Grâce à l'invention par les Japonais du sang synthétique, qui contient tous les nutriments nécessaires à une honnête créature de la nuit, les vampires n'ont plus besoin pour survivre de se nourrir de sang humain (même s'ils en ont encore envie, ne serait-ce que pour des raisons gastronomiques évidentes). C'est donc le moment où jamais pour eux de faire leur sortie de cercueil officielle et de révéler enfin leur existence au monde des humains. Cela dit, on se doute bien que l'intégration sociale de la communauté vampire (sic) à la société humaine ne se fera pas sans heurts ni sérieuses polémiques. Et le débat se polarise rapidement entre partisans et adversaires de l'adoption par le Congrès américain du VRA, le Vampire Rights Amendment. Au lobbyisme intelligemment calibré de l'American Vampire League et de sa porte-parole, la très télévisuelle Nan Flanagan, répond celui d'un coloré preacher très écouté qui appelle à la croisade contre les vampires, dont l'existence même est une offense à Dieu, sous la bannière de la Brotherhood of the Sun.

Rassurez-vous, ceci n'est pas l'intrigue de la série True Blood, seulement la toile de fond historique à l'avant-scène de laquelle se noue le destin de quelques personnages : et notamment Sookie (délicieuse Anna Paquin), jeune et sympathique serveuse au snack-bar de la petite ville louisianaise de Bon Temps. Plusieurs dans le coin prennent Sookie pour une simple d'esprit alors qu'en fait, elle est tout simplement une télépathe qui fournit constamment de gros efforts pour ne pas lire les pensées des gens, efforts qui ne sont pas toujours couronnés de succès. Mais voilà que la belle rencontre Bill, le premier vampire à jamais franchir la porte du bar local. Et chouette, elle n'arrive pas à lire ses pensées ! Comme c'est reposant. Et puis il a vécu la Guerre de Sécession, dans le temps où il était un être humain. Ça en fait l'invité parfait pour une soirée didactique sur l'histoire américaine organisée par le club de l'Âge d'or local…

Enfin bref, vous voyez le genre. Faut le faire, quand même : repartir sur le thème des vampires, alors que tout le monde l'a fait, et réussir à produire quelque chose de différent, de piquant, voilà l'exploit réussi par Alan Ball, l'auteur de l'immortelle série Six Feet Under. Parmi les idées nouvelles (enfin je crois), c'est que si le sang humain reste évidemment un mets de choix pour les vampires, le sang de vampire a des vertus très convoitées par certains humains…

Je n'ai vu que la première saison, qui malgré un ou deux épisodes peut-être un peu moins al dente, est un vrai régal. Et pour les vilain(e)s, ajoutons qu'on aura rarement vu autant de scènes érotiques dans une télésérie.

À noter aussi d'hilarants bonus où l'on voit une série de publicités destinées à un public cible de vampires, ainsi qu'une grave et pondérée émission d'affaires publiques où l'on pèse le pour et le contre du VRA.

Cette série est une excellente nouvelle. Le thème du vampire n'a pas encore joué toutes ses cartes, entre Morse et bientôt Thirst, j'attend True Blood avec impatience…

Assez d'accord avec Alholg, True Blood ne tient pas toutes ses promesses, il y avait pourtant matière à faire beaucoup mieux quand on voit le ton du générique d'ouverture : décors moites, personnages malsains, un mystère attrayant… Hélas, la série à tendance à sombrer parfois dans des blablas moralistes tirant sur la corde sensible, l'érotisme racoleur pour adolescent et la niaiserie humoristique. Un agréable divertissement, sans plus…

« C'est à boire, à boire mesdames
C'est à boire qu'il nous faut ! »

Oui, j'avoue avoir laissé tomber la série en route – elle qui au départ m'avait trouvé si enthousiaste, comme souvent lorsque j'ai la chance de goûter du sang nouveau. Mais l'imaginaire original des débuts est de moins en moins soutenu et en jetant un oeil aux premiers épisodes de la troisième saison (même si j'avais raté la fin de la deuxième), je me suis rappelé comme j'en avais marre des sempiternelles histoires de vampires.

Cela dit, ça reste moins crétin que Twilight !