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Sujet : Un film commercial ?


De Kafian, le 27 mai 2004 à 01:31

Loin d'être de ceux que le jeux exagéré des acteurs rebute -et bien au contraire car c'est ce qui fait la force du cinéma muet et d'acteur comme Chaney-, là je suis tombé de haut, m'étant fait une telle image de ce film avant de l'avoir vu. A mon sens c'est un film commercial qui va à contre-courant d'un chef-d'oeuvre comme Nosfératu de Murnau qui, lui, recouvre l'esprit romantique et dramatique du roman de B. Stoker, et reste encore aujourd'hui chargé de mysticisme.


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De fretyl, le 12 juillet 2008 à 22:53
Note du film : 3/6

Je n'avais jamais vu cette version hautement célèbre de Dracula, c'est quasiment depuis l'enfance que je rêvais de la découvrir, ces films d'épouvante des années 30 m'ont toujours fasciné, comme le mythe du vampire d'ailleurs.
J'avais toujours entendu dire que le film jouissait d'une critique assez négative, le film est souvent mis en comparaison avec la première version de Murnau et des films de la Hammer.
Impossible de dire que le film cherche à pomper Nosferatu, mais difficile de ne pas voir dans certains beaux cadrages de Fisher une certaine inspiration de ce Dracula.

Tout le monde sait que Bela Lugosi qui avait déjà joué le vampire à plusieurs reprises au théâtre sera tellement marqué par le rôle qu'il finira par confondre littéralement sa personnalité avec celle de Dracula, la légende veut qu'il ait demandé à 'être enterré avec sa cape, excentricité sans doute aidée par la morphine dont il était devenu dépendant.
Cela n'empêche que son jeu souvent exagérer l'emmène au ridicule, j'en vient presque à me demander si ce n'est pas lui le gros problème du film.
Les gestes démesurés, sont démodés de quelques années, son jeu aurait plus eu sa place dans un film muet. Seul son regard fixe joue en sa faveur, plus tard Christopher Lee sera aidé par des lentilles.

Le film est souvent ennuyeux, certains personnages sont mal dessinés, mais les atouts du film viennent de la réalisation, Tod Browning aura su montrer les Carpates comme personne et certains passages sont vraiment saisissants.
Le voyage au cœur de la Transylvanie et l'arrivée de Reinfield dans le château de Dracula sont superbes, comme l'arrivée de Dracula à Londres.
Une véritable ambiance hypnotisante se met en place par moment et réussit à crée une véritable ambiance terrifiante, la naïveté du film aujourd'hui contribue à rendre le film encore plus attachant, le superbe noir et blanc et les somptueux décors permettent au film de s'élever au rang des œuvres phares, même si le film n'est pas aussi abouti que d'autres films d'horreurs de la même époque, à choisir le film est moins passionnant que Frankenstein, ou même du moins connu Loup-Garou.
Le personnage du Dracula n'est pas vraiment construit, souvent superficiel il n'est au film qu'un personnage secondaire moins fascinant que les autres monstres fabriqué à la même époque au cinéma.
La Universal ne sera d'ailleurs pas tout à fait satisfait du travail est exigera une deuxième version réalisée au même moment en Espagne, qui parait-il malgré son éviction cinéphilique reste une incontestable réussite.
D'ailleurs Browning et Lugosi se retrouveront pour une variation sur le thème de Dracula dans l'excellent et déconcertant La marque du vampire.


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De verdun, le 18 février 2018 à 12:01
Note du film : 2/6

J'ai revu une nouvelle fois ce Dracula sur le grand écran de la cinémathèque.

Rien à faire c'est toujours aussi poussiéreux… On est loin des films réalisés par James Whale à la même époque. Ou de Freaks du même Browning.La mise en scène est pataude, le suspense inexistant et l'interprétation mauvaise, à commencer par Bela Lugosi.

Et dire que certains trouvent les films de la Hammer kitschs. On comprend à revoir ce Dracula combien Le cauchemar de Dracula était un film novateur en comparaison de cette vieillerie.


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De fretyl, le 18 février 2018 à 20:04
Note du film : 3/6

Lugosi n'a rien fait de mal… Il était juste un peu en décalage par rapport au Roman de Bram Stoker ; pour en arriver au point que le gars se fasse interner (me semble t'il) ou qu'il se soit fait enterrer avec la Cape de Dracula, il fallait quand même un sacrée implication pour ce rôle ! Non je ne déteste pas cette version là !


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De Impétueux, le 24 février 2023 à 22:28
Note du film : 4/6

Ma vieille passion pour les histoires de vampires n'avait jusqu'alors jamais effleuré le film qui en commence le récit au cinéma. Bien vrai, jusqu'à aujourd'hui je n'avais jamais vu ce Dracula de Tod Browning, si mythique, si stupéfiant, si originel avec le surprenant Bela Lugosi qui incarna le Comte vampire dans nos imaginaires jusqu'à ce que Christopher Lee lui ravît à bon escient la palme. Voilà que je découvre ce vieux film court (1h11) de 1931, aux heures pires de la grande dépression, lorsque, tous les jours étant de pires en pires, les studios d'Hollywood retraçaient des histoires épouvantables pour faire oublier un instant aux braves gens leur réalité vécue.

Je craignais, découvrant le film de Tod Browning, de tomber sur un machin ennuyeux, banal, parcimonieux. Et voilà que ce n'est pas du tout ça et que le réalisateur va chercher dans le merveilleux, l'insurpassable roman de Bram Stoker le substrat d'un récit haletant, rapide, structuré qui a dû donner aux spectateurs de 1931 leur content d'émotions fortes.

Il n'est pas forcément utile de recenser ici les différences qui séparent le roman de l'écrivain et les mille adaptations qui ont été faites de son récit. Les personnages bougent, changent, ne se positionnent pas forcément de la même manière. Et la fidélité au roman initial n'a, à dire vrai, pas beaucoup d'importance. Ce qui compte, c'est la prégnance du Mal et la richesse des efforts de ceux qui le combattent sans ménager leur peine. Dans tous les films qui s'échafaudent sur le mythe, il y a cette forme d'héroïsme de savants et de types formidables qui se présentent avec une sorte de courage démesuré devant les forces antagoniques. Peut-être les voit-on un petit peu moins dans ce Dracula-là : il y aura bien d'autres films où ils pourront se mettre en valeur.

1931, donc, à l'heure où le cinéma parlant n'a que quelques années derrière lui ; mais où le septième art a déjà acquis beaucoup de bouteille et sait faire entrer le spectateur dans des songes magnifiques ou terrifiants. Même si l'on voit bien que les images des austères aspérités de Transylvanie et les sévères parages du col de Borgo doivent beaucoup aux toiles peintes et aux décors artificiels, on s'y prend avec facilité. Et l'arrivée au château du comte vampire, dans une immense crypte où grouillent rats et vermines, où les marches des escaliers sont effondrées, où les arbres poussent leurs branches au travers des grandes baies transpercées, où règnent des toiles d'araignées géantes, est d'une grande qualité.

C'est sans doute là ce moment qu'est le meilleur du film de Tod Browning : qualité des décors angoissants, insupportables ; dès que l'on est en Angleterre civilisée, dès que le récit se complique (un peu trop, pour les connaisseurs de l'œuvre originelle), le film ronronne un peu trop, devient forcément prévisible. Je ne dis pas qu'il surprenait à ses débuts, mais à tout le moins il n'était pas banal, d'autant qu'il se différencie largement du roman en transformant les rôles : ce n'est pas Jonathan Harker qui vient rencontrer Dracula au col de Borgo, mais le misérable Renfield, le futur gobeur de mouches. Pourquoi pas, après tout puisque l'adaptation nous permet d'interpréter d'une nouvelle façon la soumission du pauvre être à la domination du Comte.

Bon, je m'égare ; il y a tant et tant d'orientations dans le mythe qu'on s'y perd aisément. Que dire d'autre ? Que Bela Lugosi est épouvantablement mauvais, maquillé, aux lèvres fardées, aux yeux exorbités? Malgré lui, le film a créé une mythologie. Mais le seul, le vrai, l'exemplaire Dracula, ce sera pour toujours la séduction glaçante de Christopher Lee, de la même façon que Le cauchemar de Dracula de Terence Fisher fixera pour l'éternité la grandeur du mythe.

Et voilà ; ça me donne envie de relire pour la neuvième, dixième, onzième fois le roman de Bram Stoker ; d'autant que sa traduction nouvelle, en Pléiade, est une pure merveille.


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