J'apprends le très prochain remake de ce film avec Gérard Jugnot dans le rôle titre et…..Doc Gynéco (si, si!).
J'ai comme un frisson tout a coup. Quelqu'un aurait-il des nouvelles de cette future catastrophe ? ?
Hélas, ce n'est pas la première fois que nous voyons faire irruption dans le paysage ces saletés de remakes ; nos colonnes ont été pleines de nos indignations devant les projets (qui n'en sont plus, hélas ! : ce sont des réalités !) du Deuxième souffle ou de L'auberge rouge…
Et ceci est bien plus grave que n'importe quelle élection de n'importe qui : c'est la lente, volontaire, évidente, décadence de la vitalité de notre monde, c'est la fascination suicidaire, l'aquoibonisme généralisé, le refus de se croire un avenir…
Vous allez trouver que j'emploie de bien grands mots pour une si petite chose, pour la réécriture d'un film qui – en plus ! – est loin d'être le meilleur de Jacques Becker ?
C'est possible ; mais je continuerai à penser que tout commence par là, la désinvolture orthographique, l'ignorance de l'Histoire, l'abandon de l'élan vital… tout se tient.
Oh que non, cela n'est point exagéré!
Sur un plan purement météorologique, Edward Lorenz décrivait ces phénomènes de petits détails menant à des changements climatiques irréversibles, sous le nom de "l'effet papillon". Mais les battements que vous décrivez, vous, ne mènent ni à la tempête, ni à un tsunami aussi dévastateur soit-il. Ils augurent de la grande faucheuse qui encourage le déclin de cette société, tellement, il faut le croire, tellement pressée de mourir…
Parce qu'embaucher à l'adaptation d'un des contes les plus connus des environs romanesques des1001 nuits Roger Nimier et Antoine Blondin, mobiliser Annette Wademant, engager Marguerite Renoir au montage, charger Georges Wakhévitch des décors et Paul Misraki de la musique n'est tout de même pas jouer au cynique qui se fiche du résultat.
Et puis, évidemment, Fernandel qui, en 1954, est, après les deux premiers Don Camillo au sommet de sa notoriété. Ali Baba sera d'ailleurs un très grand succès public, réunissant, paraît-il, plus de 4 millions de spectateurs. Et pourtant il me semble que c'est sur Fernandel que le bât blesse, qui est rigolard, grimacier, outrancier comme dans ses rôles les plus banals, comme toujours quand il n'est pas bien tenu dans un rôle, dans un personnage ou par un metteur en scène qui ne lui passe que le nécessaire. Fernandel mis à part, ou canalisé, si l'on veut, il y a plein de bonnes choses dans Ali Baba, ne serait-ce que certaines férocités qui ne passeraient désormais plus dans notre époque constipée du politiquement correct : la veulerie du père (Edouard Delmont) de la belle Morgiane (Samia Gamal, star de la danse égyptienne de l'époque), qui vend sa fille sur un marché d'esclaves, la nocivité de Kassim (Henri Vilbert), maître d'Ali, violent, pervers, cruel, la sanglante bataille pendant le festin des noces, où l'on s'étripe à qui mieux-mieux… Il y a – ce qui est rassérénant pour mon antique génération – tout un parfum suranné de préjugés sur l'Orient : fatalisme du mektoub, chaleur qui incite à la sieste, palais céramiques pleins de fontaines et de moucharabiehs, odalisques lascives, luths et théorbes, goût des femmes capiteuses, harem troublant, lentes caravanes, rezzous brutaux et tout le toutim.Il y a aussi les envoûtantes Mille et une nuits, récits plus mythiques aujourd'hui que naguère où chacun s'émerveillait d'Ali Baba, donc, mais aussi de Sinbad le marin ou d'Aladin et sa lampe merveilleuse, même si tous les contes n'étaient pas de la même veine. On n'y voyait pas, comme aujourd'hui, de graveleuses allusions sexuelles, mais des contes merveilleux.
Il est vrai que c'était au temps où l'Islam était sage…
« Parce qu'embaucher à l'adaptation d'un des contes les plus connus des 1001 nuits Roger Nimier et Antoine Blondin, mobiliser Annette Wademant, engager Marguerite Renoir au montage, charger Georges Wakhévitch des décors et Paul Misraki de la musique n'est tout de même pas jouer au cynique qui se fiche du résultat. »
Et Cesare Zavattini, qui plus est. Je ne sais pas trop ce qu'il venait faire là, mais ça fait beaucoup de beau linge… pour un résultat vraiment quelconque. Je ne viens pas tout juste de le voir, il s'en faut, mais je me rappelle parfaitement avoir été bien déçu !
Pour l'époque, le public n'est pas exigeant et après avoir vu Fernandel en curé, le voir en Arabe et prononcer sésame ouvre-toi ! il a rempli son contrat ! quant au reste…
Malgré de nombreux avis négatifs, je me risque à mettte une bonne note. Le film fait passer un moment agréable. Le nombre de figurants est très importants à la fin du film. J'ai surtout retenu du film "sésame,ouvre toi !". En fait le film est inspiré des contes des mille et une nuit et cette expression date du debut du 18ème siecle wikipedia:sésame,ouvre toi "L'expression apparaît pour la première fois dans Les Mille et Une Nuits de Antoine Galland (1704-1717)." . A voir demain après midi sr France 3.
Ni Ali-Baba, ni Aladin et la lampe merveilleuse ne font, stricto sensu, partie de l'ample tapisserie des Mille et une nuits ; mais ce sont des contes orientaux qui s'y rattachent…
Le film (de commande) de Jacques Becker est plaisant, mais n'est pas du niveau du réalisateur…
ouille ! ce que je retiens du film ce sont les dernières images : "Ali Baba chevauchant sur son âne avec, à pieds à son côté, la "belle" Morgiane !… c'est conforme ! sur ces belles paroles : "Sésame ! Referme toi !"
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