Un peu moins convaincu que Alholg, par ce Dorothy, oeuvre estimable certes, mais qui semble s'adresser à un public de néophytes, qui n'a jamais vu de film d'horreur. Faisant fi de décennies de "ghost stories" anglaises, japonaises et autres films de possession, Agnès Merlet propose un scénario qui n'est souvent qu'une enfilade de clichés (la veille aveugle qui en sait plus que tout le monde, les villageois taiseux, les punks ricanants, l'enfant mort de l'héroïne), d'une naïveté incroyable.

C'est joliment filmé, mais d'une lenteur terrible, c'est totalement dénué d'humour et de légèreté (il arrivait de sourire, même dans L'exorciste !), et l'intérêt finit par retomber au beau milieu de la projection. Ce qui sauve Dorothy, c'est d'abord et avant tout, l'interprétation de Jenn Murray, qui n'a nul besoin de maquillage horrifique ou de tête tournant à 360° pour faire peur. Un seul sourire suffit. Et puis l'épilogue, surprenant et poétique, une variante à la Shyamalan, qui rachète un peu 90 minutes de déjà vu. Carice van Houten, si exceptionnelle dans Black book, se contente ici de rouler des yeux inquiets, entre deux crises de larmes.

C'est bien possible, mais dans ce cas, je trouve que Merlet s'appuie beaucoup trop sur les standards du genre, pour que son film s'en détache tout à fait. Je pense à un film comme Ne vous retournez pas, qui lui réussissait où Dorothy échoue en partie. Le film de Roeg parlait de deuil, de fantômes, de mort, mais il ne viendrait à personne, l'idée de le rattacher à un genre en particulier.