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Forum : La Ligne de démarcation

Sujet : Je m'ennuie des films de Résistance..(part three)


De Arca1943, le 17 décembre 2005 à 23:26
Note du film : 4/6

Ah, bon! En voilà un qui est disponible en DVD ! Mais comme je suis de l'autre côté de l'Atlantique, et qu'ici c'est la zone 1… Ma parole, va falloir que je débarque en France. Pourquoi pas? On me dit que c'est nettement moins risqué qu'il y a soixante ans.

En passant, il est bien, ce Chabrol?


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De Arca1943, le 17 décembre 2005 à 23:29
Note du film : 4/6

Eh, pourquoi personne ne veut me dire s'il est bien, ce Chabrol ? C'est un secret ?


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De Arca1943, le 21 mai 2006 à 21:02
Note du film : 4/6

Nouvelle tentative : comment il est, ce Chabrol ? (Un jour, vous verrez, j'obtiendrai une réponse).


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De Xaintrailles, le 24 août 2007 à 18:39
Note du film : 4/6

Il serait parfait si les Allemands (au demeurant interpètés par d'excellents comédiens) avaient la bonne idée de parler allemand quand ils sont entre eux. Malheureusement ils parlent français AVEC L'ACCENT ALLEMAND. ce qui donne envie de rigoler quand ce n'est vraiment pas le moment !


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De melfegor, le 22 septembre 2007 à 16:24

un film magnifique, qui reunit des acteurs tous plus talentueux les uns que les autres, et qui est ttrres complet concernant l'attitudes des francais pendant l'occupation.la resistance, la collaboration, la majorité silencieuse…le courage predomine, et ca fait chaud au coeur, par les temps qui courent….


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De jipi, le 5 décembre 2007 à 09:50
Note du film : 4/6

Il est nécessaire de subir des évènements tragiques afin d'embellir le mot « survie » de tous ses apparats bons ou mauvais.

Un contexte d'occupation va s'en charger. Braves, désabusés, opportunistes, dénonciateurs et lâches se déchaînent sous la baguette d'un teuton en uniforme ou en gabardine noire.

Le Nazi s'étonne que l'anglaise ne soit pas dans un camp, le cafetier socialiste fait l'éloge funèbre d'un Aristocrate qu'il méprise.

Un long plan séquence montrant l'arrestation d'une famille Juive accuse les divisions d'un village alimentant une inertie au service de l'occupant. La nuit permet à des citoyens devenus fauves d'appliquer la sentence suprême en n'offrant que leurs uniques arguments.

Chaque composant de cet œil du cyclone semble plus en phase avec les comportements de son métier plutôt que par des réactions humaines. Le Docteur réagit en docteur, protège le parachuté plus par déontologie que par humanité.

Le curé confesse le soldat Allemand, le coiffeur coupe les cheveux du dénonciateur, l'officier occupé en impose par le grade à des subalternes occupants, ce n'est qu'une mascarade entre protagonistes activés en fonction du pouvoir de leurs uniformes et de leurs définitions paravents récupérateurs de leurs abus

La panoplie militaire Allemande lutte contre la panoplie de survie du citoyen qu'il soit cafetier, gendarme, coiffeur, curé, aristocrate ou passeur, L'homme ne débat avec l'homme que par la différence d'une enseigne vestimentaire.

« La Ligne de Démarcation » dernier noir et blanc de Claude Chabrol mêle des Villageois plus coriaces par le verbe incompris que par l'action à une distribution au look Saint-Germain des prés. Il faut imposer le chignon à Jean Seberg pour l'évacuer d'a bout de souffle.

On peut regretter le choix de l'apport en avant d'une Bourgeoisie plus raffinée et déterminée au détriment de Villageois en retrait aux mœurs moqueuses, laches, brutales, mesquines et divisées. La fracture au même titre que cette ligne de Démarcation est perceptible en interne entre deux mondes.

Offrir une mort de prestige au médecin et une mort pitoyable au passeur à l'intellect plus sommaire n'est-ce pas classifier ce qui ne peut l'être en de tels moments douloureux. Heureusement il y a le morceau de bravoure final du Merveilleux Noël Roquevert.

    
     

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De s é p i a, le 5 décembre 2007 à 15:35
Note du film : 4/6

Je suis trés étonnée, mon cher Jipi, que le romantique analyste que vous êtes, n'est pas évoqué le trouble amoureux qui habite le Major Von Pritsch – l'éternel Allemand Rewhard Kolldchoff – pour la trés belle Comtesse de Damville – la moins éternelle, pour le malheur de Romain Gary, anglaise du cinéma Jean Seberg…Amour, que sa double fonction d'officier et d'occupant lui interdit de déclarer, et qui, de toutes façons resterait "rêve qui se jette à la mer", puisque l'objet de son désir aime "Français" et affiche un mépris palpable pour ses envahisseurs.

Et ce qui peut nous apparaitre comme un détail des plus humains, peut aussi se révéler comme une constante dans beaucoup de films relatant ce que certains nomment "une période sombre de notre histoire".

N'est ce pas un autre officier Allemand -Harald Wolf- qui tombe lui, en admiration devant le talent du peintre Grangil-Jean Gabin- et de l'Art Français tout entier dans La traversée de Paris ?

Le silence de la mer de Vercors, ne nous présente t'il pas un Allemand Amoureux fou de la terre France ?

N'est ce pas un énième officier Allemand (invisible celui-là) qui dit un jour, après guerre, à Marie-Octobre : "J'avais beaucoup d'admiration et de respect pour vous…"

Détails, détails… Mais ( et je pose la question à nos ainés – à mes Rollings Stones, Les Pierres qui roulent, ) comment peut on entrer en guerre contre les femmes, l'Art et le courage Français ? Car enfin…Qu'est ce que la France, sinon ce tryptique là ?

Vous me direz qu'il manque LA BOUFFE…Mais essayez donc de trouvez un film ou on parle de notre Droudrou, de ses cakes, de ses terrines et de ses joues de boeuf marinées dans la bière…


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De droudrou, le 5 décembre 2007 à 17:15
Note du film : 4/6

A votre question, en réponse par une autre question : pourquoi la guerre ? d'autant que, quand tout un chacun dans le monde évoque ses misères, nous sommes tous d'accord sur cet immense malheur !


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De Arca1943, le 11 janvier 2008 à 12:39
Note du film : 4/6

J\'ai fini par obtenir une réponse à ma question ! Mais le plus beau, le plus étrange, c\'est que j\'ai déniché tout récemment ce film en DVD – en DVD Zone 2, pas Zone 1 – dans un pawnshop de la rue Ontario (coin Amherst) ! Incroyable.

J\'adore les films de Résistance – scénariste : le colonel Rémy en personne ! – et en plus, je retrouve la rarissime Jean Seberg dans un de ses bons rôles. Mais le plus curieux pour moi, c\'est de voir là Claude Léveillée, un chanteur de chez moi dont j\'ignorais absolument qu\'il fût acteur, dans le rôle assez substantiel d\'un officier britannique. Comment a-t-il abouti là ? Je suppose qu\'il fallait un acteur bilingue et qu\'on peinait à en trouver un en France…

Malgré la fin quelque peu too much – l\'acteur trois-tonnes Noël Roquevert y enchaîne L\'Internationale et La Marseillaise, histoire de ne fâcher personne ! – c\'est un bon film, qui dépeint un assez large éventail de comportements vis-à-vis de l\'occupant totalitaire. Et puis c\'est un bon sujet que ce village à cheval sur la ligne. Les Allemands sont moins caricaturaux qu\'on pouvait le craindre, grâce surtout au personnage de l\'excellent Kolldehoff. De même le discours \"défaitiste\" que tient à un moment l\'éclopé Maurice Ronet rend un son tristement vraisemblable. Chabrol filme le tout avec son efficacité habituelle et peut-être un peu plus.

À Droudrou : la question \"pourquoi la guerre ?\", selon moi, ne mène pas très loin. Je suggère de la remplacer, pour chaque événement, par la question \"pourquoi cette guerre ?\" Ainsi, la réponse à Pourquoi la Première Guerre mondiale? est certes très différente de celle à Pourquoi la Seconde Guerre mondiale? Les guerres mondiales se suivent et ne se ressemblent pas…


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De droudrou, le 11 janvier 2008 à 16:37
Note du film : 4/6

Effectivement ! Vu le nombre d'individus laissés sur le carreau, les statistiques ne sont pas les mêmes ! Vu les moyens employés, c'est vrai, les technologies ne sont pas les mêmes ! Vu les populations et les pays concernés, c'est vrai, c'est très différent et le sang n'a pas forcément la même couleur ! Bon ! Je pense que je viens d'apprendre quelque chose que je ne savais pas ! Donc, je repose ma question : "Pourquoi la guerre ?" et "Pourquoi les guerres ?"


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De Xaintrailles, le 5 février 2008 à 16:12
Note du film : 4/6

"La France est une personne", disait Michelet. Si la France est une personne, l'Allemagne en est une aussi, et l'Italie une autre, et l'Angleterre, et la Russie… Quand une de ces "personnes" croit avoir plus à gagner qu'à perdre en attaquant une autre pour s'emparer de ce qui lui manque, on peut parier qu'elle le fera sans trop se poser de problème moraux. Mais encore faut-il qu'elle soit à peu près sùre d'avoir plus à gagner qu'à perdre, car l'autre ne se laissera pas faire. Et on peut remarquer qu'au XXème siècle, c'est, en fin de compte, toujours l'agresseur qui a perdu, après avoir fait beauxoup de dégâts, notamment chez lui, ce qui prouve que la lucidité n'est pas, hélas ! la qualité dominante de l'humanité.


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De Arca1943, le 13 novembre 2009 à 20:12
Note du film : 4/6

« Effectivement ! Vu le nombre d'individus laissés sur le carreau, les statistiques ne sont pas les mêmes ! Vu les moyens employés, c'est vrai, les technologies ne sont pas les mêmes ! Vu les populations et les pays concernés, c'est vrai, c'est très différent… »

Non : ce n'est pas une affaire de moyens, de nombre de morts ou de technologies. Ce qui est très différent, ce sont les raisons pour lesquelles telle guerre se déclenche. Les causes de la Première Guerre mondiale sont TRÈS différentes des causes de la Seconde Guerre mondiale. Autant les causes de la Seconde Guerre mondiale sont évidentes, autant celles de la Première sont bizarres et ramifiées. Tout ramener à la question "Pourquoi la guerre ?" tend à effacer la spécificité de chaque événement et répand sur toutes choses une grisaille fumigène, un flux de tout-et-n'importe-quoi qui nuit gravement à leur compréhension.


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De vincentp, le 29 novembre 2010 à 00:23

"Eh, pourquoi personne ne veut me dire s'il est bien, ce Chabrol ? C'est un secret ? "

Non, du tout : c'est ma prochaine cible et je me confierais à vous, mon cher "1943".

"La panoplie militaire Allemande lutte contre la panoplie de survie du citoyen qu'il soit cafetier, gendarme, coiffeur, curé, aristocrate ou passeur, L'homme ne débat avec l'homme que par la différence d'une enseigne vestimentaire."

Et bien, je répondrai par la même occasion à cette vision prophétique des choses !


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De Tamatoa, le 16 avril 2013 à 02:15
Note du film : 5/6

Il me parait peu probable de regarder La ligne de démarcation sans faire une comparaison avec L'armée des ombres. En cette période sombre de notre histoire, pour reprendre le leitmotiv fourre-tout ânonné à tout va, la France est malade. La peste brune est de retour et si les casques à pointe ne sont plus à la mode, la haine viscérale est bien à nouveau au rendez vous de l'Histoire. Claude Chabrol a choisi de nous parler de la guerre subie alors que Jean-Pierre Melville nous conte par le détail l’héroïsme et le civisme zélé de ses Ombres qui, par leurs actes, disent Non. Dans le film de Chabrol, il n'est question que d'atmosphère. Lourde, résignée. La guerre est venue déranger la vie de Quelques messieurs trop tranquilles dont le renoncement fait peine à voir. Le train-train quotidien s'est emparé d'une langue qui gêne.

Et si l'Angleterre, elle, montre l'exemple de la résistance sous les traits de la très jolie Jean Seberg, du sacrifice inutile d'un médecin incarné par Daniel Gélin, c'est un village abattu, accablé qui tolère par force et qui, même, profite de la situation. Nous ne sommes pas dans les infamies du Au bon beurre très Parisien, mais la gangrène est quand même là, pourrissant le cœur des hommes. La scène dans la forêt entre Roger Dumas et Mario David illustre parfaitement le côté abject et puant qui peut vêtir un homme mercantile devant l'attrait pour de l'argent censé ne pas avoir d'odeur. Dans L'armée des ombres, les protagonistes se démenaient pour un idéal. Ils se sentaient, à tort ou à raison, investis d'une mission touchant au sacré. Dans La ligne de démarcation, dès le départ du film, correspondant à l'arrivée de Maurice Ronet, sous un ciel des plus bas et une musique inexorable voire désespérée, le ton est donné. C'est perdu ! Maurice Ronet, inconsolable vaincu, fait encore le beau devant l'étranger installé en son domaine. Mais il ne peut rien faire d'autre, aigri par une défaite qu'il n'imaginait pas. Il est "arrivé". Ventura, dans L'armée des ombres est un guerrier au regard lourd, certes, mais reste un guerrier. La peur domine ce film, signe que le danger est permanent et peut, éventuellement, révéler à des hommes un courage qu'ils ne soupçonnaient pas.

Jean-Pierre Cassel profitera de cette guerre pour le savoir, presque timidement et surtout très humblement par rapport à un Lacombe Lucien, abruti, qui se servira de la guerre comme un détestable tremplin. La ligne de démarcation et l'armée des ombres, ces deux films à qui ont ne peut reprocher que très peu de défauts, nous montrent qu'une guerre se vit, très paradoxalement, comme peut se vivre un bonheur. De mille façons. La bataille du rail n'est pas La traversée de Paris. Dans le premier, il faut tracasser l'envahisseur au plus près. Dans le second, il faut bouffer quand même. Dans Le silence de la mer, la résignation muette devient une arme contre l'ennemi, alors que Léon Morin, prêtre profitera de cette période trouble pour faire évoluer les consciences et la foi. Le dernier métro, parce que le spectacle continue, ce qui a valu tant de déboires à tant d'artistes après guerre. Marie-Octobre parce que l'amour, même au cœur de la tempête, peut tout faire basculer. Effroyables Jardins, parce que la lâcheté et la bêtise peuvent emmener des hommes là ou ils ne se seraient jamais rendus tous seuls… Mille guerres ! Et autant de regards à porter dessus. Tant d'hommes, de consciences. Tant de courage et de je m'en foutisme.

Chabrol a opté pour une espèce de chronique, de vie au jour le jour, dans une campagne bien française hantée par des bien Français. C'est une guerre aussi, même si il n'y a que peu de chances pour qu'on voit dans ce village Fortunat, les yeux embués de larmes devant une plaque disant qu'ici, il y a quelques mois, son ancienne institutrice fut fusillée pour cause de résistance. Une certaine appréhension de la guerre. Avec des occupants que Lino Ventura qualifiait de jean-foutre dans L'armée des ombres et qui là se révèlent juste inopportuns. Dans ce village là, le bistrot râle, le coiffeur coiffe, le curé bénit, l'instituteur n'aime pas les curés, les femmes sont à la cuisine et les Juifs passent… Bien sûr, les Allemands sont là. On leur reproche même narquoisement de parler français quand ils sont entre eux. Et alors ? Il faut battre la langue pendant qu'elle est chaude. N'ont-ils pas voulu emporter chez eux les plus belles de nos œuvres ? Et si, comme le précise Gabin dans La traversée de Paris, ça les flattait de parler français ?… Et puis ils sont là pour nous faire savoir en français, et tant mieux, que le calme ambiant et défaitiste décrit par le metteur en scène n'est peut-être que poudre aux yeux. Car la fin nous réserve une bien belle surprise.

Normal. C'est la guerre, après tout. Et c'est un bien beau film..


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