C'est quand même une belle mécanique que le cinéma de Gérard Oury ! On peut ne pas aimer, bien sur, mais force est de constater que tout ça est bien huilé, bien construit. Hier au soir, je regardais Derrière la façade de Yves Mirande, gentille bluette qui se veut policière, mais qui n'est que prétexte à rassembler une pléiade de tronches plus douées les unes que les autres. Et je me disais que si le résultat est très satisfaisant, il doit demander beaucoup moins de travail…

Ce Le coup du parapluie, vu cet après midi de repos, est il le meilleur film de Oury ? Je serais bien incapable de le dire. Pierre Richard n'est pas De funès et Jugnot encore moins Montand, par exemple. Mais quelle énorme machine, ce cinéma là ! Bien en amont, J'imagine Oury et sa fille Danièle Thomson devant la page blanche : "-Et maintenant ?………..-" Parce qu'il faut l'imaginer, l'écrire, la construire, cette histoire alambiquée de vrai tueur, de faux contrats, de comédiens ringards, d'espions et d'intouchables hindous, de baleine dans une piscine de St Tropez, de cocus, de pervenches, de folles, de parrains de la mafia, et de pubs "RagoutToutou" ! Quelle salade ! Et pourtant, ça fonctionne à merveille….

Parce que ce n'est pas tout d'avoir sous la main un De Funès, Coluche, Bourvil, David Niven, Belmondo et tant d'autres, encore faut il savoir les faire bouger . Leurs donner matière, opportunité à faire exploser leurs talents. J'évoquais plus haut Derrière la façade (mais les oeuvrettes de ce style sont légions ), qui repose presque entièrement sur le savoir-faire des acteurs, prêts à intervenir en impros sur la moindre défaillance du scénario. Mais Oury Roi propose quand même de l'or à ses sujets comédiens ! C'est ficelé, merveilleusement arrangé. Une belle et très onctueuse soupe est servie à des stars . Et ils seraient bien impardonnables d'être mauvais. Bon : Je ne dis pas qu'ils sont toujours au top, et qu'un film signé Oury est forcément gage de reussite. Voir l'ignoble Schpountz ou le peu digeste Levy et Goliath !

Mais d'une façon générale, et pour les plus connus, Le corniaud, Le cerveau, La carapate, les extraordinaires Aventures de Rabbi Jacob et la célébrissime et contestée Grande Vadrouille, quel travail de préparation et quels joyaux servis à ces acteurs !

Ce cinéma là, ce comique ciselé dentelle me manque ! Et doit manquer à beaucoup ! Et ce n'est pas Mickael Youn et sa La Beuze ou La tour Montparnasse infernale qui me consolera….

Vraiment très drôle, j'ai toujours autant de plaisir a voir et revoir ce film…peut être sponsorisé par contrex ? Sylvette, dite « Bunny », flic opérant pour la DST (Valérie Mairesse), au cote de Edouard Lecomte (Pierre Richard), tient une bouteille de contrex "buvez , éliminez" et vers la fin du film elle tue le tueur en disant "j'élimine" !