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Sujet : Pas très subtils, ces juridiques...


De Arca1943, le 20 juin 2012 à 22:23
Note du film : 3/6

J'adore les histoires d'avocats (ma boulimie de Courtroom drama ne s'est amenuisée que dans la mesure où j'ai déjà avalé la plupart des auteurs US de la branche, de Turow à Grisham en passant par Lescroat) et en plus, le Nord-Américain que je suis en a un peu marre de voir l'Amérique comme seule référence en la matière. Alors pensez, un film d'avocats français (lisez: non-américain) intitulé L'Avocat ! C'est pour moi, ce truc-là ! me suis-je dit enthousiaste.

Ce n'est pas si mal, mais il faut accepter, comment dire, l'idée qu'on puisse être à la fois une étoile montante du barreau et con comme un balai. Dur. Car le personnage éponyme de Benoît Magimel, frais émoulu du Barreau, va devenir le faiseur de pluie juridique d'un malfrat aux rondes manières qui devient très vite son seul client (!?). Et il ne voit rien venir ? Hum. Heureusement, le malfrat est joué par Gilbert Melki, que j'ai trouvé vraiment formidable dans ce rôle.

Le malheur, c'est que cette histoire n'est vraiment pas des plus crédibles, à mon sens. Il y a des petits problèmes de récit, par exemple des grands titres de journaux en rafale qui nous apprennent que Magimel devient une étoile montante… mais toujours avec un seul client. Il y a un truc qui ne marche pas. Mais surtout, l'intrigue qui s'annonçait au départ sous les meilleures auspices s'avère au final bien peu développée. Un peu plus de cerveau juridique n'aurait pas fait de tort à un film intitulé L'Avocat ! C'est en somme une énième histoire de malfrats, racontée du point de vue de l'avocat du "parrain".

Cela dit, j'encourage nos amis français à continuer de faire des films de cette branche (sans retomber dans les effets de manche à la Cayatte, SVP). Il suffit de voir – dans un registre et sur un ton ô combien différents – le terrifiant Présumé coupable pour voir que ça vaut la peine…


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De Torgnole, le 22 juin 2012 à 10:32
Note du film : 3/6

Je m'attendais à un film qui révélerait des détails intéressants sur le système judiciaire français et je suis resté sur ma faim, l'exploration est superficielle (avec l'éternel cliché du "vice de forme" qui sauve le malfrat) et sert de prétexte à une intrigue fleurant le réchauffé à savoir : l'avocat ambitieux victime de chantage par le truand qu'il défend.

L'interprétation de Magimel est loin d'être convaincante et même si Melki tire toujours son épingle du jeu, sa présence ne permet pas de pallier à la vacuité de l'ensemble.

En fait, il est frustrant de constater que certaines séries, comme Engrenages, pour ne citer qu'elle (même si la qualité n'est pas toujours au rendez-vous), nous laissent entrevoir un univers passionnant digne d'une exploration plus approfondie, un panier de crabes animé par toutes sortes de personnages opportunistes et autres magouilles législatives, pourtant, j'ai l'impression qu'il n'existe pas ou très peu de productions françaises qui exploitent ce domaine.

En tout cas, si certains ont des propositions, je suis tout ouïe…


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De Arca1943, le 24 juin 2012 à 02:55
Note du film : 3/6

Le courtroom drama ou "film de prétoire" à l'américaine – qui roule depuis toujours (de Paradine Case à Autopsie d'un meurtre) et a connu un regain de créativité et de popularité depuis le début des années 90 (avec Turow, Grisham etc) est un formidable microcosme narratif où toutes sortes de problèmes de la société et de la vie américaines, des plus grands aux plus menus, des plus évidents aux plus latents, se retrouvent soudain bien en vue "dans la lumière glacée du judiciaire", comme l'appelait Morvan Lebesque, éditorialiste au Canard enchaîné dans les années 50 – une époque où le cinéma français ne manquait pas de films de prétoire, justement : comme Le Glaive et la Balance et plusieurs autres. Pourquoi pas à notre époque ? Selon moi, la popularité du genre renvoie à quelque chose de très ancien : ainsi, dans son roman Le Christ s'est arrêté à Eboli, Carlo Levi parle de ces paysans du sud italien immémorial qui se sont fait un véritable star-system des avocats-plaideurs de la région, des meilleurs orateurs qu'ils aiment aller écouter au tribunal : une sorte de culture orale construite autour du juridique. Eh bien, si des millions de lecteurs et de cinéspectateurs raffolent aujourd'hui de ces histoires de cour, c'est un peu pour les mêmes raisons, je crois…

Et à nouveau, l'exemple de Présumé coupable montre bien qu'un film consacré au monde juridique peut être aussi brûlant que pertinent.


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