… à commenter en quelques mots une des grandes réussites de de Palma avec Phantom of the Paradise, Obsession, Body double (à mon avis). Réutilisation de la trame de Blow-up de Antonioni, en explorant toutes les facettes liées au son (live, enregistré,…). Une influence de Hitchkock aussi (L'inconnu du nord-express) mais de Palma produit un résultat original. La mise en scène est brillante, le scénario haletant, et l'interprétation sobre de Travolta exemplaire. C'est un classique du début des années 80, un peu oublié.

J'abaisse ce soir ma note à 5,4/6 pour un film que j'avais peut-être à tort qualifié précédemment de "chef d'oeuvre". Très subjectivement bien sûr, je dirais que l'histoire ne tient pas tout à fait ses promesses de départ. Le scénario ne convainc pas complètement sur la durée. Certains développements de l'histoire sont sans grand intérêt. La musique de l'époque lui confère par moments un aspect daté. Il manque aujourd'hui un petit quelque chose à Blow out (si l'on compare par exemple ce présent film à un autre thriller américain qui le précède chronologiquement de six ans : Les trois jours du condor).

Évidemment, un film à voir ! Les qualités, nombreuses et indéniables de Blow out l'emportent très largement sur les réserves que l'on peut peut-être formuler aujourd'hui à son égard. Peut-être aussi l'archétype du film un peu inégal, tutoyant les sommets par moments, sans s'y maintenir constamment.

Nb : accessoirement, c'est aussi un film à la gloire des enregistreurs de son de terrain, conçus et fabriqués par une société suisse légendaire dans son domaine : Nagra.

Film revu en salle (Le Grand Action, à Paris) il y a dix jours en compagnie de l'excellent Verdun. Particularité de cette séance : la présence de son Excellence Vilmos Zsigmond, le directeur de la photographie de ce présent long-métrage (et de The deer hunter, Delivrance,…). Nous avons abordé avec Vilmos la place de la lumière dans son oeuvre (excusez-moi mais heureusement que j'étais là dans le public pour animer la séance car la master-class du lendemain avec le même Vilmos était beaucoup trop courte en durée).

Les interventions de Vilmos ont été filmées par deux caméras : on va certainement les retrouver bientôt en dvd. Vilmos a parlé du petit budget de Obsession (850 000 dollars), film qui a rapporté beaucoup d'argent à ses contributeurs, mais aussi abordé le sujet des repérages à Florence (Italie) pour donner un aspect non cheap au film.

J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle vision de Blow out, très réussi sur un plan visuel. Vilmos a expliqué quelle fut la complexité des derniers plans, objets d'un savant découpage. Excellent film, un des meilleurs de Palma, intéressant sur le fond et la forme.

Je remercie encore Vilmos pour sa superbe dédicace de mes deux hd-dvd The deer hunter et Delivrance.