Scène d'ouverture à l'accroche, noir et blanc esthétique et contrasté, l'humain sous toutes ses facettes traité en urgence, incroyable mise en abîme entre la chanson des enfants handicapés et la révélation du bienfaiteur, personnage féminin rédempteur malgré le constat de départ… On est malmenés, intrigués, bousculés, coincés dans nos préjugés et Fuller nous regarde en souriant des yeux.
Il est vrai que c'est un film imparfait mais qui hante longtemps après sa vision, comme la comptine chantée par les enfants malades. Quant à Constance Towers, fascinante, elle était également très bien dans "Les cavaliers" de John Ford, en "belle" du Sud manipulatrice. Dommage qu'on l'ait si peu revue ensuite dans des oeuvres importantes.
Pour revenir à "Naked kiss", je ne sais pas si c'est le meilleur film de l'inégal Fuller (qui a vu l'horrible "Sans espoir de retour" ?), mais c'est celui qui marque le plus profondément tant il dégage de violence rentrée, tant ses personnages sont glauques, son sens de l'ellipse imparable.5,4/6. Glauque : c'est le terme qui définit le mieux cette oeuvre, marquée par une violence psychologique, une oppression de tous les instants. Le film n'est pas facile d'accès, et est destiné à un public averti, qui va passer un sale moment, comme un débarquement sur Omaha Beach, sous la mitraille ennemie. Une forme irréprochable avec un noir omniprésent.
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