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Forum : Le Mariage de Maria Braun

Sujet : Rigueur germanique, style conceptuel


De vincentp, le 12 mars 2009 à 22:16
Note du film : 4/6

4,5/6. Peu de commentaires sur ce forum concernant Fassbinder, cinéaste pourtant auteur d'une œuvre prolifique et intéressante. Le mariage de Maria Braun est sans doute un opus emblématique de cette oeuvre. Fassbinder passe en revue les événements de l'après-guerre dans son pays, montre les souffrances du peuple allemand sous occupation américaine, et la reconstruction économique qui suit. Tout ceci au travers de l'histoire de Maria Braun, personnage ambitieux et complexe, qui entreprend une ascension sociale fulgurante, en couchant par ci par là, et en faisant preuve d'un certain cynisme.

Les clins d'œil à l'œuvre de Douglas Sirk sont évidents : les personnages sont prisonniers de leur destin, et les rebondissements tragiques sont légions.

Intérêts de ce film, le style de l'auteur, les prises de vue hyper-léchées, sophistiquées et irréprochables, les arrangements de couleurs (jaunes-vertes-noires), une dose de cinéma expérimental (les génériques d'ouverture et de conclusion),… Mais aussi une évocation réussie d'une page de l'histoire d'un pays, selon un angle de vue qui nous change du regard hollywoodien.

Reste que ce style germanique, assez conceptuel, très carré, sans grand humour, pourra avoir ses détracteurs. On peut ne pas adhérer complètement au résultat final, et s'ennuyer un peu (ce qui fut mon cas). Et aussi préférer les grands mélodrames du maître à penser de Fassbinder : ceux de Douglas Sirk, à portée peut-être plus universelle.


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De kfigaro, le 13 mars 2009 à 09:30
Note du film : 6/6

Content également de voir mon réalisateur allemand favori (avec Herzog) enfin évoqué ici ! Je l'ai découvert de façon oblique puisque je connaissais d'abord ses chansons (en effet, Fassbinder a écrit des textes sur des musiques du défunt Peer Raben que Ingrid Caven a chanté à la fin des années 70 et qu'elle interprète d'ailleurs toujours aujourd'hui) avant de voir un seul de ses innombrables films (achetés en grande partie en DVD depuis, merci à Carlotta)

Oui, le cinéma de Fassbinder est à la fois léché, complexe et rigoureux, mais l'humour (très noir) reste tout de même parfois présent chez lui : je pense au "Droit du Plus Fort". Bon c'est vrai que globalement la vision de la plupart de ses films ne provoquent pas forcement l'hilarité générale. Généralement après le générique final de chacun de ses longs métrages, je suis presque toujours frappé de sidération tellement son univers semble sans issue.


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De Impétueux, le 13 mars 2009 à 13:06

Les souffrances du peuple allemand sous occupation américaine, écrit Vincentp

Hum, hum… Ainsi écrit, c'est à croire que ce sont les Étasuniens qui ont déclenché la guerre et que le pauvre petit peuple allemand a connu une occupation imméritée…


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De vincentp, le 13 mars 2009 à 13:49
Note du film : 4/6

Le style de Fassbinder me fait penser à la mise en scène de l'école de théatre de Berlin (j'ai vu plusieurs pièces, notamment d'Ibsen, de la compagnie de théatre renommée de cette ville -et avais souffert sur mon siège-). Très particulier, conceptuel, légèrement emphatique, et aux antipodes d'un style latin. On est ici loin de Vittorio Gassman klaxonnant à tout va dans son coupé italien (Le fanfaron). Un style teutonnique, Opel ou Mercédès.

Pour répondre à Impétueux : l'après-guerre, dans un pays détruit et appauvri, fut difficile. Fassbinder montre comment les Allemands se remobilisèrent au travers de leur économie (et aujourd'hui ils nous taillent des croupières sur un plan commercial).


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De kfigaro, le 13 mars 2009 à 14:41
Note du film : 6/6

C'est vrai que Fassbinder n'est pas Dino Risi ou Roberto Benigni, mais son cinéma reste globalement assez grand public (par rapport à un Godard ou un Antonioni par exemple, nettement plus conceptuels et élitistes).

Ma femme qui, d'habitude ne supporte absolument pas le cinéma parfois un peu "prise de tête" que je lui propose de temps à autre, apprécie sans problème des films lyriques et sentimentaux comme "Lili Marlène" ou ce très beau "Mariage de Maria Braun".


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De vincentp, le 13 mars 2009 à 18:27
Note du film : 4/6

Godard élitiste, oui effectivement, à partir des années soixante-dix, avec des histoires bizarroïdes (quitte à fâcher les amis de ce cinéaste, et ils sont nombreux dans le milieu du cinéma). C'est dommage, car il passe souvent à côté de quelque chose d'intéressant.

Fassbinder peut faire penser au cinéaste suisse, par la forme, mais est plus accessible par le fond. Il a ses supporters notamment chez les post-soixantuitards français, qui adhèrent à ses idées, et dont vous ne faites visiblement pas partie kfigaro, vu votre pseudo.

Par contre, Antonioni élitiste ? Des idées chez cet auteur, un monde particulier comme Bresson, Tarkovski, Bergman, mais ses films me semblent aisément compréhensibles. Pour ma part, je n'ai jamais eu la moindre difficulté à rentrer dans son cinéma.


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De kfigaro, le 13 mars 2009 à 19:13
Note du film : 6/6

Vous vous trompez, mon pseudo n'a rien à voir avec le journal bien connu ! ;)


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