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Sujet : Jeanne Avril, la Goulue et Valentin le désossé


De manhattan, le 29 juin 2004 à 15:55
Note du film : 6/6

Jane Avril, la Goulue et Valentin le désossé sont de la partie. Il y a bien sur le cancan, et surtout la performance de José Ferrer, qui montre bien la dualité de Toulouse-Lautrec, gai dans ses œuvres, malheureux en amour. Et cette finale ou le peintre dans un mirage revoit ses amis du Moulin-Rouge tandis que son père réalise trop tard le talent de son fils. Le travail sur la couleur est remarquable.


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De Impétueux, le 5 janvier 2005 à 11:51
Note du film : 5/6

Je n'ai vu qu'une fois ce Moulin rouge là, mais je me souviens de l'excellente impression qu'il m'avait fait ; le Toulouse-Lautrec de Huston est bien plus véridique et bien plus émouvant que celui de Planchon qui, d'ailleurs, est tout, sauf un cinéaste. (A mes yeux, d'ailleurs, quand les metteurs en scène de théâtre font du cinéma, en tout cas à l'ère moderne, ils sont d'une grande médiocrité ; Chéreau en est le typique exemple).

Je suis donc ravi de lire que cet excellent film du grand John Huston va sortir en DVD !


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De Impétueux, le 3 août 2006 à 22:30
Note du film : 5/6

Après nouvelle vision, je revalorise la note de 4 que j'avais précédemment mise et qui ne me semble pas du tout correspondre à l'émotion et au plaisir éprouvés devant ce film sensible tout autant qu'éclatant.

Sans doute, et vraisemblablement pour des raisons qui tiennent à ce que pouvait être la nature profonde de l'Hollywood de 1952, Huston a-t-il affadi, et même gommé la déchéance mortifère et la descente aux enfers de Toulouse-Lautrec, sans doute a-t-il introduit des éléments sentimentaux, romanesques, et même mélodramatiques qui appellent l'attendrissement et l'émotion, mais quand l'histoire d'amour avortée, abusivement prêtée au peintre s'incarne dans le magnifique personnage – totalement inventé – de Myriam Hayam, joué avec un talent fou et une admirable sensibilité par une Suzanne Flon que je ne devinais pas si belle, on peut pardonner largement les libertés prises avec la vérité "historique", qui conduisent, paradoxalement, à une véracité essentielle.

Tout le début du film est un enchantement de couleurs, baignées dans une lumière longuement travaillée pour ressembler la plus possible aux tons éteints des toiles du peintre ; il y a là un rythme, un mouvement, une allégresse folle, des dégaines extraordinaires (par exemple Valentin le Désossé – Walter Crisham qui parvient, malgré un assez médiocre maquillage, à crever l'écran), un tourbillon qu'on imagine très bien avoir été celui du Paris de la fin du 19ème siècle, déjà éloigné de 1870, encore loin de 1914…

La performance d'acteur de José Ferrer est époustouflante, et pas seulement physiquement, parce qu'il a interprété un nabot aux jambes atrophiées en marchant sur les genoux ; il y a en lui un regard d'une intense lucidité et d'une infinie tristesse qu'on devine bien avoir été celui de Toulouse ; je connais mal cet acteur dont je vois qu'il a interprété aussi Cyrano de Bergerac, dans plusieurs versions, notamment celle de Michael Gordon en 1951 (Cyrano de Bergerac) ou Cyrano et d'Artagnan d'Abel Gance en 1964 ; un de ses derniers rôles est celui de l'empereur Paddisham IV, dans le Dune de David Lynch ; étrange et subtil parcours !

Que tous ceux que la nouillerie hystérique de Baz Luhrmann révulse se précipitent donc sur ce Moulin Rouge et prennent aussi une gorgée de l'admirable French Cancan de Jean Renoir : ce sera une cure de decillement d'yeux abîmés !


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De vincentp, le 11 octobre 2006 à 22:56
Note du film : 6/6

Cher confrère, il s'agit d'un chef d'oeuvre immarcescible, selon votre qualificatif préféré et si difficile à orthographier. Mettriez-vous 4 ou 5/6 à la Joconde, à la Vénus de Milo ou à la Tour Eiffel, (trois objets évoqués ou aperçus dans ce film) ?


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De PanPan, le 8 décembre 2007 à 14:01

Le rève de mon père serait de revoir \"le moulin rouge\" avec Jean Gabin,un des premiers films qu\'il ait vu. Or je ne trouve pas ce film donc je me demande s\'il ne se trompe pas de titre (je ne pense pas qu\'il se trompe d\'acteur tout de même). Serait-ce le film French cancan ? Je ne sais pas comment lui retrouver ce film…

S\'il vous plaît aidez moi ce serait un super cadeau de noël non ??? Merci beaucoup.


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De Impétueux, le 8 décembre 2007 à 14:06
Note du film : 5/6

Bien sûr que votre père se trompe de titre, et bien sûr qu'il s'agit de French cancan, de Jean Renoir, avec un excellent Jean Gabin et une Françoise Arnoul superbe…(allez donc voir le fil duu film).

French cancan a été édité de manière bien parcimonieuse chez René Château…mais c'est mieux que rien !


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De PanPan, le 12 décembre 2007 à 20:11

Merci beaucoup pour cette info!!! Par contre la chanson "la complainte de la Butte n'est que dans le moulin rouge non ?,il se rappelle cette chanson… Peut-être confond-t-il les deux films non ?


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De Impétueux, le 12 décembre 2007 à 23:49
Note du film : 5/6

Mais cette chanson est précisément dans French Cancan : les paroles sont de Jean Renoir lui-même et la musique de Georges van Parys !

Les escaliers de la Butte sont durs aux miséreux…
Les ailes des moulins protègent les amoureux…


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De sépia, le 13 décembre 2007 à 00:41
Note du film : 3/6

La complainte de la butte

''En haut de la rue St Vincent
un poête et une inconnue
S'aimèrent l'espace d'un instant
mais il ne l'a jamais revu…''

''Cette chanson il composa
espérant que son inconnue
un matin d'pringtemps l'entendra
quelque part au coin d'une rue…''

''La lune trop blême
pose un diadème
sur tes cheveux roux
La lune trop rousse
de gloire éclabousse
ton jupon plein d'trous…''

''La lune trop pâle
caresse l'opale
de tes yeux blasés.
Princesse de la rue
sois la bienvenue
dans mon coeur bléssé…''

''Les escaliers de la butte
sont durs aux miséreux
Les ailes du moulin protègent les amoureux…''

''Petite mandigote
je sens ta menotte
qui cherche ma main
Je sens ta poitrine
et ta taille fine
j'oublie mon chagrin…''

''Je sens sur tes lèvres
une odeur de fièvre
de gosse mal nourri
Et sous ta caresse
je sens une ivresse
qui m'anéantit…''

''Mais voilà qu'il flotte
la lune se trotte
la princesse aussi…
Et sous le ciel sans lune
je pleure à la brume
mon rêve évanoui…''

Voilà, M.Panpan. Une des rares chansons que je connaisse par coeur et sur le bout du coeur…Amitiés à vot'Papa.

Ps: Et si vous m'entendiez chanter… Un rêve…


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De sépia, le 13 décembre 2007 à 20:58
Note du film : 3/6

Et puisque nous évoquons French cancan, je viens d'apprendre avec émotion la disparition de l'immense Philippe Clay… On pourra à loisir, évoquer le comédien, bien sur. L'inégalable "araignée" des Allumettes Suédoises de Robert Sabatier, mis en scène par Jacques Ertaud, Clopin Trouillefou le roi de la cour des miracles dans Notre Dame de Paris de Delanoy….

Mais permettez à l'enfant de Personne de se souvenir de ses ballades qui me berçaient, moi et mes compagnes de dortoir, la nuit, après "les lumières"….Gégène, Nous avons toujours habité cette maison, Bleu Blanc Rouge, Je t'aime, Notre fils à grandi, A refaire et tant d'autres…Tant d'autres…

Je connais bien des femmes qui n'ont pas à rougir de ce qu'elles sont devenues, qui ce soir, doivent avoir le coeur bien lourd. Qu'il dorme à son tour en paix, comme il endormait doucement mon enfance qui n'oubliera pas…


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De Tamatoa, le 31 décembre 2012 à 15:25
Note du film : 6/6

Je sais bien que le DVD (introuvable pour moi) existe mais je signale la diffusion de ce film, ce soir, sur ARTE, à 21 h ! Programmez les enregistreurs avant de vous saôuler…


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De Impétueux, le 31 décembre 2012 à 15:49
Note du film : 5/6

Mais, au cas où vous rateriez l'enregistrement, Tamatoa (et tous ceux qui ne possèdent pas ce très beau film), sachez qu'il est en vente (site de la FNAC) pour 14,99 €.


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De verdun, le 31 décembre 2012 à 19:20
Note du film : 4/6

Pas le meilleur Huston car il ne parvient pas à gommer certains clichés :la vie malheureuse d'artiste, Paris vu par les Américains.

Ceci dit l'ensemble a de l'allure, certaines séquences sont superbes et la prestation de José Ferrer vaut le détour.


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De Frydman Charles, le 3 janvier 2013 à 16:26

Le menton de Valentin le désossé apparaît clairement comme une prothèse ajoutée.


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De Tamatoa, le 3 janvier 2013 à 19:44
Note du film : 6/6

Le menton de Valentin le désossé apparaît clairement comme une prothèse ajoutée.

Oui. les frères Bogdanoff n'étaient pas libres.

Très grand film. Ferrer est magnifique. Alors bien sur, on se demande pourquoi Renoir, qui a si bien traité le French cancan n'a jamais songé a évoquer la vie de ce peintre. Pour ma part, et malgré le talent incontesté du cinéaste, je pense qu'il n'aurait peut-être pas donné tant de force à ce film. N'en déplaise aux admirateurs de Renoir, Gabin dans La bête humaine est formidablement habité par son personnage. Mais j'ai envie de dire que cela reste sage. Le cinéaste n'a pas assez poussé l'acteur dans ses retranchements les plus profonds. Alors que Ferrer transcende, illumine de façon vertigineuse son rôle de génie estropié. De la même façon que Kirk Douglas embrasait son personnage dans La Vie passionnée de Vincent Van Gogh. Mais je ne crois pas les cinéastes français très à l'aise dans les biopics en général. Retracer des grandes périodes de l'Histoire, oui. Même si un peu "arrangées", surtout côté Guitry. Si Versailles m'était conté, Paris brûle-t-il ?, La bataille du rail,Untel père et fils, Les croix de bois etc. Mais la vie de personnalités des arts, moins. Beaucoup moins. Des arts et quelques soient les disciplines. A part peut-être Pialat qui a su formidablement diriger Dutronc pour son Van Gogh, assez éblouissant.

Je ne sais pas pourquoi Impétueux prétend que Ferrer, dans ce film, marche sur les genoux. Les rares fois où on le voit de plain-pied, il est flagrant qu'il se tient sur ses genoux, oui. Un habile trucage faisant le reste. Mais absolument immobile. Quand l'acteur marche, il marche en fléchissant les jambes. Ce qui, déjà, représente une belle performance ! Autre performance, c'est la reconstitution aux studios de Shepperton de l'intérieur du château de Malromé. Château que je connais bien pour l'avoir visité plusieurs fois, habitant à quelques encablures de là et passionné de peintures. On y voit, encore aujourd'hui, la chambre (restée en l'état) où mourut Toulouse-Lautrec.

Belle leçon de savoir-faire de la part d'un John Huston, immense et très crédible dans bien des témoignages, sur les sujets les plus profonds, qu'il a apportés au cinéma.


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