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Sujet : Le grand carnaval


De Tamatoa, le 9 mars 2012 à 23:44
Note du film : 2/6

Que dire de ce film ? Un polar se voulant noir ? Une comédie à la prétention policière ? Claude Zidi hésite entre Les ripoux et L'Union sacrée. Je veux dire entre le très léger et le très sérieux. Et cette hésitation dure trop longtemps et traine pendant une heure trente. Il n' est pas très à son aise et reconnaissons le, Bruel panique en silence devant les errances de son coach. Tout juste sorti de la très énervante "Bruelmania", le chanteur est cool devant la caméra mais on ne peut pas dire qu' un grand acteur est en train de naitre. Le coup de Sirocco nous l'avait montré adolescent imberbe et insignifiant et il a fallu attendre le surprenant K pour voir émerger un semblant de comédien. Et quand je dis surprenant, la surprise ne venait pas de lui. Mais d'un scénario béton, malgré quelques invraisemblances vite pardonnées.

L'erreur de Zidi dans ce Profil bas est d'avoir fait de Bruel un looser. Je crois me souvenir qu' à la sortie du film, le public avait boudé ce looser là. Le Dieu vivant de la chanson endossait un costume qui ne lui allait guère et décevait grand nombre de ses fans. Pourtant, tout n'est pas à jeté dans les efforts visibles que fait Bruel pour tenir la route. Mais il lui manque constamment…un piano. Pour faire ce qu' il sait vraiment faire. Même dans la pesante L'Union sacrée, il n'arrivait pas à être juste. Beau sujet, pourtant, que cette tentative de réconciliation à jamais condamnée, conduite par un Arcady très inspiré. Profil bas est un film qui aurait pu être tout autre, tiré vers un beaucoup plus haut, avec moults comédiens et autre metteur en scène. Je ne me foule pas dans l'analyse, je sais. Mais c'est le genre de démêlées policières qu'il faut confier à un Olivier Marshal quitte à ce qu'il les rende plus sanguinolantes. Parce que côté action, ça craint un peu. Ca sent le fonctionnaire. Bruel, c'est pas Bullitt ! Bien sur, c'est truffé de Ripoux, de balances, de braquages. Celui de la banque qui voit carrément arriver la voiture de Bruel devant son comptoir est assez reussi. "-Comme au fast-food, sauf qu'içi c'est une Fast-Banque !-". Mais c'est bien peu sur une heure trente, les autres restant paresseux et sans grandes surprises pour le spectateur. C'est un polar cossard. Cossard ascendant ridicule. Parce que les scènes risibles sont quand même nombreuses, alternant avec ce que l'on voudrait nous vendre pour des moments intenses mais qui n'en sont pas. Et ce n'est pas le gros et navrant Castaldi qui me fera dire le contraire. Quelle tâche, celui-là ! En revanche, on ne dira jamais assez de bien de l'excellent Jean-Louis Tribes en flic tordu de première ! Et c'est bien là que se trouve l'immense regret : Il est drôlement bien entouré le chanteur ! Ca sentait très bon, au départ : Bezace, Yanne, Duléry !


Heureusement que la jolie Sandra Speichert, comédienne assez fade, se promène nue dans les trois-quarts du film. Elle nous console un peu de tout le reste. Mais là aussi, et même si des milliers de filles ont du rêver de prendre sa place, c'est un Bruel nu mais tellement mollasse qui lui donne "la réplique"..Même là, il semble s'emmerder comme un rat mort. Et puis l'intrigue est biscornue à souhait. Avec une fin théâtralisée au maximun , dans un décor un peu apocalyptique de carton pâte. Oû on a l'impression que Terminator va surgir. Personne ne peut croire un instant à cet épilogue. C'est du grandiloquent de supermarché.

Un mauvais film ? Pas vraiment. Pas complètement. Mais à refaire et surtout sans déranger Monsieur Bruel, assis sûrement à sa table de poker..


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