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Sujet : Ecrin minimaliste pour joyau inestimable


De vincentp, le 27 septembre 2009 à 16:52
Note du film : Chef-d'Oeuvre

Très beau film de Satyajit Ray, portrait d'une ville –Calcutta-, de la société indienne au début des années 1970 et d'un individu, un jeune homme de 25 ans, Siddharta. Ray aborde via Pratidwandi, de façon ambitieuse, les grands clivages traditionnels et universels de la société humaine : homme femme, parents enfants, riches et pauvres, jeunes et plus âgés….

Ces clivages sont abordés à leur point de rupture, quand ils génèrent des drames potentiels, des interrogations existentielles, des doutes intérieurs, des révoltes publiques. L'harmonie familiale, clé de voûte de la société traditionnelle indienne, est par exemple mise à mal par le modèle économique capitaliste en voie d'émergence, inspirée par le modèle anglais. Mais il y aussi ces occidentaux, soumis au regard incrédule de Siddartha, prenant à tort le sous-continent indien pour une terre d'Eden…

Des thèmes déclinés par des idées foisonnantes et d'une densité étonnante, modulées très finement par le biais d'images et de sons, soigneusement agencés, se succédant à l'écran avec un débit rapide. Associée à chaque nouvelle image, une idée ou une nuance complémentaire. Ainsi la traversée du personnage principal d'un passage piéton, en quelques secondes, filmée en forte plongée. Un passage piéton matérialisé par une étrange figure géométrique au sol, suggérant un parcours erratique du personnage, voire un enfermement de celui-ci au sein d'un système oppressant. Ray emploie un nombre très important de plans différents, mixe des styles différents (écriture classique ou plus moderne, pour représenter des pensées), pour un propos tout à la fois intimiste, politique, social, voire quasi-ethnographique.

Ambitieux par les thèmes abordés, utilisant toutes les possibilités formelles offertes par le cinéma, L'adversaire est une grande réussite de son auteur, et un chef d'œuvre incontestable du 7° art. Le cinéma est un art, se dit-on à la clôture de L'adversaire. Chef d'œuvre que, hélas, l'édition dvd minimaliste et tristounette de l'éditeur Moravioff (le René Château du cinéma d'auteur international) ne met pas en valeur… Un écrin misérable… Comme si la Joconde était exposée dans une galerie marchande entre un salon coiffe-toutou, et une parapharmacie…


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De traversay, le 11 avril 2010 à 23:21
Note du film : 4/6

Avoir 25 ans à Calcutta au début des années 70, sombre période pour le Bengale. Le héros de Ray est coincé entre son désir de s'intégrer, en trouvant un travail, et celui de dynamiter une société figée dans ses traditions, contradictions, compromissions, corruptions … Beau film de Satyajit Ray, à la fois chronique familiale et sociale. Pas le plus brillant de sa filmographie mais l'un des plus engagés et des plus controversés à sa sortie.


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De vincentp, le 12 avril 2010 à 12:00
Note du film : Chef-d'Oeuvre

"Pas le plus brillant de sa filmographie"

Il me semble au contraire qu'il s'agit-là d'un de ses meilleurs films de sa période intermédiaire, au tournant des années 1970, quand Ray aborde des sujets politiques. Il va très loin dans l'analyse des comportements individuels et collectifs. Le documentaire contenu dans le double dvd "les joueurs d'échecs" en analyse certains de ses aspects, via une interview de Ray lui-même.


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