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Sujet : Pas au mieux, Bertho...


De gilou40, le 22 octobre 2010 à 19:37
Note du film : 2/6

Ah ! Voilà quelques temps que je ne vous avais enquiquiné avec mes Bourvil(S) première époque ! Mariano avait ses Marianistes et Bourvil a engendré quelques Bourvilettes et je me targue d'en être.

Et Bourvil première époque, c'est comme le sapin et les guirlandes : ça sent le Père Noël. Et le père Noël de Bourvil, en ces temps reculés, s'appelle Berthomieu. Berthomieu André, le Couzinet des riches ! Honnête et quelquefois laborieux artisan du septième art, il est le perfectionnisme même, n'hésitant pas à faire des remakes de ses propres films. Pas si bête, par exemple, dont j'ai eu l'insigne honneur de venir vous entretenir ici même, c'est le remake de son tout premier film qu'il tourna avec le même titre mais avec la complicité de Paul Lefèvre en 1927. Pareil pour Le mort en fuite avec Michel Simon et Jules Berry dont je vous parlai également et qui fut l'objet d'un remake en 1954 avec Jean Richard et Jean-Marc Thibault, par le gars Berthomieu en personne.

Bref : Bourvil/Berthomieu, vieille histoire d'Amour. Sauf que…

Hélas..Hélas..Hélas…comme disait qui vous savez, cette fois ci le tandem n'a pas fonctionné. Bien sur, notre sympathique Normand étale sa benêterie habituelle. Et le Rouennais filme. Mais la sauce ne prend pas. Dommage car cela commence par la vie d'une petite chapelle comme je les aime tant. Humble, fraiche l'été, et chauffée par notre foi l'hiver. Une de ces petites chapelles qui sent bon la bougie, le vieux missel et le parfum des bigotes. Où les prie-Dieu sont élimés par tant de prières dévotes, hasardeuses, ou même athées en désespoir de cause…Un de ces lieux saints qui nous font oublier la hiérarchie de l'Église et son ostentatoire rutilance. Avec son bedeau fier dans son pantalon trop court et qui écrit à la craie l'horaire des messes. Une chapelle, échappée aux idées de grandeur des bâtisseurs de cathédrales. Ce qui permet à la glycine de s'étaler sur les murs et de se faire bercer par le vieil harmonium qui massacre régulièrement les œuvres d' Allegri Grégorio…

Jusque là c'est charmant. Mais pas plus loin. Parce que sorti de ce lieu de paix, notre bedeau, qu'une demi-mondaine va entrainer dans un Paris de paillettes, va s'ennuyer ferme et nous aussi. Michèle Philippe, que je ne connaissais pas, et qui prend quinze ans dans la tronche chaque fois qu'elle se fait le chignon (c'est très curieux !) n'a pas grand talent et bien peu de choses à dire. Les plans trainent en longueur pour ne rien raconter. C'est du remplissage laborieux. Sans aucune invention qui pourrait titiller l'oeil. Bourvil poussera bien la chansonnette rituelle mais même celle là ne nous réveillera pas. Non, tout ça ne vaut que pipe. Mauvaise pioche. Alors comme je n'ai pas autre chose à vous dire sur ce film, je vous laisse avec son affiche. Et je l'applique à la fin pour éviter d'être interpellée Hep ! Gilou ! Vos photos sont trop grandes….. (si, si ! On me parle comme ça !) .


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De Nadine Mouk, le 20 janvier 2016 à 18:44
Note du film : 4/6

Sur le conseil avisé de Commissaire juve, je me suis procuré le dvd Le cœur sur la main. Et je rejoins son avis en disant que oui, effectivement, il est plus abouti que les bourvileries habituelles. Je ne suis pas vraiment d'accord avec Gilou40 quand elle dit que l'on s'ennuie devant ce film. Ici, Bourvil s'affirme beaucoup plus en franchissant le muret qui sépare le risible de la comédie dramatique. Nous sommes encore loin de Fortunat qui le consacrera dans le genre mais il hisse sa personne et son talent hors de l'eau de ces éternelles mièvreries paysannes. Le scénario est plus recherché que les deux autres : Pas si bête et Blanc comme neige. J'ai beaucoup aimé la fin du film , très inattendue. Le destin qui lui envoie les braves gens d'un cirque ambulant qui vont lui redonner espoir en la vie après avoir frotté ses ailes trop près d'un soleil inabordable. Nous restons bien sûr dans le cinéma de base, celui des cinémas de quartiers, gentil et inoffensif. Mais je ne regrette pas mon achat et j'aurais plaisir à le revoir.

Il y a juste un détail que j'ai remarqué et qui me pose question : Bourvil joue de l'accordéon de marque Maugein, célèbre marque qui naquit dans les années vingt et fit guincher des générations de "noces et banquets", séminaires en tous genres et autres bals des pompiers. Avant que Honner n'ait le monopole ou presque sur le piano à bretelles. Donc, la marque apparait bien sur son accordéon mais ce qui apparait encore plus, c'est le nom de… Bourvil sur l'accordéon. Voilà qui est étrange… L'acteur aurait-il bénéficié d'un modèle exclusif à son nom ? C'est possible vu sa notoriété déjà grande mais dans ce cas, s'en servir dans un film me parait curieux. C'est comme si Fernandel, que j'ai revu l'autre soir dans Blague dans le coin (une connerie sans nom !) portait son nom sur son pardessus. Curieux. Et je n'ai pas d'explications… Mais merci donc à m'ieur l'commissaire , comme disait Tamatoa qui aimait bien le taquiner ..


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De Frydman Charles, le 13 février 2022 à 07:07
Note du film : 5/6

Le film (1949) semble faire un clin d’oeil aux feux de la rampe (1952) de et avec Charlie Chaplin et l'ode à un ver de terre , et à la chanson d’André Claveau qui en découle deux petits chaussons (1952) "Ecoutez cet air C'est l'histoire banale De ce ver de terre Amoureux d'une étoile Histoire d'enfant Qui souvent fait pleurer Les grands" (à la base citation de Ruy Blas de Victor Hugo). Chronologiquement ce serait l'inverse, le film avec Bourvil aurait inspiré le film de Chaplin et la chanson. En fait on trouve déjà chez Chaplin le thème du clown et du ver de terre dans "le cirque" (1928) et le gag du ver de terre "La figure sacrificielle amorcée avec le Kid, accentuée avec La ruée vers l’or, annonce celle, radicale, des Lumières de la ville et de Limelight où là encore, c’est l’histoire d’un ver de terre (ici le gag de la pomme, là du ver chanté par Calvero, the little worm) qui tombe amoureux d’une belle étoile. L’étoile qui ouvre et ferme le récit, étoile de papier déchiré par l’écuyère qui s’élance, étoile froissée en boule et balancée du pied par Charlot, seul à nouveau au final, au milieu du tracé de cercle du chapiteau parti. L’iris du cinéma se referme sur cette silhouette de dos, cheminant la profondeur de champ, son espace, celui du cinéma et nos espérances de vies prochaines." . Le film avec Bourvil pourrait être inspiré du film "le cirque" et la chanson de Claveau du film avec Bourvil. Vers la fin du film Leon Menard (Bourvil) , accordéon en bandouillere raconte sa vie à un groupe d’enfants amusés et dit "tel que vous me voyez je suis le ver de terre amoureux d’une étoile , mais c’était une étoile filante et elle a filé" et le groupe d’enfants "avec un autre ver de terre ?-ah non, avec un zèbre qui savait nager".

Comme dans le film de Charlie Chaplin il fini clown.


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