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Forum : Le Port de l'angoisse

Sujet : Drôle d'endroit pour une rencontre


De Moonfleet, le 25 juin 2003 à 13:32
Note du film : 5/6

Pourquoi un double du Grand sommeil car à part le couple principal, pas grand chose à voir quand même : d'un côté un film noir de privés et de l'autre un film d'aventure.

Mais ne chipotons pas, un DVD de plus de Hawks attendu en zone 2  ;-)


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De vl92, le 21 novembre 2003 à 17:38
Note du film : 5/6

Le port del'angoisse ne doit pas être réservé aux américains mais doit sortir en France.


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De vincentp, le 30 septembre 2006 à 11:50
Note du film : 6/6

Un sacré bon film, qui effectivement est basé sur une intrigue très succinte, pour ne pas dire fantomatique…

Mais les personnages font la force du film. Dotés de caractères bien trempés, ils s'affrontent, dans des duels à deux (Bogart-Bacall), trois, quatre, et souvent cinq (ex: 74' minute), duels qui reposent sur des entrées et sorties du champ prodigieuses. Un cinquième larron, qui arrive souvent de l'arrière plan, vient équilibrer l'espace (et l'intrigue) en s'installant au centre de la scène (exemple : une ombre descend de l'escalier puis s'installe en pleine lumière au milieu du petit groupe qui rame alors dans ses idées). Les personnages sont introduits puis escamotés, éclairés de pleine face ou au contraire repoussés dans l'ombre, par la seule magie de la mise en scène et de la photographie, le tout bien sûr au service du scénario.

Et il y a toujours une bouteille de whisky dans le champ qui nous rappelle que tout cela, ce n'est pas du cinéma.

Lors de ces duels, les dialogues font mouche, les méchants sont malmenés par le courageux Bogart, qui incarne les valeurs de la fidélité en amitié, de la sagesse en amour, et du courage au service de la liberté. C'est sûr, ces gens-là ont bel et bien existé ailleurs que dans notre imagination. Ce n'est pas pour rien que l'on a comparé jadis sur ce site le comique de service, Walter Brennan, à Impétueux.

Un film à rapprocher de Seuls les anges ont des ailes du même Hawks, le bimoteur traficoté remplaçant le rafiot à moteur, avec Rita Hayworth occupant la place de Lauren Bacall, et toujours la même petite communauté hétéroclite, d'où émerge une forte individualité, au centre des débats.


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De Impétueux, le 30 septembre 2006 à 17:08
Note du film : 4/6

Je vous sais trop gentleman, mon cher Vincentp, pour ne pas m'expliquer votre "attaque" ad hominem…

Walter Brennan m'est inconnu, ou presque, même si j'ai vu Le port de l'angoisse


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De droudrou, le 30 septembre 2006 à 20:59

Cher Impétueux je pense qu'il risque fort d'y avoir un duel au pistolet à moins que vous ne préfériez l'arme blanche – je vous imagine très mal dans la peau de Walter Brennan (qui a joué des méchants de service) – c'est lui qui garde la prison dans Rio Bravo et qui tire sur Dud !

Il boite ! Certes, il râle tout le temps…

Annick, mon épouse, a ajouté à propos de Stumpy : il râle tout le temps ! il est comme toi !…


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De Impétueux, le 30 septembre 2006 à 21:47
Note du film : 4/6

Merci beaucoup ! La déloyauté de Vincentp est chose désormais reconnue !!

Car moi, râleur ? Où a-t-on vu ça ? Il n'y a qu'à aller consulter les chroniques toutes délicatement miellées que j'ai déposées sur La mélodie du bonheur ou Forrest gump (ou même Blanche Neige) pour admettre que j'ai une infinité de cordes à mon arc !


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De droudrou, le 30 septembre 2006 à 21:52

A propos de "La mélodie du bonheur" avec Julie Andrews que vous aimez beaucoup, mon cher impétueux, mon ex-femme a conservé par devers elle ma version de "My fair lady" interprêtée et chantée par Julie Andrews avec pour partenaires Rex Harrisson et Stanley Holloway. C'était particulièrement sympa sauf que la Warner n'a pas voulu de Julie Andrews qu'elle considérait comme une valeur peu sûre alors qu'elle avait tenu le rôle à la scène pendant de nombreuses années !

Je n'hésite pas à citer "nombreuses années" si vous vous souvenez le temps que "West Side Story" avait tenu au cinéma Georges V.


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De vincentp, le 30 septembre 2006 à 22:45
Note du film : 6/6

Eh bien, cher Impétueux, rappelez vous. C'était Soudain, l'été dernier. Vous m'étiez alors inconnu. Je vous ai comparé à Stumpy, alias Walter Brennan. Vous avez alors répliqué en me qualifiant de garnement. La glace était rompue. Ce fut le début d'une amitié indéflectible à la Howard Hawks, qui illumine aujourd'hui les colonnes de dvdtoile, et qui fait que je suis devenu une grande vedette dans ma bibliothèque municipale.


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De Florian Defontaine, le 27 mai 2011 à 22:05

Bogie dans la peau d'un marin triste et désabusé face à l'implacable Lauren Bacall .

Point de film noir ici, c'est bel et bien un western de regards et de répliques affutées ! Comme si Humphrey Bogart se retrouvait face à son redoutable double féminin. Un régal .

C'est splendide, romantique, violent et prenant.

Inoubliable .


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De Impétueux, le 2 janvier 2013 à 21:05
Note du film : 4/6

Si le film n'était celui où se sont rencontrés, découvert, aimés un couple, légende vivante du cinéma, Humphrey Bogart et Lauren Bacall, qu'en resterait-il ? Le supplément du DVD indique que Howard Hawks avait fait avec Ernest Hemingway une sorte de pari, celui d'adapter ce qu'il considérait son plus mauvais roman, En avoir ou pas. Et de fait, et malgré la transposition de l'intrigue, qui abandonne Cuba et des clandestins chinois pour la Martinique et des résistants français, l'histoire est d'une grande insignifiance et se traîne sans jamais accrocher.

Il est vrai aussi que Hawks avait confié l'adaptation du roman à un de ses scénaristes préférés, William Faulkner, avec qui il travaillerait encore pour Le grand sommeil et La terre des pharaons. Faulkner, vivant ce travail alimentaire de scénariste comme un pensum, détestait ce genre de boulot. Moins accessible, moins facile à lire que son contemporain, il jalousait son succès, ses multiples adaptations cinématographiques (L'adieu aux armes, Pour qui sonne le glas ; plus tard Les neiges du Kilimandjaro, Le soleil se lève aussi, Le vieil homme et la mer), alors même qu'aucun de ses romans n'a jamais été adapté avec succès à l'écran (il paraît que Le bruit et la fureur est une véritable catastrophe). Seule satisfaction : avoir devancé de cinq ans Hemingway pour le Prix Nobel – 1949/1954). Faulkner qui méprisait, tout en le jalousant, le succès d'Hemingway a dû ressentir une méchante volupté à adapter un récit aussi médiocre.

Ce qui n'empêche pas le film de demeurer important dans l'histoire du cinéma grâce à ce couple enchanté qui, visiblement, s'émerveille de s'être rencontré et qui, dans toutes les scènes, parvient presque à faire partager son bonheur. Toutes les séquences qui réunissent le couple des amants magnifiques parviennent à effacer la bêtise – l'insignifiance, plutôt – de l'histoire et à séduire par leur propre dynamique… Lauren Bacall, dont le regard est magnifiquement mis en valeur par une photographie qui n'abandonne jamais sa prodigieuse attractivité, entre d'emblée dans la légende d'Hollywood. Une des cordes de son arc que je ne connaissais pas : la voix ; et les séquences chantées où elles donne la réplique au crooner Hoagy Carmichael sont parmi les plus réussies du film (au fait, sa voix, grave et narquoise me fait songer à celle de Françoise Dorléac, si acide ; et ce n'est pas,de ma part, un mince hommage).

On s'amuse à voir Fort-de-France représentée par les Etasuniens (et on s'amuse encore davantage à entendre, au fil des dialogues, en langue anglaise, des interjections en français), on se réjouit de revoir Marcel Dalio, on admire la qualité et la sobriété du jeu de Bogart. Et on attend avec gourmandise que Bacall dise à Bogart une des plus célèbres répliques de l'histoire du cinéma : Si vous avez besoin de moi, vous n'avez qu'à siffler. Vous savez siffler, Steve ? Vous rapprochez vos lèvres comme ça et vous soufflez !.

Pas mal, tout de même, quoique un peu verbeux.


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De vincentp, le 2 janvier 2013 à 22:24
Note du film : 6/6

Hmmm ! Il me parait difficile de résumer Le port de l'angoisse a la rencontre d'un couple "états-unien". Il y a le style et les thèmes de Hawks…


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De Impétueux, le 3 janvier 2013 à 12:47
Note du film : 4/6

C'est bien pourtant ce que vous écriviez, Vincentp, le 30 septembre 2006, dans un message sur un autre fil : Un sacré bon film, qui effectivement est basé sur une intrigue très succincte, pour ne pas dire fantomatique…

C'est à l'intuition intelligente de Hawks qui a mis en présence – on pourrait dire en fusion – les deux grands acteurs, les magnifier, en tirer le meilleur, qu'on doit la qualité du film. Je ne dis pas autre chose.


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De vincentp, le 4 janvier 2013 à 17:21
Note du film : 6/6

Ah bon ? Si je l'ai dit, cela doit être vrai… Plus un récit de personnages et de psychologie, sans doute.

Mais nos notes divergent tout de même. Vous notez comme vous voulez, en votre âme et conscience, mais il me parait difficile tout de même de mettre un 4/6 à ce film et un 6/6 à Melancholia et L'Important c'est d'aimer, comme vous l'avez pourtant fait. Impétueux, je crois que vous auriez eu des problèmes si vous aviez fait carrière dans l'enseignement (vous auriez eu droit à des parents d'élèves remontés contre votre système de notation). La FCPE et la PEEP vous auraient eu dans le collimateur !

Notons que Bacall va avoir 89 ans le 24/09/2013. Bogart, certes plus âgé qu'elle, nous a quitté il y a presque exactement 56 ans (14/01/1957). La divergence de trajectoire est donc énorme et ce "port de l'angoisse" aura permis de réunir à l'écran ces deux très bons acteurs.


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De Impétueux, le 4 janvier 2013 à 19:54
Note du film : 4/6

Mes notes – si limitées qu'elles sont entre le 0 et les 6 étages – ne représentent pas ce que je pourrais juger la qualité intrinsèque d'un film, mais le plaisir que j'ai pris à le regarder. Et à cet égard là un nanard est souvent mieux noté qu'un chef-d'œuvre, réel ou prétendu de l'histoire du cinéma. Je ne mettrais sûrement pas, par exemple, grand chose aux Godard, aux Bergman, aux Visconti, qui me gonflent .

Mais les exemples que vous donnez ne me semblent pas pertinents ; je tiens Melancholia pour un film intense et merveilleux, et L'important c'est d'aimer comme un de ces films qui marquent plusieurs générations.

On pourrait gloser des heures là-dessus : DVDToile, à mon sens, n'est pas une Bible destinée à des étudiants en cinéma, qui doivent avoir vu tel ou tel film, connaître tel ou tel cinéaste, mais un site d'amateurs qui va, au gré des foucades, des coups de cœur, des enthousiasmes et des déceptions. Ne nous prenons pas pour qui nous ne sommes pas.

Quant à la rencontre magique… bien sûr, Le port de l'angoisse en restera à jamais marqué… J'ai déjà dit dix fois ici où là qu'une des belles émotions de ma vie est d'avoir noué au cou de Lauren Bacall la cravate de Commandeur des Arts et des Lettres qui lui était remise dans le salon Jérôme du ministère de la Culture…


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