Le sujet est tabou et voir un film hollywoodien l'aborder est en soi étonnant. Certes ce n'est pas vraiment une major qui produit La Secrétaire, mais Lions Gate habitué aux sujets délicats. Délicat est le mot pour traiter l'histoire d'une jeune femme qui sort d'un séjour en hôpital psychiatrique pour auto-mutilation, qui continue en cachette ses actions masochistes (elle se lacère les cuisses) au sein d'une famille explosée entre une mère possessive et sans vie, un père alcoolique et absent et une soeur qui a eu la bonne idée de fuir cette famille paumée. Notre héroïne, Lee, se forme au métier de secrétaire et trouve un travail dans le cabinet d'un avocat étrange, qui se révèlera être un sadique, adepte de l'humiliation et notamment de la fessée.

Avec un tel sujet, difficile de ne pas tomber soit dans le voyeurisme lui-même pervers ou bien dans la comédie ou du moins le rire rassurant du genre "rions en vite pour ne pas avoir à en pleurer".

Les auteurs ont eu l'intelligence de prendre leur temps sur les personnages, notamment sur le personnage féminin. On suit ainsi tout son parcours, on comprend sa fuite dans la nécessité de se faire souffrir pour pouvoir faire sortir d'une manière ou d'une autre une souffrance plus grande, plus immaîtrisable et interdite qui la hante. Maggie Gyllenhaal est tout simplement

parfaite dans le rôle, incarnant à la fois la violence passive, la naïveté d'une femme restée adolescente et l'explosion d'espoir et de vie qui sont la sienne quand elle entre dans son histoire d'amour. Effacée et quelconque au début du film, elle acquiert peu à peu, avec des petits riens, une force et une présence indéniable. Face à elle, James Spaader pourtant très bon comédien en général, ne convainc malheureusement pas vraiment. Intriguant au début de l'histoire, surjouant avec réussite par moment, il n'arrive pas à faire évoluer son personnage vers une autre sphère. Il se réduit au contraire à finalement à un cliché, celui de l'amoureux hésitant. On ne peut guère lui en vouloir. Son personnage a été largement délaissé par les auteurs qui ne l'explorent pas vraiment et ni suffisamment.

Mais – et là réside également l'étonnant du film – La Secrétaire est avant tout une histoire d'amour, dans toute la dimension classique et romantique de la chose. On a ainsi la même structure que tous les films romantiques d'Hollywood, ce qu'on pourrait appeler le schéma Cendrillon: une fille paumée rencontre le beau prince charmant, l'histoire d'amour fonctionne sur une mauvaise base (ici : elle est amoureuse de lui et lui croit uniquement qu'il s'agit d'une histoire de cul), leur histoire fonctionne un temps, le malentendu devient tellement insoutenable que le couple explose, avant de se recomposer sous de meilleurs hospices.

Cendrillon trash en somme.

Cette bizarrerie (histoire sado/maso et structure romantique) a de quoi intriguer. Pendant un temps seulement, car on peut se demander légitimement si à vouloir trop respecter cette figure hollywoodienne de l'histoire d'amour, on ne perd pas le potentiel que pouvait avoir un tel film. Sans doute un peu. Le happy end final est expédié et pas vraiment réaliste, tout comme la soi-disant grêve de la faim traitée de manière incrédible pas les médias, et nous faisant basculer dans un autre genre de film.

La secrétaire…

Un excelent film. Le sujet est bien sur tabou, mais surtout très réalisme et vrai. Les acteurs sont bien imprégnés dans leurs rolles. Malheureusement, les critiques sont hypocrites. Par exemple, Grey ne passe pas qu'au sexe avec ces relations, au contraire, il est trop timide pour la faire évoluée en romantisme, de plus, il en est très honteux de son blocage. Un film à voir, féminise s'abstenir, ou bien, attacher le pour visionné ce film, qui sait,… est va peut être aimé ça !

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