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Forum : Un Eté 42

Sujet : Le soleil a rendez-vous avec la lune


De vincentp, le 10 février 2009 à 22:57
Note du film : 6/6

Un classique du cinéma d'auteur américain, qui doit beaucoup à la qualité des prises de vue de Robert Surtees (une quinzaine de nominations aux oscars dans sa spécialité au cours de sa longue carrière). Et bien sûr au talent de Robert Mulligan qui le dirige parfaitement, ainsi que les interprêtes.

La mer, la plage, les dunes, sous les rayons ardents d'un soleil estival, constituent un cadre édénique et propice aux émois adolescents. Les prises de vue représentant ces éléments naturels rappellent -par leur capacité à intégrer la lumière naturelle comme élément essentiel du récit – celles de Nestor Almendros (Pauline à la plage, Les Deux anglaises et le continent). Une lumière qui éclaire physiquement les corps et illumine les esprits, poussant ces adultes en devenir à découvrir avec pudeur ou culot de nouveaux territoires. Ainsi les jolies jambes de la jeune fille éclairées par la lumière qui pénètre par la fenêtre et objets de tentation… Axé autour de la course du soleil dans le ciel -on pourrait donc parler ici de "poème cosmique"-, le récit se conclut sur l'image d'un soleil se couchant sur l'horizon, tremblotant sur la pellicule comme les sentiments du personnage principal…

Des images portées par le regard très sensible de l'auteur, plein de tendresse, pour ces jouvenceaux. Une vision emplie de douceur qui se traduit par des déplacements très lents de personnages, dont les émotions les plus impalpables sont représentées par de douces arabesques. Mais une vision artistique qui est également éruptive : les personnages traversent le cadre à toute allure, mettent les mains là ou il ne faut pas, sous le regard inquisiteur de la caméra. Et enfin, fragmentée, latente, une vision beaucoup plus sombre. Des ruptures de ton (la comédie cède progressivement la place au drame) illustrent le caractère chaotique de l'existence, et son issue inéluctable.

Le résultat est superbe, mais comme pour les autres films de Mulligan, le spectateur est invité à être très réceptif pour apprécier pleinement ce type de "poème existentiel".


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De PM Jarriq, le 10 juillet 2009 à 16:00
Note du film : 4/6

La paresse est un péché capital, et on se souvient encore de la punition infligée au flemmard de Seven. Donc, petit message…

Un été 42 a sans doute donné naissance à toute une pléiade de films d'ados en poussée hormonale aiguë, et il en pâtit un peu aujourd'hui. Car s'il était le premier ou presque, à montrer assez crûment les obsessions des boutonneux, de nombreux nanars internationaux lui ont emboîté le pas, et banalisé le propos. On peut donc s'impatienter aux hésitations de Hermie à acheter des capotes, se lasser des rengaines obsessionnelles du copain "beauf" avant l'âge, s'irriter du cliché sur pattes qu'est le 3ème pote à lunettes. Mais bon ! Nous sommes tout de même dans un film de Mulligan, et ça se respecte. La BO de Legrand est bien utilisée, le charme de Jennifer O'Neill indéniable (elle est filmée comme Katharine Ross dans Butch Cassidy), et la dernière partie est touchante. Malgré tout, les filtres floutés qui enrobent tout le film finissent par uniformiser l'image, et il n'est pas certain que la voix "off" explicative, soit vraiment nécessaire. Un été 42 est donc un joli film, un peu vieilli, qui tient le coup grâce à ses deux comédiens principaux, idéalement castés.

Au fait, quelqu'un a-t-il vu la suite de ce film ?


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De Arca1943, le 10 juillet 2009 à 16:40

Au fait, quelqu'un a-t-il vu la suite de ce film ?

Hélas, oui. Moi qui suis intraitable avec les remakes mais bonne pâte avec les sequels, je me souviens d'avoir trouvé Class of 44 – vu quelque part dans les années 70, alors que j'avais l'âge des susdits boutonneux – artificiel et sans relief. Je serais surpris que le passage du temps l'ait emmieuté, celui-là…


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De vincentp, le 10 juillet 2009 à 17:56
Note du film : 6/6

Pm Jarriq : Ce film dépasse tout de même, très largement, les films pour ados style Les goonies… Il s'appuie sur des comportements de cet âge pour traiter un sujet plus général : les rapports entre l'homme et la nature, et les rapports noués entre générations. Comme pour les autres films de Mulligan, plusieurs niveaux de lecture sont possibles. Mulligan, c'est clairement un poète, qui porte un regard tendre sur des personnages, mais aussi sur l'existence de façon plus générale. Pas forcément, comme je l'ai déjà indiqué, un cinéaste facile d'accès.


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De PM Jarriq, le 10 juillet 2009 à 18:36
Note du film : 4/6

Bien sûr, qu'il les dépasse ! Il ne manquerait plus que ça… Je dis simplement que revoir ce film après les dizaines d'autres qui furent consacrés à l'âge ingrat, lui fait un peu perdre de son originalité (la scène au cinéma a été vue et revue, entre autres dans Diner).

Quant à Mulligan, nul besoin de me le "vendre", cher vincentp, je suis client.


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De fretyl, le 11 juillet 2009 à 21:03
Note du film : 4/6

Dans le registre assez peu intéressant des films adolescents, on sauvera l'excellent A nous les petites anglaises que j'ai revu récemment et dont la nostalgie année fifty et le charme opère toujours. Ou, à la limite encore, La première fois de Claude Berri assez sympathique surtout pour la présence de Charles Denner.


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De vincentp, le 11 juillet 2009 à 22:18
Note du film : 6/6

L'adolescent exprime ici l'innocence du monde, sa pureté originelle… Le sujet : le rapport entre des éléments de composition différente mais qui s'attirent par une force gravitationnelle. Un poème cosmique, disais-je. Bien peu de rapports avec A nous les petites anglaises, beaucoup plus terre à terre ! Sacré Frétyl !


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De fretyl, le 11 juillet 2009 à 23:01
Note du film : 4/6

Mais je sais ! Pm Jarrig évoque le piteux filon des films d'ados qui a perduré dans les années 70. En dépeçant ce filon on sortira A nous les petites anglaises du cambouis, mais rien d'autre. C'est tout ce que je dis ! Loin de moi l'idée de comparer le cinéma de Mulligan avec celui de Michel Lang.


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De vincentp, le 11 juillet 2009 à 23:06
Note du film : 6/6

Il y a toujours eu et il y aura toujours des films liés à l'adolescence, mais effectivement moins d'oeuvres marquantes en France portent sur ce sujet aujourd'hui. Frétyl : Diabolo menthe vu il y a un certain temps m'avait paru très correctement réalisé. Tombé dans l'oubli, comme beaucoup de films des années 70.

Parmi les films les plus intéressants liés à l'adolescence, je sortirais pour ma part du lot Stand by me de Rob Reiner et Explorers de Joe Dante, tous les deux avec River Phoenix, un des acteurs qui a le mieux interprêté cet étape cruciale de l'existence (My own private Idaho, A Bout de course, montrant aussi l'étendue de son registre).


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De Arca1943, le 13 juillet 2009 à 01:10

Dans la catégorie du teenage movie américain, je garde un bon souvenir de Foxes, probablement à cause des interprètes (Jodie Foster, Laura Dern) mais peut-être aussi parce que dans le cadre d'un film formaté pour ados, le film devenait habilement sur les ados. Je classerais volontiers dans cette catégorie certains films du type "jeunesse en marche" comme Fame ou St. Elmo's Fire, qui datent de la même époque. Ils m'avaient fait aussi forte impression – mais il faut dire que j'étais ado moi-même, alors.

Sur le même sujet, mais plus précisément sur des personnages d'adolescentes, le vétéran Lattuada a signé une sorte de trilogie informelle avec Guendalina, La Novice et Les Adolescentes. Ce dernier film en particulier est un excellent cru, dont le succès lança en orbite Catherine Spaak, jeune protagoniste de la commedia all'italiana qui incarna à l'écran quelques personnages d'ados vraiment mémorables, comme la fille de Bruno Cortona dans Le Fanfaron.

Si j'ai bien compris les explications de ma blonde, la notion d'adolescence est historiquement toute récente et n'aurait pas eu de sens par exemple dans la Grèce antique, ce qui signifie qu'Iphigénie malgré les apparences n'est pas une ado. Ah ben, je l'aurais pourtant juré.


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De vincentp, le 13 juillet 2009 à 09:41
Note du film : 6/6

La notion d'adolescence concerne des individus de plus en plus jeunes, si l'on compare A l'est d'Eden (1955) à Kids (1995) de Larry Clark.


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