellos qui n'ont rien à envier aux plus farfelus. Les frères Farrelly entrainent Ben Stiller et Matt Dillon dans une traque à l'amour, à la conquête désespérée complètement dingue. C'est désopilant tout le long et moult scènes devenues cultes défilent pour notre plus grande joie ! Pas de prise de tête ! Juste du plaisir à voir ce que des êtres humains sont capables d'inventer pour simplement décrocher un sourire, un regard de la femme dont ils rêvent. Une comédie enlevée a toute allure, sans temps mort et avec une incroyable efficacité. J'avais déjà apprécier la bonne facture de L'Amour extra large des mêmes Farrelly brothers , mais Mary à tout prix est beaucoup plus timbré. C'est jouissif et les gags très bons enfants se succèdent avec bonheur. La scène où ben Stiller est interrogé par la police qui le soupçonne d'être un serial killer, alors que lui pense juste qu'on le prend pour un homosexuel est à hurler de rire ! Quant aux scènes avec ce fameux petit chien sans qui le film aurait été moins drôle, c'est un délire total ! Du cinéma facile, un tantinet lourdingue, un tout p'tit peu gras, qui fera tordre la bouche aux amateurs de la nouvelle vague, mais tellement sémillant ! "On" s'est même relevé pour me demander de rire un peu moins fort !…

Achetez le, louez le, volez le mais voyez le !

Je ne crois pas avoir jamais vu un film aussi vulgaire (je dis bien vulgaire et non pas grossier) et pourtant, en même temps et peut-être grâce à cela, aussi drôle. Voilà qui remet en cause beaucoup de mes certitudes, frottées de sel attique et de mesure classique : j'ai quelquefois détesté aimer ça, mais je mentirais en écrivant que je n'ai pas ri.

Mary à tout pour plaire, pas simplement ses yeux, son sourire ou sa silhouette, ou sa réussite sociale, ou son argent, ou l'amour qu'elle porte à son frère handicapé Warren (W. Earl Brown) ; et il n'y a rien d'étonnant que des types très différents, qu'ils en conservent le souvenir adolescent dans le cœur, comme Ted Stroehmann (Ben Stiller) ou le fétichiste urticant Woogie (Chris Elliott), ou encore qu'ils en soient tombés raides dingues dès qu'ils l'ont vue, comme le douteux assureur Patt Healy (Matt Dillon) ou le faux architecte Tucker (Lee Evans) en soient devenus fous.

L'inventivité scénaristique des frères Farrelly est tout de même assez bluffante ; on peut sans doute leur reprocher de viser souvent au dessous de la ceinture et même un peu plus bas : bijoux de famille coincés dans une fermeture à glissière, sperme éjaculé par Ted, qui vient de se faire une gâterie, pris pour du gel capillaire par Mary, chien de Magda (Lin Shaye), la vieille copine de Mary se cramponnant, fou furieux, à la braguette de Ted… mais c'est bien amené et si proche de cet humour potache que, volens, nolens, nous avons tous plus ou moins pratiqué que ces âneries ne révulsent pas comme on peut imaginer qu'elles le devraient. Et les embûches, chausse-trapes, manigances et arsouilleries diverses sont bien amenées.

Je ne dis pas que je passerai beaucoup de temps à visionner le reste de la filmographie des frères Farrelly parce que cette réussite me semble assez délicate à reproduire et à perpétuer. Mais passer un bon moment à regarder des conneries est un plaisir assez rare pour être mentionné.