Première impression… Un mélange de Fantastic four et The fountain, un mix entre le kitsch assumé des films de super-justiciers en collants, et la mystique new-age du nouveau millénaire. En fait, cela se tient pendant les deux tiers, avec des envolées décoiffantes, et des F/X splendides, et puis après l'évasion du pénitencier, tout s'effondre. Le film n'en finit plus de finir, tout le monde s'explique pendant des heures, geint et hurle, et tout se résoud dans des bastons interminables à coups de poing et de tatane, comme dans Matrix. C'est cela, la finalité d'être superhéros ? Se castagner en démolissant les murs ?
Heureusement le personnage de Billy Crudup est vraiment réussi, les héroïnes sont très sexy, et quelques plans "gore" viennent sortir de la torpeur, mais c'est infiniment trop long, trop bavard et complaisant. Sans compter que cette réalité parallèle, dans laquelle Nixon sert son 5ème mandat, est plus distractive qu'autre chose.
Peut-être qu'après Dark Knight ou Heroes, les musclés masqués commenceraient à lasser un tantinet ?
L'intérêt de la bande-dessinée (une des meilleures BD depuis 30 ans) est multiple :
Le puzzle est composé d'un nombre de pièces importants, et retranscrire tout cela en images guère aisé.
D'une façon générale, le cinéma des Etats-Unis a deux filons depuis vingt ans : le pathos (handicapés de tout type, ex Rainman), et les super-barakés. Effectivement, tout a été dit sans doute aujourd'hui sur ces deux sujets, et il faudrait peut-être tourner la page.
Zack Snyder et ses sbires massacrent à tout va la magnifique BD de Alan Moore (laquelle est avant tout une démonstration de langage graphique innovant). Les vingt premières minutes introductives très réussies du film laissent pourtant entrevoir le contraire… Mais dès qu'il s'agit de parler de choses sérieuses, et d'enchainer les idées, il n'y a plus personne. Tout cela vole au ras du bitume, est profondément ennuyeux, et il faut activer la télécommande pour arriver au bout.
Je n'ai rien compris – mais alors rien du tout, nada, nib de nib à cette réalisation du nommé Zack Snyder, auteur spécialisé dans le cinéma des effets numériques, dont j'avais déjà été effaré devant l'inconcevable 300 qui, avec un culot stupéfiant prétendait nous entraîner aux Thermopyles sur les pas de Léonidas. Cet âge est sans pitié et surtout sans vergogne. Là, il transpose à l'écran une bande dessinée – paraît-il talentueuse – qui met en scène ce que ces grands enfants d'Étasuniens appellent des Super-héros, à la mesure de Superman et de Batman. Pourquoi pas ? Après tout, on a les mythologies qu'on peut et tous les peuples n'ont pas le bonheur d'avoir reçu en héritage l'Iliade, l'Odyssée ou la Quête du Graal.
Après avoir grognassé sur le monde moderne, il faut tout de même que je lui reconnaisse une grande qualité : Wikipédia a entrepris de m'expliquer tout le déroulement des péripéties de cette invraisemblable histoire des Gardiens, à quoi je n'avais évidemment rigoureusement rien compris ; en tout cas, dans un article d'une grande longueur (bien supérieure à l'article, sur le même support à La belle équipe, ce qui fait frémir et ouvre de terrifiantes perspectives), notre amie Wiki détaille avec beaucoup de sérieux les entrelacs, développements, ramifications, subtilités (!!!) de l'histoire. Ignorant de ce qu'on a appelé le 8ème art et dont certains bons esprits sont férus, la Bande dessinée, m'en étant arrêté, sur ce sujet, aux merveilleux Tintin et à Blake et Mortimer, je n'ai bien sûr aucune capacité pour juger de la qualité de l'adaptation des comics d'Alan Moore et de Dave Gibbons. Je veux bien croire certains esprits affûtés qui en font leur miel et leur trouvent des qualités éclatantes. Après tout, il y a bien des gens qui apprécient le slam et le rap et haussent ces modalités d'expression au rang des chansons de Georges Brassens et de Charles Trénet. Si donc, les comics susmentionnés étaient de si grande qualité, comment se fait-il que leur passage à l'écran suscite un tel ennui ?Je m'égare. Tout ça a dû avoir un certain succès, fondé sur les effets spéciaux et, davantage encore sur le manichéisme des situations te la caractérisation caricaturale des personnages. Pour être honnête, il faut néanmoins que je dise que je n'ai pas supporté la totalité du film qui dure 2h35. Au bout de 90 minutes, j'ai renoncé. Voilà qui ne m'arrive pas souvent, et même jamais. Mais à quoi bon poursuivre ? J'ai été adolescent, mais autrefois…
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