Une comédie dramatique, de moeurs et sociale contemporaine, très réussie (par moments ultra-réussie). Le portrait des travers du monde des écrivains est parfaitement traité. Mais d'autres sujets de société sont évoqués en filigrane. La mise en scène de Stephen Frears est brillante, mais toutes les composants de ce long-métrage (scénario, dialogues -percutants et caustiques-, interprétation, photographie) sont de grande qualité. La première heure en particulier est extrêmement drôle, offrant un bon condensé de ce que l'humour britannique est capable de produire. On pense aux grandes réussites de la comédie britannique des années 1950 (celle par exemple de Alexander Mackendrick ou Robert Hamer). Impossible de ne pas rire par exemple quand l'écrivain faisant son jogging prend peur à la vue des vaches broutant paisiblement dans le pré.

Un petit bémol lié aux vingt dernières minutes de Tamara Drewe moins réussies que ce qui précède (confirmant quelque chose déjà vu dans le passé : Frears n'est pas très à l'aise dans le drame pur). Parmi les acteurs, je relève subjectivement les performances que j'ai trouvées exceptionnelles de Roger Allam et Luke Evans (dans un style proche de celui de Robert Carlyle à ses meilleures heures). Le personnage joué par Luke Evans a par moments des réactions tout en retenue imaginées et filmées comme l'est le héros de Wallace et Gromit, produisant des émotions contenues dans l'esprit du spectateur. Mais les différents acteurs se complètent parfaitement et le résultat obtenu est équivalent à celui produit par une chorale : chaque spectateur quel que soit son âge, sa situation sociale ou professionnelle, son sexe, doit y trouver son compte.