Étonnantes ces critiques dithyrambiques et unanimes à propos du tout dernier Quentin Tarantino, Django Unchained. Pour faire court, j'ai trouvé ça trop long et constamment dans la démesure (que de violence, que de bavardage, que de musique !). Le film se perd un peu lorsque Djanjo et son acolyte pénètrent dans la plantation. Bref c'est du Tarantino qui se regarde certes agréablement, mais ce n'est pas son meilleur film. Reservoir dogs reste mon favori.
Au contraire de vous cher Nicoco, j'ai trouvé ce film différent des autres Tarantino. Les longs dialogues m'ont paru moins soporifiques que dans certains de ses essais (je me suis tout bonnement endormi devant boulevard de la mort), ceux-ci étant ancrés dans l'histoire et apportant des éléments de compréhension au spectateur.
S'agissant de l'ultra violence, là encore je l'ai trouvée plus diffuse que dans son précédent opus inglourious basterds… je n'ai retenu que la dernière demi-heure qui est vouée entièrement au culte de l'hémoglobine.
Ce que je retiens surtout de ce film, c'est la prouesse du réalisateur à transgresser les codes du western. Fini le cliché de la chaleur et de la poussière de l'ouest imposé par les westerns spaghettis de Sergio Leone, bienvenu dans la montagne enneigée et la boue… Bienvenu également au second degré: comment ne pas sourire en voyant apparaître la carriole de notre ami dentiste surmontée d'une dent en caoutchouc? Comment ne pas rire devant les digressions d'une horde de méchants relatives au port de la cagoule pour commettre leur méfait?
Ces éléments ne viennent en aucun cas troubler le déroulement de l'histoire mais le film aurait mérité un 6 si Tarantino avait pris soin de nous en mettre plein la vue avec des paysages sauvages et si le jeu d'acteur de Leonardo DiCaprio était moins insipide.
Reste tout de même des seconds rôles particulièrement intéressants tels que Samuel L. Jackson, parfait dans son rôle de traître et l'étonnant Don Johnson qui se rappelle à nos bons souvenirs…Bref, un Tarantino déchaîné, sans doute sa meilleure copie.
Mon avis est à mi-chemin des deux avis publiés ci-dessus. Ce film est agréable à regarder, bien filmé, original. Mais il pêche par le fond (thématique limitée) comme dans le reste de l'œuvre de Tarantino. C'est un plutôt bon divertissement, pas un film mémorable.
Après tout, une fois qu'on a accepté ces prémisses tirées par tous les cheveux possibles, les choses vont à l'amble. Django se révèle tireur d'élite, le Docteur Schultz, qu'on avait plutôt perçu comme un bonhomme soucieux de se constituer un gros magot, se révèle un ami dévoué, à peu près indifférent à son propre sort et même assez peu soucieux de sa perpétuation, et le reste à l'avenant.
Brunehilde est une des multiples esclaves de la plantation de Calvin Candie (Leonardo DiCaprio), riche propriétaire de l'État du Mississippi, servi par une invraisemblable cohorte de stipendiés blancs et de serviteurs noirs qui n'envisagent d'ailleurs, ni les uns ni les autres de mette fin à l'état de choses existant. Calvin vit dans une de ces demeures patriciennes extrêmement civilisées où les émigrants ont tenté de reconstituer un peu du raffinement de la vieille Europe et n'y parviennent qu'en faisant perdurer un ordre archaïque : on songe que quelques années plus tard, après la défaite du Sud abattu par l'arrogance brutale, mercantiliste, avide du Nord, Faulkner situera par là son mythique comté de Yoknapatawpha, symbole de la pourriture du sud et de la médiocrité du Nord. Faut-il être choqué par la complaisance avec quoi Tarantino brutalise son film ? Sans doute un peu : il n'y a pas beaucoup de récits où tous les personnages, absolument tous, aient pareil mépris pour la vie humaine ; ceci avec ou non des justifications cohérentes. Bien davantage doit-on l'être par une sorte de profession de foi raciste qui conclut le film : au moment où Django (Jamie Foxx) quitte la plantation qu'il a dévastée, pulvérisée, incendiée, il a dit aux esclaves qu'il libère de ne plus se mélanger, jamais, avec les Blancs. Et le sourire de Brunehilde devant la destruction de Candyland, ce sourire de revanche et de haine, n'augure rien de bon pour la suite. Je suppose que dans nos banlieues en ébullition tout ça n'a pas été sans incidence.Si l'anecdote et ses développements ne sont, pour Tarantino que prétextes à susciter et attiser la haine, je ne suis pas sûr que ce soit très malin.
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