Forum - Vers la joie - Joie et peine d'un jeune couple selon Bergman
Accueil
Forum : Vers la joie

Sujet : Joie et peine d'un jeune couple selon Bergman


De vincentp, le 12 mars 2010 à 19:56
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Noté 5/6 en 2010 : "Le "système" Bergman, déjà au point en 1950. Le thème : le temps d'un été, un couple se fait et se défait. La forme : de nombreux dialogues entre un homme et une femme, portant sur leurs relations affectives. Des dialogues auxquels se greffent des réflexions existentielles particulièrement brillantes. Réussi !"

En 2016, je revois mon avis en nette hausse.


Répondre

De vincentp, le 15 février 2016 à 22:21
Note du film : Chef-d'Oeuvre


J'échangeais hier (un peu sonné par la qualité de l'oeuvre) par mail avec un ami à propos de Vers la joie revu dans de bonnes conditions. Cet ami m'écrit sobrement ceci :"Effectivement, c'est un très beau film. Pour anecdote, c'est le premier film de Bergman que j'ai vu -à 16 ans-, un enregistrement du Cinéma de Minuit. J'avais été impressionné." Il y a de quoi ! L'histoire est celle d'un musicien, ordinaire, plutôt lâche, un peu idiot, qui rencontre une musicienne et se marie avec elle. Le récit est raconté du point de vue de l'homme, avez des inserts des pensées ou des représentations de la femme et du chef d'orchestre qui dirige les deux musiciens. Les faiblesses de cet homme touchent sur la durée notre sensibilité de spectateur : "arrête tes conneries !" a-t-on envie de lui crier, façon Nanni Moretti dans Palombella rossa.

La caméra vagabonde au milieu de l'orchestre et opère des plongées sur tel ou tel musicien, pour porter à notre regard tel ou tel comportement. Ce sens de l'observation d'individus vaquant à leurs activités ordinaires m'a fait penser au cinéma à venir de Louis Malle. Les bruits de l'extérieur (vagues, cornes de brumes) accompagnent la progression de l'intrigue. Des images de la Suède (port, plages) intègrent le récit dans un environnement palpable. Ajoutons un sens poussé de l'analyse et de la synthèse portant le scénario, des dialogues très élaborés (on pense à des pièces de Shakeaspeare), et des comédiens dirigés de façon impeccable. Vers la joie date de 1950, marque probablement l'entrée de Ingmar Bergman parmi les cinéastes majeurs. J'ai déjà vu plus de quarante de ses films, ai parfois eu du mal à accrocher, mais là je commence à mesurer son génie.


Répondre

Installez Firefox
Accueil - Version bas débit

Page générée en 0.0017 s. - 5 requêtes effectuées

Si vous souhaitez compléter ou corriger cette page, vous pouvez nous contacter