Ce remake parlant du célèbre Lodger d'Alfred Hitchcock ne casse vraiment pas trois pattes à un canard. J'aurais dû m'en douter, mais que voulez-vous, j'adore les acteurs, ici en l'occurrence Alfred Molina. Qui s'en tire, d'ailleurs, grâce à son aisance professionnelle et à son regard ; mais mal m'en prit quand même.

Marchant avec une imagination bien malingre sur les traces de récents films de serial killers (filon lui-même en voie d'épuisement) et voulant ajouter au nom du grand Hitch celui de Jack L'Éventreur (sic), ce téléfilm est au final bien pâle. Dans les films à serial killer, sous-genre glauque du roman polcier, l'énigme à résoudre c'est souvent la pathologie du meurtrier et donc le pourquoi délirant de ses crimes. Mais ici, cette révélation apparaît faiblarde et tirée par les cheveux.

Tandis qu'un jeune homme bien de sa personne s'installe comme sous-locataire chez les Bunting, à Los Angeles, un serial killer transpose les crimes de Jack l'Éventreur de Whitechappel au XIXème siècle à Sunset Boulevard au XXIème. L'inspecteur Alfred Molina réussira-t-il à stopper cette série de crimes, d'autant qu'il commence à être lui-même soupçonné par ses chefs et que sa fille pourrait bien être la prochaine victime du tueur ? Le film réussit certaines choses, par exemple le mélange de ce qui est réel et imaginaire dans la vie de certains personnages. Mais à côté de ça, il y a trop de chevilles apparentes, de dialogues sans relief, de tentatives maladroites d'instaurer le suspense. Et une "fausse fin" inutile.

Hitchcock ne s'en retourne pas dans sa tombe ; il manifeste plutôt son indifférence par une digne immobilité.