Le style inimitable de John Cassavetes (voir par exemple le fil consacré à Opening night) dans le décor de Los Angeles. Point d'intrigue policière, ni d'inspecteur Colombo dans les parages. Des paumés, marginaux, souvent névrosés se croisent et composent un tableau aux antipodes d'une image véhiculée par Hollywood. Des extraits de Casablanca, Le faucon maltais sont proposés et les personnages se demandent si cette vision du monde plutôt glamour ou reposant sur des héros correspond à la réalité. Le point fort de Minnie et Moskowitz (ainsi va l'amour), outre le sujet intéressant en soi, est le traitement de celui-ci (moderne, on ne dirait pas que ce film a été réalisé en 1972). Ainsi les plans (alternance de plans longs et courts), la qualité de la photographie, la façon de conter cette histoire, les transitions parfois abruptes. Une approche de la vie originale, alliée à une mise en scène à la fois dynamique et puissante : tout ceci place Cassavates parmi les cinéastes qui ont marqué leur époque, et influencé de façon considérable le cinéma contemporain américain et européen.

Nb : belle qualité de l'édition dvd MK2.