Commencée in media res, "La Maison Russie" est l'histoire d'un éditeur anglais qui se retrouve malgré lui embarqué dans une affaire d'espionnage qui révélerait au monde occidental les faiblesses de la capacité nucléaire soviétique. Peu à peu, il découvre la manipulation qu'effectuent sur lui les Services Secrets Britanniques et tombe amoureux d'une femme russe également impliqué, Katya. Le scénario apparaît de prime abord très difficile à suivre (nombreux flashbacks et raccourcis narratifs) mais il vaut vraiment la peine de s'y accrocher.

Le cast est particulièrement bien choisi. Sean Connery est magnifique dans ce rôle nuancé d'homme imparfait qui se transforme en héros et Michelle Pfeiffer délivre une performance convaincante et naturelle comme la jeune russe Katya. Je retiens aussi James Fox tour à tour grave et léger en espion Britannique et Klaus Maria Brandauer, vraiment bouleversant.

La musique de Jerry Goldsmith entraîne une foule de variations tragiques ou jazzy qui, sur fond de la Russie de la perestroïka ou d'une île isolé américaine, forme une ambiance fascinante.

J'ai lu des critiques de "La Maison Russie" qui jugeaient le film trop sentimental, voir irréaliste mais c'est très humain et émouvant dans le développement de la psychologie des différents personnages. Une histoire d'amour étonnamment sérieuse et limpide pour le Hollywood d'aujourd'hui.

L'enthousiasme de la délicate Marie Muscat a de quoi surprendre. On peut apprécier la musique de Jerry Goldmisth, variation d'airs hollywoodiens classiques et de musique russe traditionnelle. Le point fort de La maison Russie est la variété des décors extérieurs (Lisbonne, Moscou et Leningrad) du début des années 1990, très bien photographiés et intégrés au récit. L'histoire sans surprises, est un peu datée, et la mise en scène sans relief particulier. Un bon film, mais pas plus, qui vaut surtout par son aspect documentaire d'une époque révolue.