Précurseur allemand des Under fire, L'année de tous les dangers et Salvador de la même période, Le faussaire suit le voyage au bout de l'enfer, d'un reporter idéaliste, auquel une violente plongée dans l'horreur des massacres au Liban, fait perdre ce qui lui restait d'innocence. Rien ne lui sera d'ailleurs épargné, puisque son histoire d'amour sous fond de bombes, avec une belle exilée, sera elle aussi balayée par un réel pour le moins décevant dans sa banalité. Quant à son désir de plus en plus pressant de "mettre les mains dans le cambouis", il sera exaucé de façon brutale, dérisoire, lamentable, dans une cave bombardée. Rien à voir avec l'héroïsme des héros d'Hemingway.

C'est de loin, le meilleur film de Schlöndorff, dont certaines séquences (la fuite de Laschen sous un bombardement) évoquent l'enfer de Dante, sans céder à la grandiloquence d'un Coppola. Bruno Ganz crée sobrement un personnage à trois dimensions, parfaitement concret et crédible, face au charme étrange et intoxicant de Schygulla. Carmet apparaît brièvement en charognard immonde, vendant des photos de carnages, comme d'autres du porno.

Cérébral, un peu freiné parfois par sa voix "off" superflue, Le faussaire est un très bon film, qui décrit frontalement les atrocités de toutes les guerres.

Pas encore vu mais j'ai déjà noté une bande originale très réussie du défunt Maurice Jarre, flirtant ici avec l'atonalité dans quelques mesures (comme sur "Soleil rouge" ou "La tête contre les murs").

ça existe uniquement en DVD Z1 je crois (à vérifier)

Le faussaire vient de sortir chez ARTE. La BO de Jarre est en effet très intéressante, et on peut même y déceler des similitudes avec celle du Parrain, par endroits…

ah je n'avais pas fait attention, j'ai le DVD Z1 (à défaut de la nouvelle édition dont j'ignorais l'existence), il va falloir que je visionne et réécoute tout ça…