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Forum : Paris brûle-t-il ?

Sujet : Une épopée !


De Graoully 30, le 12 août 2004 à 23:55

J'ai revu pour la einième fois, ce film et je ne m'en lasse jamais ! Il mêle les documents d'époque avec la mise en scène, ce qui le rend plus réaliste que jamais. Ce film conserve toute sa force et une sorte d'humour qui ne périt pas avec le temps. La version colorisée, je n'en parle même pas, je trouve cela aberrant !

La distribution pour un film franco-américain est vraiment au top pour l'époque. Il fait partie de ces rares films ou les Américains, pour une fois, ne se donnent pas le meilleur rôle ou du moins, ne font pas "dériver" la vérité, je pense surtout au film U-571

Un bon film comme l'on n'en fait plus !


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De PM Jarriq, le 13 août 2004 à 07:36
Note du film : 3/6

Je n'avais jamais remarqué : parmi les jeunes dénoncés par Trintignant, on reconnaît Patrick Dewaere, Michel Sardou et Michel Fugain ! Ce qu'on appelle (rétrospectivement) de la figuration haut-de-gamme.


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De spontex, le 13 août 2004 à 09:47
Note du film : 5/6

IMDb parle aussi d'un Michel Berger figurant !


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De verdun, le 17 décembre 2005 à 20:46
Note du film : 4/6

Paris brûle-t-il ? est il un chef d\'œuvre lyrique et épique ou un navet téléguidé par une vision officielle et gaulliste des faits ? Difficile de répondre dans le peu de temps qui nous est imparti.

Il est sans doute dommage que René Clément,qui a donné des films très personnels sur l\'occupation comme Le jour et l'heure avec Signoret, fut contraint par son producteur à tourner une sorte de Jour le plus long à la française avec une réunion de vedettes internationales à la clé.

Mais le film garde une force certaine et n\'est pas indigne du film de Zanuck, même s\'il est permis de préférer un chef-d\'oeuvre absolu et beaucoup moins triomphaliste sur cette période: L'Armée des ombres de Melville.

Maintenant il est regrettable que ce film très aimé soit indisponible en dvd en France, et ne soit même pas sorti l\'an dernier alors que l\'on fêtait le cinquantenaire de la libération de Paris !!!!


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De Impétueux, le 17 décembre 2005 à 21:46
Note du film : 5/6

Paris brûle-t-il ? est assurément une volonté de faire pièce au Jour le plus long dont il a l'invraisemblable distribution et la volonté de faire dans l'épique et le légendaire. C'est davantage un morceau à proposer aux enfants des écoles pour exalter leur ferveur patriotique (du temps où on ne se crachait pas dessus à tire-larigot) qu'un film…

Et je partage tout à fait votre sentiment, : le grand, le vrai, le beau film sur la Résistance, c'est L'armée des ombres, son humilité et sa grandeur, sa cruauté, sa sécheresse…


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De Arca1943, le 17 décembre 2005 à 22:05
Note du film : 3/6

Pour ma part, j'attends beaucoup de La Longue marche, qui me dit-on est encore plus austère, sévère et sans phrases que L'Armée des ombres. N'empêche, le meilleur de tous, ça restera toujours La Bataille du rail du même René Clément, chef-d'oeuvre néoréaliste À LA GLOIRE DES CHEMINOTS DE FRANCE. Quand je sors de ce film, il est mieux de pas traîner de fascistes dans les rues, ah mais !

Qui sait, un jour je finirai peut-être même par admettre que les films de Résistance français valent bien les films de Résistance italiens !


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De Arca1943, le 17 décembre 2005 à 23:21
Note du film : 3/6

Bien sûr que cette Bataille est un film de propagande, commandé qui plus est par le Conseil national de la Résistance – section Fer ! Ce film me fascine et me soulève à chaque fois de mon siège parce que, commencé en 1944 dans les conditions de tournage les plus précaires de l'histoire du cinéma, il fait carrément partie des événements. Ce n'est pas un film, c'est de la dynamite !


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De Impétueux, le 18 décembre 2005 à 13:39
Note du film : 5/6

Cher Arca, j'apprécie beaucoup La bataille du rail, mais elle me paraît bien trop empreinte d'un lyrisme optimiste plus proche du film de propagande que de la réalité…

L'armée des ombres, est sèche et désespérante, sinon désespérée ; aucun n'en réchappe et rien n'a été facile. Il me semble que ça a été vraiment comme ça.


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De droudrou, le 9 novembre 2006 à 19:55
Note du film : 4/6

L'armée des ombres ne fait aucune concession aux réalités. C'est désespérant mais les gens qui étaient engagés dans ce genre d'action y allaient à fond dans la mesure où ils y croyaient tandis que les traquenards se multipliaient et prenaient toutes les formes.

Avez-vous lu (je dis bien lu et non vu) Fortitude ?

Ça me touche assez d'autant qu'une part importante de l'Histoire se déroule chez moi, à Calais. L'ennui est que l'adaptation au cinéma n'est pas des plus réussies et il en va de même de "Ô Jérusalem", hélas !


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De Impétueux, le 9 novembre 2006 à 22:55
Note du film : 5/6

Je n'ai ni vu ni lu Fortitude (ni Ô jérusalem – je ne suis pas lecteur de Lapierre et Collins) ; si je pense que L'armée des ombres est un des films les plus authentiques qui se puissent sur la Résistance, éloigné de l'hagiographie et du romanesque, c'est que l'auteur de la nouvelle, Joseph Kessel et le réalisateur, Jean-Pierre Grumbach, Jean-Pierre Melville, authentiques résistants (et des résistants qui avaient tout de suite compris, pas des types qui fuyaient le STO), ont capté la grandeur de ces exploits minuscules qui entraînaient la mort.


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De Nicolas, le 23 décembre 2007 à 13:31

Si certains pensent que ce film est un "navet", un film propagande, voire une pâle copie du "Jour le plus long", pour ma part c'est un GRAND film que j'ai toujours plaisir à revoir avec cette multitude de "Stars" !

Pourquoi la version française est toujours absente à ce jour ?

A rééditer en zone 2 – version française en urgence


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De Arca1943, le 24 décembre 2007 à 00:36
Note du film : 3/6

Navet, film de propagande ? Mais non, mais non. Seulement, sur le même sujet de la Seconde Guerre mondiale, le cinéma français, à commencer par René Clément lui-même – La Bataille du rail ! – a déjà fait mieux et plus fort. Parmi les défauts de ce film par ailleurs bien regardable, c\'est qu\'on y trouve trop de stars pour rien. Il y a pléthore. À quoi ça sert d\'engager le grand Untel quand en fin de compte c\'est seulement pour deux minutes ? L'incessant défilé finit par m'empêcher d'entrer pleinement dans le film. Je me suis fait la même réflexion en regardant Voyage of the Damned (qui d\'ailleurs porte lui aussi sur un épisode de la Seconde Guerre mondiale). Ne vous méprenez pas : j\'aime les stars, et même aussi les guest stars. Mais un adage québécois dit : « Trop, c\'est comme pas assez ! »


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De nouvelle, le 24 décembre 2007 à 04:31
Note du film : 3/6

le film représentant avec le plus de réalisme cette époque est sans contexte à mon avis Lacombe Lucien , bien sur L'armée des ombres est un film phare sur la résistance Francaise , mais le film démontant le mieux l\'ambiance de l\'occupation sans tomber dans la caricature est certainement le film de Louis Malle .


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De PM Jarriq, le 24 décembre 2007 à 09:29
Note du film : 3/6

Quelques instants fugitifs de La traversée de Paris, donnent également une vision qui semble extrêmement concrète et crédible de cette période.


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De Impétueux, le 24 décembre 2007 à 10:20
Note du film : 5/6

Il me semble que l\'on compare là des moments et des situations extrêmement différents, et même dissemblables, quoique nullement antagonistes : comment oublier que L'armée des ombres se passe dans un milieu urbain, au début de l\'Occupation, et cible son propos sur un petit groupe de Résistants de réseau (c\'est-à-dire de quelques types de Libération-Nord ou de Combat, qui reçoivent des instructions précises de Londres) alors que Lacombe Lucien a lieu à l\'extrême fin de la Guerre, après le Débarquement, dans un milieu rural, ou provincial (comme Le vieux fusil) et, pour ce qui ne touche pas à la camarilla des Collabos, concerne une toute autre forme de Résistance : le maquis, constitué surtout après la création du S.T.O. et où des groupes de taille diverse, embryon de troupes armées, vivent en commun à l\'écart des villes et font des coups, quelquefois dans un certain désordre.

Quant à La Traversée de Paris, c\'est encore un autre monde : celui de la survie, à Paris ; la Résistance n\'y a aucune part, mais c\'est aussi une forme de réalité… Il y en a plein d\'autres d\'ailleurs… Par exemple, je recommande à ceux qui ne l\'ont pas vu, Jéricho, d\'Henri Calef, histoire d\'otages…


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De nouvelle, le 24 décembre 2007 à 10:52
Note du film : 3/6

Et moi je conseillerais à ceux qui ne l\'ont pas vue un film assez sous estimé dans la carrière d\'Autant Lara mais fameux : Le Franciscain de Bourges .


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De PM Jarriq, le 22 août 2008 à 19:05
Note du film : 3/6

En revoyant quelques images du film, à la télé, je me suis pris à regretter qu'il n'existe pas un vrai making of d'époque.

Quand on imagine l'infrastructure qu'il a fallu pour vider Paris, pour organiser les allers-venues de toutes ces stars, pour gérer tous ces egos surdimentionnés (Douglas, Delon, Welles n'étant pas des moindres !), pour donner une cohérence à cette surabondance scénaristique… Paris brûle-t-il ? ne sera jamais un chef-d'oeuvre, mais on se dit que Clément a tout de même eu du mérite.


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De RdT, le 22 août 2008 à 19:20
Note du film : 1/6

Je trouve que cette superproduction est fort décevante… Si vous voulez voir un film où Paris brûle pour quelque chose voyez plutôt Mimì Bluette … fiore del mio giardino illuminé par l'incandescente berluette de Monica Vitti


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De PM Jarriq, le 22 août 2008 à 20:29
Note du film : 3/6

Certainement.

Pour rendre compte de la démesure qu'a dû représenter cette entreprise (pour accoucher d'une grosse souris, certes), il aurait fallu un vrai documentaire indépendant dans le style de Burden of dreams ou Hearts of darkness, qui aurait sûrement été plus passionnant que le film lui-même.


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De fretyl, le 22 juin 2011 à 21:47
Note du film : 4/6

Eh ben moi j'aime Paris brûle-t-il ? ! Car il y a en effet un souffle dans ce film. Paris brûle-t-il ? nous rappelle qu'il fut un temps ou Paris était la plus belle ville du monde et que celle-ci représentant par ses architectures, son histoire, ses monuments sublimes, l'histoire d'une France impériale, faillit être rasée par un dictateur qui nous enviait notre patrimoine.

Ce qui est plaisant dans Paris brûle-t-il ? c'est l'exaltation patriotique que l'on ne retrouvera que très rarement au cinéma. Paris brûle-t-il ? est un film épique. Peut-être même plus encore que L'armée des ombres. Ce qui se dégage du film de René Clément c'est surtout l'excitation que se sont procurés des milliers de résistants qui sentant les dernières heures du IIIème Reich arriver se laissèrent entrainer dans la frénésie résistante, de la dernière semaine d'occupation à Paris.

Si l'on a souvent critiqué ce film du fait qu'il s'agisse d'un film de star ou chaque acteur vient faire une apparition, je n'y ai personnellement trouvé aucun problème. Je ne vois pas de problème à ce que Signoret incarne une patronne de café fort sympathique pendant deux minutes, pas plus que Trintignant excellent en immonde collabo. Je trouve même assez amusant que l'on puisse y croiser un Delon en Jacques Chaban-Delmas ou Kirk Douglas en Patton.
La seule exagération vient par contre du double rôle de Claude Rich à la fois en lieutenant Pierre de la Fouchardière et en général Leclerc.

Si l'ambition principale consistait pour le cinéma français à montrer que nous étions aussi capable de réaliser notre Jour le plus long c'est mission accomplie. D'autant que j'avoue avoir autant de sympathie pour l'un comme pour l'autre et que les deux films par le même ton, les mêmes artifices semblent se suivre et même être du même auteur.
On dit que si le film fut tourné en noir et blanc ce fut parce que la mairie de Paris avait refusé de laisser des drapeaux nazis flotter sur les bâtiments officiels et que celle-ci ne toléra que des drapeaux gris avec une croix gammé. Pas question donc de tourner le film en couleur. Comment ne pas nommer également la magnifique musique de Maurice Jarre que je possède en disque et qui à chaque écoute me donne envie de continuer à résister pour défendre ce Paris là !


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De Impétueux, le 22 juin 2011 à 22:53
Note du film : 5/6

Comme je n'ai jamais vu Paris brûle-t-il ? et que mes interventions sur ce fil concernent d'autres œuvres, je m'abstiendrai de prendre parti avant que le DVD soit publié, ce qui ne manquera pas d'arriver un jour.

Mais une observation à Frétyl qui écrit si le film fut tourné en noir et blanc ce fut parce que la mairie de Paris avait refusé de laisser des drapeaux nazis flotter sur les bâtiments officiels ; en 1966, pour encore onze ans, la funeste institution (par Giscard d'Estaing) de la Mairie n'existait pas ; il y avait un Conseil municipal, présidé par un élu qui changeait tous les ans, et des maires d'arrondissement nommés ; le statut de Paris-Capitale n'était pas identique à celui des autres villes de France et c'était très bien ainsi (ce statut demeure d'ailleurs toujours différent) ; en d'autres termes, votre assertion n'est pas exacte ; est-ce que ce que vous dites a été imposé par le Préfet de Paris ? Est-ce que ça a été un vœu du Conseil de Paris ?

Il y a bien un lecteur sagace qui va nous le dire !


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De Florian, le 4 juillet 2011 à 11:27

Impétueux, votre remarque historique est fort bien à propos et cet éloignement n'est pas à déplorer car pour reprendre un phrase bateau "Faut jamais perdre une occasion de s'instruire".

Néanmoins, peut-être auriez-vous pu préciser que Giscars d'Estaing n'a pas instauré la Mairie de Paris mais n'a fait que rétablir cette institution, supprimée durant la période révolutionnaire, remplacée par des mairies d'arrondissements dont la forme diffère de ce que l'on connait actuellement. Le système du Conseil mené par un président annuel date de 1884 (ou 85, souci de mémoire).

Quant au statut particulier de Paris, il a été entériné en 1982 avec la loi PLM (Paris, Lyon, Marseille) qui confère des fonctionnements particuliers à ces trois villes, inhérents de leur gigantisme. Pour la question du drapeau nazi, la logique voudrait que le refus émane directement du préfet de Paris auquel les demandes sont soumises par les départements spécialisés (demande de tournages par exemple), pour une telle chose, une assemblée ne se prononce pas. Peut-être le Conseil a t-il été consulté mais la décision finale ne lui revient pas.


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De Impétueux, le 4 juillet 2011 à 19:44
Note du film : 5/6

En fait, c'est le Préfet de Police, chargé à la fois de l'ordre public, et d'un certain nombre d'attributions de nature municipale (toutes n'ont pas été dévolues, en 1977, au maire de Paris) qui a du imposer cet ukase !


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De Impétueux, le 25 août 2011 à 18:52
Note du film : 5/6

J'ai le sentiment que la plus grande partie des intervenants de ce fil, dont beaucoup ont dit des choses fort intéressantes (y compris moi-même !) a été un peu submergée par l'ambition invraisemblable du film de René Clément, qui vient enfin de sortir dans une superbe édition restaurée, avec un deuxième disque de 3 heures de suppléments. Comme je l'avais raté à sa sortie, je l'ai découvert avec infiniment d'intérêt et, revenant sur la suite des messages déposés au fil des ans ici, j'ajoute ma pierre.

Une fois de plus, c'est le tant regretté PMJarriq qui a exprimé avec la plus grande précision ce qui me parait ressortir de Paris brûle-t-il ? ; il écrit Quand on imagine l'infrastructure qu'il a fallu pour vider Paris, pour organiser les allers-venues de toutes ces stars, pour gérer tous ces égos surdimensionnés (Douglas, Delon, Welles n'étant pas des moindres !), pour donner une cohérence à cette surabondance scénaristique… Paris brûle-t-il ? ne sera jamais un chef-d'œuvre, mais on se dit que Clément a tout de même eu du mérite.. C'est moi qui ai souligné surabondance scénaristique

Et, de fait, comment s'emparer autrement de l'énorme pavé de Dominique Lapierre et Larry Collins, qui furent spécialistes de ces grandes fresques historiques unanimistes (Ô Jérusalem, porté à l'écran par Élie Chouraqui sur la naissance de l'État d'Israël, ou Cette nuit la liberté sur l'indépendance de l'Inde).

Comment retracer l'histoire des quelques jours qui précédèrent le soulèvement de Paris et son déroulement en croisant et entrecroisant la grande histoire, les décisions des mandataires de Londres (Alexandre Parodi -Pierre Dux – Jacques Chaban-Delmas – Alain Delon – Edgar Pisani – Michel Piccoli -), des résistants communistes (Henri Rol-Tanguy – Bruno Cremer – le colonel Fabien), des généraux alliés ou allemands, et des anecdotes qui donnent chair à ce qui n'aurait été, sinon, qu'un documentaire pédagogique sûrement passionnant, mais moins susceptible d'intéresser des millions de spectateurs ? Le rapprochement avec Le jour le plus long s'impose évidemment et même si je n'ai pas revu depuis bien longtemps le film de Darryl F. Zanuck, j'ai l'impression qu'il était bien plus brouillon et emberlificoté que celui de Clément.

Donc, c'est bien l'histoire romancée, mais véridique (autant qu'on puisse, en s'appuyant sur des milliers de pages lues et des centaines de témoignages recueillis, comme le faisaient Lapierre et Collins retracer la réalité), c'est bien l'histoire de la libération de Paris qui est le sujet du film et non pas l'un ou l'autre des cent, des mille aspects de la période 40/44. Dès lors il est un peu vain d'essayer de dresser un palmarès des réussites, ou des échecs, des films relatant tel ou tel moment ou sujet en les comparant à Paris brûle-t-il ?.

Des centaines de films ont été réalisés, aux lendemains de la guerre ou depuis lors, et apportent un éclairage à tel ou tel aspect de ces années d'histoire. On en a cité supra un bon nombre, de très grands comme L'armée des ombres, ou La bataille du rail, qui montrent deux aspects de la Résistance ; La traversée de Paris montre le quotidien avec ce qu'il peut avoir de sordide ; on a dit un mot de Lacombe Lucien qui, comme Le vieux fusil évoque la débâcle allemande ; mais on pourrait trouver des dizaines de sujets formidables évoqués ici et là, la panique folle de l'effondrement de la IIIème République (Bon voyage, de Jean-Paul Rappeneau), l'exode (Jeux interdits de René Clément encore), les zones grises pleines de trafics et d'impostures (Un héros très discret, de Jacques Audiard), les prises d'otages (Jéricho, d'Henri Calef), et la liste est ouverte…

Malgré sa longueur et sa dépersonnalisation (on lâche trop vite les personnages, à part, et c'est heureux, Von Choltitz, remarquablement interprété par Gert Froebe), Paris brûle-t-il ? m'a semblé une belle leçon d'histoire, un peu figée, mais exaltante et pleine de joie. La liesse des Parisiens, leur bonheur d'être enfin libérés sont montrés avec beaucoup de foi dans notre pays. Il n'y a vraiment pas de raison de regarder ce grand bonheur avec des yeux étroits.


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De Impétueux, le 28 août 2011 à 19:17
Note du film : 5/6

Un mot pour dire du bien des passionnants et longs (3 heures) suppléments de cette excellente édition DVD.

Certes, il ne faut pas s'attendre à voir beaucoup d'images du tournage, ni à voir décortiquer des plans et des séquences. On pourra même juger que c'est trop statique, et que ça se borne à des entretiens avec des intervenants, sans autre apport que leurs voix et leurs témoignages. Mais quand ces témoignages sont nourris d'autant de richesses, d'anecdotes de tournage, de points de vue éclairants, ils apportent à la vision du film de très grands compléments.

Dans l'ordre, conversation avec Claude Rich qui, notamment, explique pourquoi, ne devant jouer que le rôle du lieutenant de La Fouchardière, l'homme du monde qui délivre le jardin du Luxembourg, il se voit affecté, en sus,par une suite de hasards, à la représentation du général Leclerc, avec qui, de fait, la ressemblance est frappante.

Puis longue interview de Michel Wyn qui fut un des assistants de René Clément et qui, avec beaucoup de brio, conte à la fois l'histoire du film, la mise en route du projet, les difficultés de sa réalisation, les trouvailles de la distribution, le contexte politico-historique du tournage et qui, tout en redisant son admiration pour l'auteur du film, n'omet pas d'en souligner la brutalité, l'orgueil, le caractère désagréable. Cet entretien est une véritable mine d'or, et Wyn a le remarquable talent de synthétiser plusieurs aperçus passionnants sur un film dont le tournage fut une épopée à lui tout seul.

Ensuite, intervention de Dominique Lapierre qui, curieusement ne s'exprime qu'au téléphone (était-il à l'étranger au moment de la réalisation du DVD ?) et qui décrit à la fois la rédaction du livre dont est tiré le film, la méticulosité de la documentation – certifiant que toutes les histoires individuelles dont est tissé Paris brûle-t-il ? sont authentiques et revenant sur le travail de bénédictin qu'il a accompli avec Larry Collins – mais aussi sur la qualité de l'adaptation de son lourd pavé par Gore Vidal et Francis Ford Coppola.

La mise en perspective historique est faite par Vladimir Trouplin, dans le cadre prestigieux et émouvant du musée de l'Ordre de la Libération dont il est conservateur. Au travers de dix modules précis, Trouplin confirme la grande exactitude des faits rapportés et des réactions enregistrées. Rôles de von Choltitz, de Nordling, de la 2ème DB, du Conseil national de la Résistance… Plein d'aperçus très clairs.

Enfin, les propos de Denitza Bantcheva, spécialiste de l'œuvre de René Clément peuvent paraître un peu redondants, mais ont le mérite de resituer le film dans la filmographie d'un grand cinéaste que je trouve personnellement un peu malaimé…

En tout cas, j'ai rarement regardé avec autant d'intérêt un DVD de suppléments aussi long que celui du film dont ils traitent !


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