The expendables est une véritable ode au cassage de bras, un hymne à l'éclatement des cervicales, un dithyrambe sur l'art et la manière d'égorger proprement son prochain.

Stallone est un dur de dur : Ray-Ban sur le nez, petit bouc viril, tête de mort tatouée sur la fesse droite. C'est un pro du gnon dans la face, un expert du coup de pied dans l'entrejambe, un maître de la clé de bras. Il a fait la guerre d'Irak, la guerre du Vietnam, la guerre de Cent Ans et la guerre du Péloponnèse.

Son pote Statham est un dur de dur lui aussi, mais un romantique : il casse la gueule du nouveau petit copain de son ex, coupable de l'avoir maltraitée, le tout sous le regard énamouré de sa dulcinée qui fond littéralement devant ses bicepts tendus et ses pectoraux ruisselants de sueur.

La trame est d'une simplicité enfantine : Stallone et Statham se rendent en reconnaissance sur l'île de Vilena, afin d'"y renverser un dictateur" (dixit le résumé de Dvd Toile). Notons au passage que ledit dictateur est acoquiné avec Eric Roberts : cheveux gominés, Ray Ban de rigueur, désinvolture et costar 4 étoiles, il a l'air de se foutre éperdûment du film dans lequel il joue (des traites à payer ?).

Après une séquence touristique au cours de laquelle Sly et Statham repèrent les lieux, badinent avec d'accortes demoiselles et s'étranglent avec des arêtes de poisson, ils décident de passer aux choses sérieuses en arrosant d'essence une centaines de militaires avant d'y mettre le feu dans la joie et la bonne humeur (pourquoi ne pas joindre l'utile à l'agréable ?). Puis ils retrouvent leur contact sur l'île : une magnifique jeune femme, brune, regard ardent, cuisse galbée, fesse charnue, tétons qui pointent sous une fine tunique de flanelle. Sly décide immédiatement de se faire tatouer un coeur transpercé d'une flèche sur sa fesse vacante.

Puis tout s'emballe : les méchants arrivent à la rescousse et nos deux musculeux doivent quitter l'île en hydravion. Mais Sly est obnubilé par la créature de rêve et décide de revenir la sauver (on apprend entre temps que c'est la propre fille du général à renverser). Il remet à plus tard son opération de tatouage et part avec ses potes mettre la pâtée aux méchants. Et là, c'est un festival de têtes arrachées, de ventres explosés, de corps démembrés, de "bad guys" défenestrés. Les tripes volent en l'air, le sang gicle sur l'écran et tout se finit bien : Stallone retrouve sa déesse aux tétons pointus, et tout ce joli petit monde regagne les States.

Vous l'aurez compris, The expendables est un film à voir au second degré, idéal pour une soirée bière-pizzas entre copains.

PS : le tout est entrecoupé de scènes aberrantes où un Mickey Rourke qui s'est fait une coiffure rasta débite des idioties sur la solitude du guerrier, et on a même droit à une apparition spectrale et profondément ridicule de Schwarzie lui-même.

Et encore du muscle. J'ai hésité à mettre une note basse car que je n'ai que moi-même à blâmer. Moralement parlant, comment puis-je louer sciemment, délibérément au club vidéo – même si c'était sous la pression d'un groupe de potes et potesses – un film de gros bras, pour me plaindre ensuite que c'est un film de gros bras ? J'ai eu ce que je méritais, et voilà tout !

Mais bon, ayant vu Machete auparavant, je me suis senti d'autant plus renfrogné, car on trouve du côté de chez Rodriguez la recette pour rendre follement amusant précisément ce genre de film. Ici Stallone, Statham, Li, Lundgren, Rourke, Willis, Schwarzenegger font des petites blagues "viriles" (dont les trois quarts tombent à plat) mais l'ensemble reste désespérément au premier degré et se prend au sérieux.

Et puis l'île des méchants villains s'appelle Vilena. Quand même ! Pourquoi pas Ille-et-Villaine pendant qu'on y est ?

J'ai trouvé que Jet Li était sous-utilisé alors que de toute cette brochette de gros bras, c'est lui le plus authentique cogneur. Je m'ennuyais drôlement de Black Mask. Mais le pire, c'est que le titre est une arnaque. Enfin quoi, ils appellent ça The Expendables (titre français au Québec : Les Sacrifiés!), et personne n'est expended : tout le monde s'en tire vivant, même Dolph Lundgren !

J'aurais dû mettre à la porte mes potes et potesses et une fois seul, revoir Les Sept samouraïs. Au moins eux, pour la plupart ils ne s'en sortent pas !

Moralement parlant, comment puis-je louer sciemment, délibérément au club vidéo – même si c'était sous la pression d'un groupe de potes et potesses – un film de gros bras, pour me plaindre ensuite que c'est un film de gros bras ? J'ai eu ce que je méritais, et voilà tout !

Ne vous blâmez pas, Arca….Vous avez loué le film, moi je l'ai vu au ciné en payant PLEIN TARIF, alléché par des critiques positives, pendant que mes parents allaient voir le superbe Hommes et des Dieux !!

Fossé des générations quant tu nous tiens…..

Entièrement d'accord avec Steve Mcqueen et un tout p'tit peu avec Arca, buveur de Limonade (!). Baston, baston, baston fort mal filmé. On ne sait pas qui cogne sur qui tellement c'est filmé de près ! Mais il y a une chose que l'on ne peut nier : Quand on voit, sur un même plan, et en gros plan justement, Schwarzenegger, Rourke, Willis, Stallone,Statham et Jet Li, même botoxés à mort, à part Jet Li, on s'arrête quand même de respirer deux secondes ! En pensant que ces gens là ont fait "parler" le cinéma de façon éclatante à travers les âges ! D'accord, on est pas obligé d'aimer le genre. Mais ne soyons pas de mauvaise foi : Ils ont fait sauter le box-office dans combien de pays ? Il y a sur un même plan des types qui sont devenus, et resteront, des légendes vivantes qui ont drainé des milliards de dollars et autant de spectateurs à travers la planète. Et même si on pense, en regardant ce film au premier degré, c'est à dire sans bières-pizzas préconisées par Steve Mcqueen, que c'est de la merde en boite, il y a quand même un p'tit frisson qui passe …

En dehors de ce que je viens de voir et peu apprécié, Respect !