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Sujet : La magie à l'état pur


De danceny, le 23 mars 2003 à 08:59

Au même titre que la Belle et la Bête de Cocteau, c'est la magie à l'état pur autant visuellement que musicalement.


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De Arthur Poche, le 25 mars 2003 à 09:04

Jacques Demy a fait un beau film, c'est vrai. Mais je me demande avec quels yeux on peut revoir aujourd'hui Deneuve jeune, après l'avoir vue dans ses dernières compositions calamiteuses, ces dernières années. La magie opère toujours ?


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De super genial, le 19 octobre 2004 à 17:10

C'est super nul la bete et la belle. Apprends à aimer les choses de la mode par exemple le seigneur des anneaux.


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De Impétueux, le 19 octobre 2004 à 19:26
Note du film : 5/6

Je ne sais pas si le nom de Gabrielle Chanel, dite Coco Chanel, vous dit quelque chose, jeune homme qui incite à n'aimer que les choses à la mode…

Enfin, de mon point de vue – et de celui de quelques millions de gens – Coco Chanel en connaissait un rayon, en matière de mode… Et c'est précisément elle qui a dit "La mode, c'est ce qui se démode".

J'apprécie Le seigneur des anneaux, mais j'attendrai encore quelques décennies pour savoir s'il tient encore le choc, comme le font ces merveilles que sont La Belle et La Bête et Peau d'âne

Soit dit sans trop d'esprit polémique, mais avec un zeste d'agacement.


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De yakucheo, le 13 février 2007 à 17:40
Note du film : 6/6

effectivement, à mettre avec les autres cultissimes films de contes de fées de cette époque et d'avant :

  • Le joueur de flute (72 ?)
  • La Belle et la Bête
  • La Compagnie des Loups
  • Le Petit Poucet (la version des années 70, avec Jean Pierre Marielle, Marie Laforet, Jean Luc Bideau, bref, de vrais acteurs, pas la dobe du même nom sortie en 2001)
  • La beauté du diable (Gérard Philippe et Michel Simon)

Ca serait top de les réunir dans un coffret…


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De starlight, le 13 février 2007 à 19:14
Note du film : 5/6

Là encore se pose le problème du choix du support (pour ceux qui ont un lecteur dézoné !)… Si on lit la fiche sur DVD TOILE, on s'aperçoit que la Zone I a sorti en 05/05 une version remasterisée – widescreen – son en 5.1 – La Zone II (si je ne me trompe) a réédité courant 2003 en format 4/3 et son stéréo 2.0 – Que faut-il en penser ? … Y-a-t-il "photo" entre ces 2 éditions ?… J'hésite à un moment où je me propose d'acquérir ce merveilleux conte de fée…


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De Impétueux, le 14 février 2007 à 09:43
Note du film : 5/6

Je suis bien dans l'incapacité de vous parler de la version Zone 1, et moins encore de la qualité du son, à quoi je n'attache pas beaucoup d'importance, mais admirateur passionné de Jacques Demy et du pieux et remarquable travail d'édition d'Agnès Varda, j'ai naturellement acquis la version Zone 2, dont l'image est magnifique et qui est pleine de suppléments (de boni dit Varda, parce que c'est plus français et c'est plus joli

Faut-il posséder, pour apprécier les mélodies pleines de talent et de délicatesse de Michel Legrand, des installations pleines de haut-parleurs ?

L'utilité ne m'en semble évidente que pour la série Taxi c'est-à-dire pour des films des avec des vroums-vroums partout… Je ne suis pas convaincu que ça apporte grand chose à des films qui n'ont pas été conçus pour faire du bruit…

Mais peut-être êtes-vous un utilisateur de home cinéma ?


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De Impétueux, le 7 octobre 2007 à 13:20
Note du film : 5/6

Est-ce qu'on pourrait aujourd'hui tourner un film comme ça, une féerie singulière, bourrée de clins d'œil, de mélodies intemporelles, de vraies stars (j'entends par là des acteurs non formatés et proposés – ou imposés ? – par la télévision), de délicieux anachronismes, un film que l'on peut voir à tout âge (sauf, sans doute, l'adolescence, même prolongée, qui a besoin de plus de structure et qui a peur de se laisser avoir), qui émerveille les petits et rassasie les grands, qui fait retrouver aux vieux leur part d'enfance et donne aux enfants quelques solides raisons de vieillir ?

Ce n'est sans doute pas la grâce absolue des Demoiselles de Rochefort, que Demy n'a jamais retrouvée par la suite, et il y a, je le conçois, quelques raisons de s'agacer devant la naïveté de certains ralentis, de certaines fausses bonnes idées (la rose qui parle), devant la présence de quelques ringardises (le bafouilleur Pierre Repp, dont on se demande avec quelque angoisse comment il a pu acquérir une telle notoriété dans les décennies Soixante et Soixante-Dix), devant des effets spéciaux bien embryonnaires, ou la maladresse des play-backs

Mais, ceci étant posé, que d'enchantement, que de réussites, et – à y réfléchir – que de détermination chez Demy pour avoir réuni, dans une même distribution, Catherine Deneuve, Micheline Presle, Delphine Seyrig (celle-ci infiniment plus troublante là que dans tous les Resnais ou Duras possibles) !

Même ma tête de Turc habituelle, Jean Marais (qui partage cette place enviée avec Gérard Philipe) est, malgré un costume un peu – beaucoup ! – ridicule, plutôt moins mauvais que d'habitude (en revanche, le costume de l'autre roi, Fernand Ledoux, le père du Prince charmant, directement inspiré d'Alice au pays des merveilles, est une délicieuse trouvaille).

Je me suis passé ce film enchanté hier en fin d'après-midi juste avant d'aller affronter la Nouvelle-Zélande en quart de finale et pour me préparer à la guerre de tranchée que nous allions devoir mener : on voit bien par là que la magie est encore de ce monde : la preuve, c'est que nous avons gagné.


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De droudrou, le 7 octobre 2007 à 13:58

Ah cher ami, Pierre Repp est un presque pays… Attention à vos propos !… fût-il particulièrement mauvais dans le ou dans les films où il est apparu !…


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De s é p i a, le 7 octobre 2007 à 14:11

ô combien je suis d'accord avec vous mon trés cher droudrou ! Je ne suis pas pays avec lui mais que j'aime ce bonhomme ! Pierre Repp , le magigien à la langue fourbue et qui fourche à merveille pour se moquer notre prétention de fins-diseurs ! Pierre Repp , l'adorable timide , tellement angoissé , qui voudrait tant , mais….Pierre Repp ? une merveille…Pierre Repp , c'est un homme impétueux qui aurait renoncé à être croyant…

Savez vous si certains de ses vieux vinyls sont réédités en cds ?


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De DelaNuit, le 7 octobre 2007 à 18:50
Note du film : 6/6

Pour en revenir à Peau d'Ane, je rassure toutes les personnes en proie au doute : effectivement, le film passe encore très bien, non seulement par sa féérie, mais aussi par son ironie, car chez Jacques Demy, l'un ne va pas sans l'autre. Quant on pense que le roi Jean Marais qui a promis à sa défunte épouse de n'en épouser en seconde noce qu'une plus belle, jette son dévolue sur sa fille… car "elle dépasse largement la reine en beauté et en agrément" !

… et que la fée n'affuble la princesse d'une peau puante (celle-ci se rebelle : "Vous prenez plaisir à m'humilier, à me rendre laide et à me défigurer !" La fée lui répond vertement : "La vie n'est pas toujours si aisée qu'on le croit, qu'on soit petite gens ou bien fille de roi, allons dépêchez-vous !")… que pour l'éloigner et séduire son père !

Les collants "moule-burne" de Jacques Perrin font sourire, mais le charme de l'ensemble et la beauté de Catherine Deneuve, idéale princesse de conte de fées, font encore merveille. Sans oublier la majesté légère et décalée de Delphine Deyrig.

Quant au dénommé "super génial" (si je ne me trompe ?) dont le nom présage l'humilité, qui nous conseille d'oublier les vieilleries du type La belle et la bête pour ne nous intéresser qu'aux films à la mode (Le seigneur des anneaux)… Pourrait-il nous expliquer en quoi l'intérêt intrinsèque d'une oeuvre dépend de l'époque où elle a été réalisée, selon telle ou telle mode ? Quelle monde superficiel que celui où la forme prime sur le fond !

A fait, le Seigneur des anneaux n'a t-il pas été écrit dans les années 40-50 ? Et devrions-nous aussi brûler les livres datant d'il y a plus de quelques années et avec eux les oeuvres d'art de quelques millénaires de pensée humaine ? Et porter des Oeillères comme les chevaux ?

Le sage et retors Machiavel, en son temps, expliquait aux Médicis en quoi la connaissance du passé et de l'histoire donnait aux hommes le pouvoir sur leurs compatriotes, qui, ne voyant pas plus loin que le bout de leur nez, ne s'intéressaient qu'au temps présent. Il ajoutait : "C'est parce que les hommes sont toujours les mêmes que la connaissance du passé donne les clefs de l'avenir"…


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De droudrou, le 7 octobre 2007 à 20:27

Laurent ! Tu m'aurais fait grand plaisir en écrivant "moule-burnes"…

Mais, tu nous vantes l'inceste ?…


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De DelaNuit, le 7 octobre 2007 à 23:21
Note du film : 6/6

Grands dieux, je ne vante rien de tel ! Je me contente de souligner la complexité de l'oeuvre de Jacques Demy, trop souvent réduit à une image rose bonbon… Lui avait compris que derrière les histoires des contes de fée se cachent bien des choses sur la nature humaine…

Un passage du film notamment, exprime cette double lecture : A un courtisan lui racontant sur un ton mondain que "Le monde va s'arrêter", le prince répond :

  • Bah, nos fées le remettront en marche !
  • On ne croit plus aux fées, monseigneur.
  • Ah non ? J'y crois moi. Les fées sont nos bons et mauvais génies. Elles nous poussent à agir en bien… ou en mal…"

Désolé pour le "s" manquant aux "burnes" du prince ! Par une fausse manipulation, j'ai même écorché le nom de la divine Delphine Seyrig

A propos de double sens et autres grivoiseries, certaines personnes affirment qu'il y aurait une double signification d'ordre disons… licencieux… aux paroles d'une chanson entre le prince et la princesse, énumérant les plaisirs qu'ils partageront lorsqu'ils seront réunis :

"Nous irons ensemble à la buvette, nous fumerons la pipe en cachette, nous nous gaverons de pâtisseries… Mais qu'allons nous faire de tous ces plaisirs, il y en a tant sur terre…"

Quelqu'un aurait-il un avis sur la question ?


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De Impétueux, le 8 octobre 2007 à 10:43
Note du film : 5/6

Ami DelaNuit, poser la question, telle que vous le faites, sur l'éventuel sens second de paroles du duo entre Peau d'âne et le Prince, c'est évidemment y répondre !

D'abord parce que Demy a truffé son film de singularités, de failles délicieuses, d'anachronismes que vous avez excellemment relevés, mais aussi – plus simplement – parce que l'évidente volonté du cinéaste est de proposer aux petits et aux grands une œuvre où chacun pourra trouver.. – comment dire ? -… son miel


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De Tamatoa, le 3 juin 2013 à 23:11
Note du film : 5/6

Je suis très surpris que personne n'évoque pour cette oeuvre la très incontestable influence de Cocteau ! Le poête est ostentatoirement présent dans les trois quarts du film ! Jacques Demy a bien compris l'épitaphe gravée sur la tombe de Cocteau à Milly-la-Forêt : Je reste avec vous... Et certes, il a voulu ne pas le démentir. Je n'hésite pas à dire qu'il a, en tournant ce film, résolument repris le flambeau ! Et notre ami Impétueux, qui a écrit de bien vilaines choses sur ce génie, n'a pas fait le rapprochement ? Ou n'ose t-il pas avouer que Cocteau, ce n'est pas si imbuvable qu'il le prétend ? Et je l'invite à revoir La belle et la bête où il pourra constater que le manteau de Jean Marais, manteau qu'il qualifie de ridicule, est, à quelques détails près, le même qu'il porte dans Peau d'âne.

Peau d'âne, c'est irréfutablement Cocteau avant d'être Jacques Demy qui, certes, ne démérite nullement !


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De spontex, le 3 juin 2013 à 23:34
Note du film : 4/6

Le film passe justement à cet instant même sur la chaîne Gulli, sur la TNT !


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De Impétueux, le 6 juin 2013 à 09:21
Note du film : 5/6

Ah là là, Tamatoa, aller trouver du Cocteau chez Demy, c'est trouver de l'eau dans du vin ! J'ai bien conscience d'exagérer un peu lorsque je me gausse du poète funambulesque, mais qu'est-ce qui reste aujourd'hui de son œuvre ? Pas grand chose… Touche-à-tout de génie, certes, extraordinairement doué pour la vie, le plaisir, la conversation, le brio, l'éclat, sachant écrire, peindre, céramiquer, éblouir, séduire… Un de ces être gracieux, mondains, délicieux qui marquent l'esprit d'une époque, mais pas davantage (vous me direz que ce n'est déjà pas mal du tout, et vous aurez bien raison).

La Belle et la Bête, vous avez raison, est ce qu'il a fait de mieux. Ses Parents terribles sont d'un ennui aussi artificiel que ses Enfants terribles, mis en scène par Jean-Pierre Melville (dans un de ses deux ou trois plus mauvais films) ; les deux Orphée laissent une pénible impression de foutage de gueule.

Alors, certes, La Belle et la Bête ; mais quelle est la part, dans cette réussite, seulement partiellement gâchée par l'insupportable phrasé nasillard de Jean Marais du décorateur et costumier Christian Bérard ? Réfléchissez-y un peu de bonne foi : de quoi vous souvenez-vous, lorsque vous évoquez lez film ? Du maquillage de la Bête, des bras humains qui tiennent les torches dans les couloirs du château, de belles idées de ce genre. Et ça, c'est Christian Bérard


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De Tamatoa, le 6 juin 2013 à 16:00
Note du film : 5/6

Je ne trouve pas du Cocteau chez Demy, en tous cas pas une trace dans Les demoiselles de Rochefort ou les parapluies de Cherbourg, je trouve du Cocteau dans Peau d'âne, nuance ! Et j'affirme encore une fois que Demy s'est très largement inspiré de Cocteau pour faire son film ! Et je dis également que si vous ne voyez pas Cocteau dans ce film c'est que vous ne connaissez pas et surtout ne voulez pas connaitre Cocteau ! Remettons les choses en place : D'abord, La belle et la bête n'a pas été écrit par Cocteau, ce que s'imagine beaucoup de gens . C'est un conte de fée écrit d'abord par Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, repris et "aéré" plus tard par Jeanne-Marie Leprince de Beaumont qui fit de ce conte le succès qu'on lui connait. Et sous la plume de ces dames, La belle et la bête n'est ni plus ni moins qu'un conte de fée certes fort joliment écrit mais sans aucunes fioritures poêtiques. C'est Cocteau qui a poussé sa légendaire abstraction et ses folles songeries pour en faire ce que l'on sait.

Or, quand on lit Peau d'âne, conte pour enfants, ça reste une histoire qui, même se passant dans l'univers des fées, reste une historiette assez "plate" comme le fut le petit chaperon rouge. Même merveilleusement écrite !

Le Fils du Roi dans ce charmant séjour
Venait souvent au retour de la Chasse
Se reposer boire à la glace
Avec les Seigneurs de sa Cour.
Tel ne fut point le beau Céphale :
Son air était Royal, sa mine martiale,
Propre à faire trembler les plus fiers bataillons.
Peau d'Âne de fort loin le vit avec tendresse,
Et reconnut par cette hardiesse
Que sous sa crasse et ses haillons
Elle gardait encor le coeur d'une Princesse.

Mais le merveilleusement écrit ne fait pas un grand film pour autant. Pas de rose qui parle, point de chevaux peints en rouge ou bleu, pas d'hélicoptère qui atterrit, pas de sorcière crachant des crapauds, etc, etc. Et si Jacques Demy avait respecté à la lettre cette histoire, son film n'aurait jamais connu le succès qu'il a rencontré. Seulement voilà : Il reprend le côté onirique cher à Cocteau, les roses qui parlent, les ralentis aériens, les miroirs indispensables, les costumes éblouissants, les fôrets qui séparent le monde des rois et celui des gueux et même les cariatides que l'on peut apercevoir chez le roi. Les cariatides qui le suivent du regard…Sans parler de la baguette magique qui remplance le gant de Belle..Des gens mal-intentionnés pourraient évoquer le plagiat ! Il y a du Cocteau chez ce Demy , certes oui ! Christian Bérard ? D'accord, mais qu'est-ce qu'il a dégusté pendant le tournage, quand le poête était derrière lui à longueur de temps et de souci du détail !

Quant' à : Qu'avez vous retenu de La belle et la bête a part les bras et les chandeliers, le maquillage de la bête ?, Heureusement que ce film légendaire ne se résume pas qu'à ça ! Cocteau nous montre un rêve, à nous de l'interprêter. Quand on regarde Le jour le plus long, il faut savoir regarder derrière ce casque, seul, si lourd d'histoires, sur cette plage de Normandie…


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