Quelle déception! quel gâchis! et pourtant l'idée de départ est intéressante: retracer, minute par minute, la prise d'otage du vol 8969 d'Air France en décembre 1994 entre Alger et Marseille.

Malheureusement, n'est pas Paul Greengrass qui veut. Le réalisateur britannique avait mis la barre très haute avec son vol 93, en reconstituant le destin tragique de cet avion qui devait s'écraser en Pennsylvanie un certain 11 septembre 2001. En enfermant ses personnages dans ce huis-clos dramatique, Paul Greengrass plaçait le spectateur au coeur de l'action. Julien Leclercq y parvient également dans son film grâce à la reconstitution minutieuse des évènements au sein de l'appareil (les exécutions sommaires poignantes, la folie des terroristes – superbe interprétation de Aymen Saïdi – , l'assaut du GIGN parfaitement maîtrisé…)

Le problème c'est que le réalisateur a mis le paquet sur cette partie du film: on sent qu'il s'est beaucoup investi pour rester fidèle à la vérité, qu'il s'est énormément documenté et qu'il s'est bien entouré (merci au GIGN…). Mais quelle mouche l'a donc piqué de vouloir aborder le pan politique aussi longuement? On n'y croit pas une seconde! les atermoiements dans les couloirs des ministères sont inutiles et les acteurs mauvais (Mélanie Bernier est énervante).

Côté technique, la couleur passée à la limite du noir et blanc n'apporte rien.

Un véritable gâchis donc tant le film aurait pu être une référence. A trop vouloir bien faire, Julien Leclercq a fini par se brûler les ailes.