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Sujet : Le grand Richard Matheson


De Arca1943, le 5 décembre 2008 à 03:59

…sur Dvdtoile vous convaincra de la contribution importante au cinéma de cet écrivain et scénariste américain. The Incredible Shrinking Man, The Omega Man, Stir of Echoes sont par exemple tirés de romans ou nouvelles de Richard Matheson. Duel est un scénario de Matheson. Il adapte à l'écran ses collègues Edgar Allan Poe (Pit and the Pendulum) et Ray Bradbury (Chroniques martiennes).

Contribution estimable, dont il faut le remercier. Alors, apprendre que c'est Eddie Murphy qui va jouer le remake de The Incredible Shrinking Man, là où il faudrait un Don Cheadle, un Kevin Bacon, un Robert Downey Jr… En tant que spectateur, j'adore le traitement à la blague d'un tas de sujets que d'aucuns préféreraient en drame solennel, mais là, non ! Cette histoire de Matheson est un chef-d'oeuvre d'angoisse et même une parabole sur la précarité de l'Homme dans l'univers. Mon pronostic (mais je ne demande qu'à me tromper) : le traitement Eddie Murphy va en faire une bluette boboche.


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De jipi, le 22 janvier 2010 à 16:54
Note du film : 6/6

Sous des traits pathétiques un homme brisé, écartelé entre l'infiniment grand et l'infiniment petit tente de comprendre dans une lutte incessante contre des éléments surdimensionnés les lois de l'univers.

La dramatique expérience de Scott Carey durement touché par une nouvelle condition lui offre l'immense privilège d'activer au maximum les composants d'un esprit méthodique tributaire d'un environnement hostile établissant en parallèle des constats sociologiques, philosophiques et scientifiques suite à la découverte d'un nouveau monde.

Ciblé par l'expérience initiatique un homme hirsute cogite et s'adapte sur un territoire dont il ne distingue plus les hauteurs.

L'homme qui rétrécit est un film exceptionnel. On devine dès ses premières images qu'il va tutoyer les anges en acceptant cependant après cette première constatation d'endurer une première vingtaine de minutes un peu mornes ne reflétant nullement un contenu spectaculaire qu'il faut sagement attendre.

La force de cet opus intelligent se situe au niveau de l'éveil d'un esprit quelconque anéanti dans un premier temps par une perception inconnue puis faisant face avec un courage lui permettant de découvrir de nouvelles valeurs physiques et morales dans une envie de comprendre tout en se dirigeant vers un destin hors norme transformant une tragédie en révélation.

Le plein d'aventures et d'émotions dans un film sensible sur une condition humaine dégradée permettant à des sens avides de connaissances de collecter de l'information dans un voyage sans retour.


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De vincentp, le 8 août 2012 à 00:00
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Universal Studios ou Universal Pictures est l'une des plus grandes sociétés de production cinématographique. Elle fut créé le 8 août 1912 par Carl Laemmle (1867-1939). Son fils Carl Laemmle Jr. prit la direction du studio en 1929. C'est le plus ancien studio de cinéma américain encore en activité avec Paramount Pictures. Son siège social se situe au nord d'Hollywood, en Californie. (Wikipedia)

Universal a donc 100 ans jour pour jour aujourd'hui, 8 aout 2012…

Parmi les plus belles réussites cinématographiques produites par Universal, L'homme qui rétrécit (1957).

Le parcours d'un américain de bonne éducation des années 1950 imprégné de l'american way of life de l'époque (femme adorable, maison confortable, soins médicaux…) plongeant dans un univers tout d'abord d'anormalité (physique, en compagnie de monstres de foires nous rappelant ceux de Freaks) puis dans un univers coupé de toute réalité humaine (ou seul commande l'instinct de survie) mais d'où le héros du récit touche du doigt des concepts essentiels, seul face à l'immensité de l'univers céleste au-dessus de lui. Le scénario de Richard Matheson est tout simplement admirable (efficacité redoutable, profondeur thématique exceptionnelle). Idem pour la mise en scène de Jack Arnold. Sans parler des effets spéciaux, et aussi de la musique (sans oublier l'interprétation de Grant Williams).


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De Impétueux, le 6 septembre 2017 à 16:49
Note du film : 5/6

Ce qui est intéressant, dans L'homme qui rétrécit et qui contribue à donner au film une tonalité encore plus émouvante qu'effrayante, c'est le parti pris de montrer l'affreuse aventure survenue à Scott Carey (Grant Williams) de façon graduelle et irréversible. Les premières minutes situent rapidement les protagonistes, Scott et Louise (Randy Stuart), jeune couple heureux, aisé, aimant, tonique et donnent la raison du phénomène qui frappe le malheureux garçon : l'exposition à un nuage de radiations atomiques conjuguée malencontreusement à un épandage d'insecticides qui a déclenché une sorte de réaction en chaîne. On voit bien que les terreurs de 1957 ne sont plus celles des entraînées par les vampires et les loups-garous (qui reviendront toutefois très vite), mais celles des dangers d'une science qui n'est pas maîtrisée ou qui risque d'échapper à des apprentis sorciers ; Hiroshima et Nagasaki ne sont pas très loin dans les mémoires et la Guerre froide fait rage.

Le rétrécissement du pauvre Scott est d'abord constaté par une suite de petits faits d'apparence presque anodine : un pantalon qui semble trop long et trop large, une chemise dont le col baille ; des petits faits qui rencontrent presque du scepticisme chez ceux qui les constatent, la femme et le médecin du malheureux. Puis, dès que l'évidence s'impose, la mobilisation générale des scientifiques qui paraissent à l'origine presque plus étonnés qu'inquiets fait de Scott un terrain d'expérience.

Efficacité de la première ellipse temporelle. Saisi en contre-plongée, Charles Carey (Paul Langton), le frère aîné du héros, parle à son cadet dont on ne voit rien, puisqu'il est assis dans un fauteuil filmé de dos . Haut d'abord d'1,85 m, Scott Carey ne mesure plus que 83 cm. L'injection par les chercheurs d'un remède aléatoire stabilise quelque temps la régression mais il est bien sûr que tout est bouleversé. Étonnantes séquences où le malheureux fait connaissance de Clarisse (April Kent), ravissante naine d'une attraction foraine : Scott aime toujours sa femme Louise, mais il sent bien qu'elle et lui ne font plus partie du même monde… alors que Clarisse a sa taille, est même un tout petit peu plus petite que lui… jusqu'à ce que le processus de rétrécissement reprenne et que, horrifié, il fuie cette forme de bonheur. C'est drôlement bien, ce détachement progressif avec le monde normal, cet éloignement graduel…

Nouvelle ellipse, on ne sait combien de semaines plus tard : Scott vit maintenant dans une maison de poupée à sa taille, qui ne doit pas dépasser celle d'un doigt, sans doute moins. Le chat de la famille le chasse comme une souris. Le fuyant, il tombe dans la cave. Sa femme le croit mort. Fin de la première partie, la moins conventionnelle et sans doute la plus pathétique. La seconde, remarquablement réalisée est celle du récit de la survie de Scott dans l'environnement étrange et toujours dangereux de la cave : comment s'abriter, comment boire, comment manger, comment se défendre contre l'araignée gigantesque qui l'attaque, comment la tuer. Et tout cela en se résolvant peu à peu à l'évidence de la réalité : il va falloir vivre ainsi.

La fin du film qui voit Scott s'engager résolument, sous l'immensité du ciel étoilé, dans ce qui va être son existence, où sa taille diminuera encore jusqu'à la dimension d'une cellule, d'un atome, de moins qu'un atome est belle et presque exaltante : c'est l'Homme, mesure de toute chose (Platon – Protagoras), à proportion qu'il donne du sens à la Création.

C'est d'ailleurs pour cela qu'il a été créé par Dieu.


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