« Mais c´est avant tout le style epileptique, brouillon et tape-a-l´Oeil de Tony Scott… »

Épileptique ! Voilà enfin le mot que je cherchais pour qualifier efficacement le style Tony Scott (et quelques autres énervés comme lui). Je l'avais sur le bout de la langue. Ça tressaute, ça flashe, la caméra bondit dans tous les sens comme si elle était attachée à un bungee. Il semble être persuadé qu'un plan qui dure plus de trois secondes va aussitôt endormir le spectateur, d'où ce montage en mille miettes.

Par contre, M. Scott m'a justement semblé plus contrôlé cette fois-ci, ce qui me réconcilie (un peu) avec ses films étant donné le désolant remake du Taking of Pelham (par exemple). J'ai bien aimé le numéro des deux vedettes, Denzel Washington en tête. Et surtout, surtout ! je défends à Steve McQueen de parler de "gueule insipide" à propos de Chris Pine, vu qu'il est désormais le capitaine Kirk et que donc, c'est un bon. Ah, mais ! Voilà ce qu'on appelle contredire Steve McQueen avec des arguments massue !

Au moins ce Tony Scott-ci se laisse regarder, ce qui n'est pas forcément le cas de plusieurs autres précédents. En tout cas, « épileptique », je la replacerai, c'est sûr ! Mais alors une épilepsie contagieuse, car notre malheureux agité n'est pas le seul dans le panorama actuel à être affecté de cette danse de St-Guy cinématographique… (Par exemple Sherlock Holmes 2, vu récemment, a un petit côté comme ça).

Hum, hum, Arca…. Qu'est-ce que c'est qu'un bungee ?

Un bungee ? Je suis très étonné que ça ne vous soit pas familier, vous qui me semblez un candidat idéal pour ce genre de sport : il s'agit de cet élastique géant que vous vous attachez à une cheville avant de vous jeter du haut d'un pont, d'un gratte-ciel ou d'une chute d'eau. Un peu moins populaire de nos jours, le bungee fit partie de la vogue – selon moi fort révélatrice – des sports extrêmes (vogue qui cette fois-ci n'a pas inclus le saut dans des cercles enflammés, contrairement à la dernière fois).