J'ai été très déçu par ce film de David Fincher. Un sujet intéressant mais traité de façon très peu convaincante à mon sens. Des situations caricaturales, des personnages stéréotypés. On peut avoir du mal à y croire. Restent de bons comédiens (Andrew Garfield par exemple) et une belle photo. Social network mérite la moyenne, mais sans plus. Il ne marquera pas les mémoires…

Le magazine "les années laser" à propos de Seven du même Fincher parle ce mois-ci d'un "des meilleurs thrillers jamais réalisés". Un très mauvais film, de mon point de vue. Fincher est un bon faiseur grand-public mais pas vraiment un auteur de poids (comme peuvent l'être Spike Lee ou James Gray,… à mon sens).

Je serais encore plus sévère que Vincentp…. Fincher veut réaliser une grande tragédie moderne, raconter l'ascension puis la décadence de jeunes gens vite dépassés par le site Internet qu'ils ont créés, stigmatiser un monde où tout va trop vite, où les informations passent d'un ordinateur à des milliers d'autres en quelques secondes, où des vies sont brisées en un seul clic….

Résultat : un film interminable, incroyablement bavard et dénué de la moindre émotion . A aucun moment Fincher ne rend palpable cet univers artificiel, à aucun moment il ne traite son sujet. Il aborde des grands thèmes (l'Amitié trahie, l'échec des relations amicales ou sentimentales, la Décadence) mais ne fait que les effleurer maladroitement. Est-il besoin de réaliser un film creux pour dénoncer la vacuité de l'existence ?

Rythmé par une bande son assourdissante, plombé par des interprète transparents dont la psychologie ne déparerait pas de Pif Gadget, accumulant jusqu'à la nausée les scènes de boîtes de nuit où l'on copule dans les toilettes, The Social Network est un naufrage.

Il est triste de voire un réalisateur virtuose (Alien 3), visionnaire (Seven), manipulateur doué (Panic Room) sombrer dans l'esbrouffe visuelle, les images tape-à-l'oeil, les flash-forwards/flash backs lourdement explicatifs, les longs tunnels de dialogues ponctués de termes informatiques dont tout le monde se fiche éperdument, les ralentis ridicules ponctués d'une musique grandiloquente.

Résultat : des critiques dithyrambiques qui parlent de "chef d'oeuvre", des nominations à foison, de longs articles qui vantent interminablement les soi-disant qualités intrinsèques du film….

Mais je m'arrête ici, car le film ne mérite pas plus qu'une analyse de deux lignes dans la rubrique cinéma du Figaro Madame.

Fincher est un surdoué de la caméra, mais dispose visiblement d'un background intellectuel un peu limité. Sa mise en scène s'époumonne en vain pour donner de l'ampleur à des idées mal cernées, mal développées, avec des plans-gadget. Les petites amies des personnages par exemple sont invraisemblablement stupides dans ce film. Un bon metteur en scène ne laisserait jamais passer cela. Il porte en effet la responsabilité du propos. Restent que dans la filmographie de Fincher, Panic room et Zodiac sont assez réussis à mon avis (parce que le sujet reste modeste), alors que The game, Alien 3, Fight club, Seven flirtent avec le ridicule et le grandiloquent.

Je regarde en ce moment Au risque de se perdre (1959) de Fred Zinnemann, qui pendant deux heures trente, nous mitraille littéralement d'idées, développées sous divers angles de vue (mental et physique). Le contraste est saisissant. Le cinéma américain actuel est au creux de la vague et rares sont les oeuvres intéressantes (mais il y en a tout de même). Je listerai un peu plus tard les 30 ou 50 films américains de ces quinze dernières annes que j'ai le plus apprécié (et modestement, qui me paraissent les plus intéressants) et les publierai sur ce fil.

Je trouve qu'Alien 3 renouvelle brillament la série initiée par Ridley Scott (du moins dans sa version longue): univers cohérent, trouvailles de mise en scène, casting remarquable. Seven cède souvent à la surenchère de virtuosité gratuite, mais reste selon moi un sommet du polar des années 90….

Totalement d'accord avec vous sur le film en question : c'est une accumulation de poncifs, un sommet de prétention qui le fait ressembler à un mauvais clip.

Il est à l'aise pour créer des ambiances morbides peuplés de barges. Il a tout intérêt à en rester là.

Tout à fait d'accord avec vous. Hors de son élement (ambiance trouble, personnages ambigûs, atmosphère délétère ) tous ses défauts de clippeur surdoué refont surface pour un résultat d'une rare vacuité.

Par contre, tu peux me tutoyer. Il n'y a que Impétueux qui me vouvoie sur ce forum. Il m'a promis néanmoins de me tutoyer (ainsi qu'une dotte conséquente) si j'épouse le mois prochain sa fille aînée.

Je ne vois pas pourquoi, si vous deveniez mon gendre, (hypothèse hautement farfelue), je me mettrais à vous tutoyer… Cette manie m'étonnera toujours…

Le vouvoiement dans certains milieux professionnels est une marque de respect, mais dans d'autres milieux est la marque d'une hiérarchie contraire à l'ethique. Ainsi, les caissières de mon Monoprix vouvoient la chef caissière (et lui donne même du madame Machin), alors que dans le cadre de mon milieu professionnel (ou les salaires sont un peu plus élevés), la règle du tutoiement est à suivre impérativement.

Donc, nos amis forumeurs peuvent me tutoyer sans problème.

"si vous deveniez mon gendre, (hypothèse hautement farfelue),"

• > Ne surestimez pas la force de résistance de votre chère aînée. Je dispose d'arguments foudroyants.