Ce sera un film en deux parties (sans doute pour surfer sur le succès récent de Mesrine) et se sera le retour dans le polar de Alain Delon sous la caméra de Olivier Marchal dont on a pu apprécier récemment MR 73.

Est ce que ça méritera un coup d’œil ? Oui !

Le nouveau Olivier Marchal est arrivé…et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il ne fait pas dans la dentelle ! Apparemment le film faisait plus de 3 heures dans le montage originel, contre 1h40 dans le montage définitif. J'ai lu quelque part que Marchal trouvait le premier montage "chiant" et qu'il l'aurait donc revu. Résultat, on a l'impression d'assister à un "digest" du film de gangsters, les figures imposées s'enchaînant beaucoup trop vite : trahison, vengeance, évasion, etc..

Marchal rêvait sans doute de faire son "Il était une fois en Amérique" à lui…Mais il échoue à mon avis, à cause de personnages secondaires incroyablement sous-développés (la palme revenant à l'excellent Tchéky Karyo, qui apparaît de temps en temps pour sortir une sentence péremptoire), à une intrigue rebattue qui fait penser à "L'immortel" de Richard Berry et à une musique qui surligne les sentiments plutôt qu'elle ne les souligne.

Emphatique et ampoulé, desservi par des personnages féminins transparents qui relèvent du cliché ( femmes aimantes quelles que soient les circonstances ou femmes battues par leur copain), plombé par des flash-backs relevant de la plus pure convention ( amitié indéfectible soulignée par des teintes sépia), "Les Lyonnais" fait néanmoins preuve d'une ambition bienvenue dans le cinéma français, bien épaulé par un Gérard Lanvin buriné et charismatique et par quelques séquences sèches et nerveuses (notamment une fusillade dantesque dans un hôpital).

"Les Lyonnais" est la preuve par l'image que les tics de Marchal ont prit le pas sur sa volonté d'illustrer une bonne histoire. Dommage…

Et qu'est-ce que ça se prend au sérieux, qu'est-ce que ça se veut grave et sombre, qu'est-ce que ça ressemble à Gérard Lanvin (un acteur qu'on aime bien pourtant, d'habitude) qui joue tout le film avec les mâchoires coincées et l’œil abattu !

Je suppose qu'Olivier Marchal, à la suite du bon succès du larmoyant et mélodramatique (mais point déplaisant) 36 quai des Orfèvres s'est senti investi de la mission quasi divine de faire ressentir encore davantage au brave public ce qu'est le monde de fauves et de salopards que traquent avec des succès inégaux les brigades anti-gang de notre beau pays. Du style Pendant que vous dormez ou allez à vos futiles occupations professionnelles, voilà ce que des demi dieux (pourtant sensibles et fragiles quelque part) font pour préserver votre minable tranquillité.

On a compris. Et on subit toute une couche convenue sur les amitiés fidèles des truands, l'impossibilité de quitter le milieu, la dureté des souvenirs qui reviennent vous prendre en traîtres.

C'est un des films les plus ennuyeux et les plus pontifiants que je connaisse.

C'est une plongée assez fascinante au coeur du milieu impitoyable du grand banditisme. Documenté, retraçant assez bien la psychologie des gangsters et des gitans, Les lyonnais est intéressant. Mais la musique est grandiloquente et la mise en scène et le scénario en font trop (surenchères d'effets dramatiques). Intéressant, sans être une réussite, mais sans être non plus une catastrophe.