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Forum : Madame du Barry

Sujet : Hommage sincère


De Azurlys, le 14 novembre 2008 à 14:19

Je souhaitais depuis quelque temps rendre un hommage modeste, mais sincère à ce film tourné dans la foulée des productions soignées du couple Christian-Jaque/Martine Carol, très glorieusement aidés par Albert Valentin et Henri Jeanson.

Le sujet fut plusieurs fois porté au cinéma. Le plus connu est sans doute "La Du Barry", de Ernst Lubitch, avec Paula Négri. Sur le dossier correspondant j'ai exprimé mon souhait de le voir paraitre en DVD. Il faut aussi mentionner un "Madame du Barry", de Rouben Mamoulian, en 1932 (s'il y a erreur sur le réalisateur, je suis certain que l'un des Responsables de ce très honorable forum saura corriger), avec Dolorès Del Rio, jolie brune Latino-Américaine qui était venue s'installer à Hollywood. Plus tard elle retournera vers son Mexique natal et fera un cinéma plus sérieux, moins fantaisiste qu'en Californie, également plus conforme à sa culture, mais sur lequel il existe peu d'informations.

Le personnage de Mme du Barry reste finalement sympathique en dépît de la légende noire qui lui colle encore à la peau, mais tend toutefois à disparaitre. La haine implacable que lui vouait Choiseul et son entourage avait conduit à soudoyer des auteurs à la pige, sans grand talent, mais auxquels on avait demandé d'écrire et diffuser des libelles qui devaient insister lourdement sur sa très possible situation de pensionnaire chez la trop célèbre Mme Marguerite Gourdan, maquerelle de haut vol, dont tout Paris connaissait l'illustre maison, close, en principe, mais largement ouverte aux bourses bien remplies – si l'on veut bien me pardonner cette tournure. On y trouvait surtout de la haute voltige, bourgeois largement enrichis, aristocrates qui s'égaraient dans les licences à la mode – mais encore de mise, puisque les maisons closes, toujours ouvertes – discrêtement – semblent perdurer dans la satisfaction du même type de clientelle.

En fait, de naissance modeste, très certainement fille d'un moine (!) dont le nom était sans doute de Vaubernier, frère Ange en religion, et d'Anne Bécu, elle arriva à Paris toute jeune encore très protégée par sa mère. Je ne sais plus l'historien ou le pamphletaire qui eût ce mot drôlatique et cruel : "La France avait été sauvé par une Jeanne qui venait de Vaucouleurs, elle fut perdue par une autre Jeanne qui venait aussi de Vaucouleurs". Une éducation soignée, et son adoption par un certain M. Rançon que sa mère épousa, furent les premiers éléments qui devaient la conduire vers la Cour.

Un amour sincère l'unissait au roi. Elle est venue éclairer les dernière années de ce Bien-aimé que l'on haïssait, tant à la Cour que dans le Peuple. Son influence politique, que l'on a cru longtemps inexistante, fut réelle mais modeste et elle n'a jamais appuyé ses points de vues comme l'avait fait Mme de Pompadour avant elle, jouait habilement sur ses alliés, bien utiles devant la détestation dont elle faisait l'objet, par l'archiduchesse Marie-Antoinette, les "tantes", comme l'on disait pour désigner les trois filles de Louis XV qui avaient si peu de séduction que le roi, leur père, n'avait pas pu les caser. L'une d'entr'elles, pourtant, Mme Adélaïde, devait finir au couvent et, je crois, fut… béatifiée tout récemment. Le clan Choiseul également ne la supportait pas, et fit courrir la légende de la Gourdan pour tenter de la détruire, et toutes celles, aigries de n'avoir pas été choisies, qui la voyaient à la place qu'elles avaient briguée auprès du roi…

Christian-Jaque et ses auteurs ont cru devoir adopter la version "Gourdan", si l'on peut dire, parce que celà ouvrait sur des richesses scénaristiques et des dialogues piquants. Jeanson n'y a pas manqué, même si force nous est de constater qu'il semblait là moins à l'aise que dans "Nana" l'année suivante, sans doute parce ce que l'on sortait des lambris versaillais dorés, des robes à paniers, des perruques poudrées, pour un modèle où les heurts entre bourgeois, aristocrates à ancêtres, noblesse d'Empire et le peuple lui-même, peu ou prou dindon de la farce – c'est toujours vrai – offraient à Jeanson des affrontements de nature à stimuler ses dialogues.

Pendant une récente absence en Provence – façon Tourcoing en décembre… – j'avais emporté le DVD-Château, avec son peu de suppléments, pour y cueillir les répliques les plus pittoresques, drôles, mordantes, et l'on verra, si l'on bien lire, évidemment, que même si le film est moins réussi que "Nana", il garde beaucoup d'attraits. Les costumes excellents et les décors de Versailles reconstitués en studio y sont d'une indéniable séduction. L'ensemble vogue sur l'impertinence, l'insolence et l'on s'y amuse beaucoup.

Puisque nous sommes dans l'anecdote, les hasards m'ont fait un jour rencontrer un assistant qui avait travaillé sur ce film. Nous étions en groupe, et il nous avait beaucoup amusé avec les deux anecdotes suivantes :

Une séquence relate la présentation officielle de la favorite à la Cour. La scène se passe dans la Galerie des Glaces, là encore reconstituée, avec des effets spéciaux complexes qui ne m'ont jamais permis de comprendre les astuces qui ont amené à la réussite. Jeanne du Barry, accompagnée de sa marraine, la comtesse de Médarnes (Marguerite Pierry) – en lieu et place de la ctsse. de Béarn, dont le nom risquait de valoir des ennuis judiciaires à l'équipe – s'avance dans la Galerie, devant la Cour rassemblée, très hostile à cette "fille" qui sort de chez La Gourdan, quelques plans fixe et deux travellings arrière, la conduisent à faire une révérence vers le roi, à mi-chemin. Elle devait dire exactement : "Mon Dieu, faites que je ne tombe pas, mon Dieu, faites que je ne tombe pas !". En dépît des répétitions multiples, de quatre ou cinq prises peut-être plus, il lui fut impossible de prononcer à deux reprises la négation. Celà fonctionnait pour la première, pour la seconde elle butait invariablement et sortait "…mon Dieu faites que j'tombe pas. Rien n'y fit, et en désespoir de cause, la séquence fut mise "en boîte" ainsi, et conservée. Quand on voit la séquence, ce n'est pas criant, et finalement colle assez bien à la Du Barry revue par Ch.-Jaque et Jeanson. Mais l'anecdote est bien confirmée par les faits.

Enfin, l'assistant nous rapporta aussi l'attitude parfois déconcertante de Martine Chérie sur le plateau, professionnelle, oui, mais qui demeurait un peu fantasque. Et il termina en disant :" quand nous allions la chercher dans sa loge, on avait toujours l'impression qu'elle allait nous mettre un sein dans l'oeil !!". De – très – longues années après, je repense souvent à cet assistant que j'aurais aimé rencontrer à nouveau, et reparler de ce film pour lequel j'ai toujours eu une forte sympathie.

Coté curiosité, il est intéressant de souligner que dans les suppléments l'on trouve une biographie, simplement écrite, de Martine Carol, et sa filmographie : en 1953, il y ai mentionné sa participation au "Si Versailles m'était Conté" de notre grand Sacha Guitry, alors que j'ai déjà souligné les essais décevants selon l'auteur, mais tournés, et rejetés en dernier lieu. Elle devait y faire la duchesse de Bouillon, mais Guitry en a décidé autrement. Il est étrange que René Château n'ait pas corrigé cette bévue, qui confirme, en revanche, les scènes coupées de la chère Martine !

Un hommage discrêt, pour terminer, et saluer la mémoire d'Isabelle Pia, jolie comédienne au visage pur, un peu glacé qui y jouait la jeune Marie-Antoinette, contrainte sur les ordres de sa maman, l'Impératrice d'Autriche, d'adresser publiquement la parole à la Du Barry. Malgré quelques maladresses de jeu, elle ne s'en sortait pas si mal. Elle fut Lise dans "Marianne de ma jeunesse", et une jeune fille anonyme en partance pour l'Enfer dans "Huit-clos" de Jacqueline Audry. Sa carrière fut aussi courte et aussi discrète que le fut sa disparition dans l'été 2008, à l'age de soixante treize ans.

A bientôt, si je ne lasse personne…


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De droudrou, le 14 novembre 2008 à 18:40

Cher Azurlys : nous sommes enlassés !


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De Impétueux, le 14 novembre 2008 à 22:38

Souffrez, cher Azurlys, une correction fraternelle : la fille de Louis XV qui est morte en odeur de sainteté, ce n'est pas Madame Adélaïde, mais Madame Louise, qui fut prieure du Carmel de Saint-Denis (l'actuelle Maison d'Education de la Légion d'Honneur) et qui est Vénérable de l'Église depuis 1873. Sa béatification ne tardera plus !

A vous relire !


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De Azurlys, le 15 novembre 2008 à 15:26

Merci du correctif ! Je me doutais bien qu'une erreur se glissait dans le texte relativement à la fille de Louis XV, qui devait terminer sa vie au couvent. Mais je m'étais dit, avec une hypocrisie dont je devrais avoir honte (mais j'ai bien de la peine à y parvenir, tans pis…), que l'ON ne s'apercevrait peut-être de rien, emporté par le flot du texte… C'était sans compter sans votre vigilance ! Merci de l'information, et je vais me pencher d'un peu plus près sur le sort de Madame Louise.


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De Azurlys, le 15 novembre 2008 à 15:42

De Doudrou, je suis un resté perplexe quelques instants, ne sachant trop que penser de cette remarque que je devinais croustillante – presque trop, pourrait-on ajouter… Mais comme l'impensable ne pouvait se penser, j'avais pris mon parti d'attendre de plus amples informations. La relecture de mon texte d'hier (14/11) a éclairé ma lanterne par sa formule finale "…si je ne lasse personne.". Une vague – très vague – sensation de soulagement pouvait envahir mon esprit : Droudrou fidèle à son style qui jongle avec les mots, les calembours et la sémantique de fantaisie n'avait pas laissé passer le coche… La perplexité s'est estompée au profit du vif intérêt de se retrouver en gens sérieux (hum…) et de bonne compagnie.


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De Azurlys, le 15 novembre 2008 à 16:04

Et puisque qu'il fallait bien répondre à mon intervention immédiatement précédente, je profite de mon impertinence pour le faire moi-même.

Du film de Christian-Jaque, je signale quelques détails supplémentaires (en dehors des répliques que je concocte à c'theure en vue d'en présenter quelques unes).

Le film est une fantaisie complète, proche du boulevard. L'ensemble emploie cependant des tournures parfois châtiées, même par Jeanson, tant il est vrai qu'il n'était guère possible de faire parler les personnages comme dans "Hôtel du Nord". Mais l'insolence, la pertinence impertinente (évidemment) sont bien présentes.

De son coté, Georges Van Parys composa une musique fraîche, mais insuffisemment "d'époque", peut-être, sauf la scène de la présentation officielle de Jeanne à la Cour – dans une Galerie des Glaces de studio – au cours de laquelle les deux femmes, la déjà favorite et sa marraine, avancent vers le souverain au son d'une marche de triomphe qui n'est pas sans qualité. Pour le reste, certaines mélodies sont attrayantes, hélas submergées par le dialogue, et dans l'ensemble on sent le compositeur un moins à l'aise qu'il ne l'était d'habitude (Fanfan la Tulipe, Les belles de nuit – Ah ! à quand un DVD ? – Les Grandes Manœuvres, Escalier de service…).

Marcelle Praince, qui joue le rôle très court de Mme du Barry maman, à Lévignac, quand ce forban de Jean – excellent Daniel Ivernel – déjà marié, vient sur la modeste terre de ses ancêtres, proche de Toulouse, pour y chercher son frère Guillaume et lui faire épouser Jeanne, et Jean-Marc Tennberg, réduit lui aussi à un petit rôle à Versailles de deux ou trois répliques – une panouille, comme on dit dans le métier – ne sont ni l'un ni l'autre mentionnés au générique.

Les moins jeunes de ce forum se souviennent peut-être d'un petit garçon à la bonne bouille que nous montraient par fois les journaux de l'époque et qui présentait une émission de distraction sur l'RTL du moment (Radio Luxembourg) avec un animateur toujours parmis nous, Fort, ou Lefort – le prénom m'échappe. Cet enfant de huit ou neuf ans à l'époque du tournage, joue dans ce film le fils d'une femme du peuple que tenait, avec son autorité et talent habituel, Georgette Anys. Ils figuraient l'un et l'autre dans les deux séquences d'ouverture et de clôture de la Foire St.Germain, à l'époque de la Révolution. Qu'est-il devenu ? Je l'ignore. Mais il en fut question dans une émission de télévision il y deux ou trois ans où l'on avait cru devoir glisser rapidement sur l'insupportable gamin, déjà vaniteux comme un paon, disait-on. Dans Madame du Barry, ils avaient entr'eux des échanges amusants. On conduit Jeanne à l'échafaud – seules les roues de la charette sont apparentes sur l'écran – et l'enfant pleurniche : "Je veux savoir qui c'est la Du Barry, je veux savoir qui c'est la Du Barry". "Allez viens – répond la mère – c'est pas pour les enfants de ton âge !"."Je veux savoir qui c'est la Du Barry, reprend le moutard, je veux savoir qui sait !". Elle le gifle (bien fait, na !)" Allez viens, et tais-toi, c'est une religieuse, là !…"

On peut y noter aussi une petit comédienne au talent incertain, qui joue l'une des filles de Louis XV, les "Tantes" du Dauphin, "Loque" (?) Nadine Tallier. Elle a pris de l'envergure, participe volontiers à la planète des pipoles-pipelettes, se retrouve régulièrement sur les plateaux de la TV.Supermarché, et on la connaît bien sous le nom de Baronne de Rothschild. Indéniablement, elle montre aujourd'hui bien plus de talent qu'autrefois…

A bientôt…


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De Impétueux, le 15 novembre 2008 à 21:05

Le prénom que vous cherchez, Azurlys, c'est Marcel !

Marcel Fort !!


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De azurlys, le 17 novembre 2008 à 14:50

Très juste ! et merci de m'avoir soufflé ! Le prénom m'est revenu dans la soirée d'hier, mais comme j'œuvre dans un cyber, encore eût-il fallu que j'y revinsse (je m'esbaudis…). Voilà qui est fait. Mais j'étais sûr de trouver la réponse, puisque la vérité devait sortir du puits (de science) que vous fûtes si souvent. Quant au gosse lui-même, évoqué récemment, malgré son jeune age, comme un emmmerdeur imbu de sa petite personne, on ne le connaissait que sous le prénom de Rodophe. A-t-il fait carrière dans un métier voisin ? il serait intéressant de le savoir, mais dans la négative, les insomnies ne sont pas nécessaires !


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De Azurlys, le 19 novembre 2008 à 14:44

Je reviens un instant sur le jeune Rodolphe. Dans le corps du texte, je (me) posais la question "qu'est-il devenu ?" Enfin mes angoisses s'éloignent… Je viens de retrouver sa trace sur Google, au chapitre Marcel Fort Dans un cours forum il dit (je cite de mémoire, un peu pêle-mêle): "Je suis, ou plutôt j'étais le petit Rodolphe. Marcel Fort était un gentilhomme (sic) dans un milieu déjà pourri (sic). Je ne savais pas lire et devais répéter jusqu'à les savoir par coeur les répliques de trois minutes quotidiennes qu'imposait l'émission. Elles étaient écrites par Rémo Forlani. Depuis j'ai passé dix ans en Amazonie, je suis revenu depuis peu avec ma femme, métisse Indienne et mes trois enfants…" Signé Rodolphe Clauteaux. Une note, ici ou ailleurs, je ne sais plus, lui attribue un age un peu au dessus de la cinquantaine. Dieu que le temps passe ! Qui me démentirait ?

Vous voilà soulagés, et à l'abri de l'insomnie.


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De Azurlys, le 17 janvier 2009 à 14:08

Devant ce silence renversant, je me dois de mettre un terme à cette angoisse. Plus haut j'avait dit (je – me – cite)" je n'en change pas un mot." C'était vrai. En revanche j'avais oublié un mot, mais chacun, je pense, aura rectifié.

L'auteur de cette déclaration croustillante d'insignifiance, tant les vérités premières s'avèrent être des pièges, était l'ineffable Monsieur François BAYROU ! Je suggère de saluer l'artiste…

Je reviens bientôt avec des textes sur "Mme du Barry".


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De Azurlys, le 24 janvier 2009 à 12:44

Comme annoncé, voici quelques répliques piquantes d'Henri Jeanson, mais peut-être moins concises que celles qu'il avait su moudre dans les films de l'avant-guerre, ou parfois quelques mots suffisaient pour atteindre au brio parfois qu'on lui connaissait. Bien entendu, elles ont été entendues, réentendues, notées et surtout racourcies, en somme sélectionnées dans "Madame du Barry", jolie réussite du couple CHRISTAN-JAQUE/HENRI JEANSON, et une fois encore adaptée à la personnalité de Martine CAROL, comédienne inégale, mais plus à l'aise dans la comédie que dans le drame, encore qu'il faudrait faire une exception pour "La Pensionnaire", d'Alberto Lattuada, où, sans doute mieux contrôlée, elle jouait sobrement un personnage dramatique et difficile.

"Madame du Barry", a adopté le ton de la comédie – de boulevard, presque, pourrait-on ajouter – pour s'ouvrir et s'achever sur des séquences de la Foire de St.Germain à l'époque révolutionnaire, le reste du film étant présenté en flash-back.

Séquence d'ouverture : Le Bonimenteur (commente les images d'une lanterne magique) : "Un monde vit et un monde meure ! Et nous sommes toujours vivants ! Vive la Nation ! (…) Ici, l'évènement des siècles à venir : la prise de la Bastille dans sa totalité ! (…) Le trône a du plomb dans l'aile !

Femme du Peuple (à son jeune fils – le "petit Rodolphe"). "Tous les hommes sont égaux et libres devant la Loi, donc tu es égal à tes pareils, et libre de faire ce que tu as décidé de faire, en toute liberté, car la liberté et l'égalité sont les deux roues jumelles de la fraternité…" (l'enfant s'enfuit dans la foule, la mère le rattrape) "Ramasse ton jouet (une guillotine miniature), ramasse ton jouet, je te dis ! Bon, puisque c'est comme ça je le donnerai à ta petite soeur ! Et si tu n'es pas sage, je te ferai guillotiner ! Et puis ce sera pas long, tu sais…".

Un homme du Peuple : "Moi, à la place de Louis XVI, j'aurais fait proclamer la République, et je serais toujours sur le Trône ! "

Bonimenteur : "Venez assister à la vie de la putain royale,l'affameuse du Peuple, la paillasse de Louis le Vérolé, la Du Barry !!"

Maagasin Labille : "Mademoiselle, je voudrais des gants", "Oui, Madame, Madame de Gramont vient de m'en prendre douze paires ! Ils sont inusables !" "S'ils sont inusables, une seule paire suffira !"

A la foire St.Germain, sous Louis XV : Jean du Barry à Jeanne : "Mademoiselle, mademoiselle ! (…) Montez avec moi, votre fortune est faite… Allons, pour me faire plaisir ! " "Mais pourquoi voulez-vous que je vous fasse plaisir, je ne vous connais même pas, je ne vous ai jamais vu ! " "Qu'à cela ne tienne ! Je suis le Comte du Barry, Vidame de Châlons, Comte de l'Ile Jourdain, seigneur de Bellegarde, Glassère, Montluc et autres lieux ! Allez… " "Mais tous ces gens là ne tiendront jamais dans cette voiture ! Non, seriez-vous le Pape que je ne me risquerai pas à rester seule avec vous ! Adieu, Monsieur, et mille regrêts… "

Bonimenteur (présente le coucher du roi) : "…le château aux vingt deux mille chambres, où trente mille des plus nobles des meilleurs sujets de Sa Majesté goûtent le bonheur de vivre sous le même toit que le meilleur des rois…"

La Chambre du roi : Choiseul, Maréchal de Richelieu : "…M. de Richelieu taxe d'innocence toutes personnes dont il n'a pas su se faire estimer." "Sachez, mon cher, qu'aucune femme, jamais, ne m'a quitté insatisfaite. Il est, avec le septième ciel des accommodements… (…)

Le roi : "Avec qui Monsieur de Choiseul va-t-il passer la nuit ?" "Avec une personne dont on peut dire qu'elle est comme les traités que signe Frédéric II, jamais respectée, toujours violée !! "(…) "… Oh! Alors, je préfère me taire.(…) La Reine est morte, Madame de Mailly est morte, Madame de Chateauroux est morte, Madame de Vintimille est morte, Madame de Pompadour est morte. Mort mon fils, morte ma bru, tous morts… Et je m'ennuie à mourir… Oh ! Je ne m'ennuie pas d'eux ! Eux !… Non, je m'ennuie de moi, car l'on meurt toujours un peu avec ceux que l'on a connus, même si on ne les a pas aimés… A propos, M. le Maréchal, quel age avez-vous ? " " Mille cinq cent soixante quatorze maîtresses et demi, Sire. " " Et demi ? Comment l'entendez-vous ? " " J'ai rencontré cet après-midi(…)une créature des plus piquantes… Elle m'a dit "peut-être", je ne suis pas pressé, elle est très jeune, j'ai toute sa vie devant moi… "

Le roi, à Mme de Gramont : " Je suis las des femmes intelligentes, des femmes de gouvernement. Mme de Pompadour en a clos la liste et c'est finit. Laissez-moi dormir. Maintenant que la Reine est morte, je veux lui être fidèle… ".

Chez La Gourdan (tenancière d'une "maison") Richelieu : "Quelle génération ! A son age, j'étais si peu fatigué que je restais couché toute la journée…"

La Gourdan et Jeanne : "…c'est aussi chez moi que la petite Garouille, qui aujourd'hui roule carrosse, a été remarquée par le duc d'Epinoy. " "Oh ! Je n'en demande pas tant !" " Ah ! Il faut toujours demander plus pour obtenir d'avantage ! (…) Avez-vous déjà des amants ? (…) Et quels… substanciels profits en avez-vous tiré ? " "Mais rien ! Je les ai aimé pour l'honneur !" "L'honneur ? Ah ! J'arrive à temps ! (…) L'honneur, c'est le luxe des pauvres. Nous en reparlerons plus tard, après fortune faite !"

Jean du Barry à Lebel : "Comprenez-moi bien, Lebel. Il ne s'agit pas de nous chambrer, de nous mettre enceinte et de nous expédier en province avec une rente de douze mille livres ! Entendez-moi bien, Lebel ! La Pompadour est morte, vive la Du Barry !".

Devant l'abondance de qui précède je vais interrompre pour l'instant, mais si l'on veut bien entendre – c'est-à-dire – lire la suite, j'y reviendrai, avec quelques autres séquences gratinées et savoureuses… et souvent plus courtes. Ouf…


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De Torgnole, le 10 février 2009 à 15:35

Votre message me plie de rire, ce n'est ni méchant, ni sadique, mais il m'est arrivé la même chose deux ou trois fois et j'imagine assez facilement votre désarroi. Une fois, je ne sais plus sur quel fil, j'avais écrit trois bons paragraphes qui ont immédiatement disparu en cliquant malencontreusement sur l'icône "toutes les images et illustrations". Alors si vous ne voulez pas que cela se reproduise, écrivez d'abord votre texte dans un fichier "word" et sauvegardez le! Sinon, copier votre message à chaque fois dès que vous penser avoir une quantité de phrases suffisamment importantes pour ne pas avoir à tout recopier fastidieusement, pour cela, selectionnez ce que vous venez d'écrire en mettant votre texte en surbrillance, cliquer sur le bouton droit de votre souris, et selectionnez "copier" (d'ailleurs faites toujours cette opération avant d'envoyer votre message car au moindre bug de connexion, vous risquez de tout perdre), puis vous n'aurez plus qu'a cliquer à l'endroit ou vous voulez le recopier en recliquant sur le bouton droit de votre souris et en selectionnant "coller".


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De Azurlys, le 13 février 2009 à 14:23

Merci de votre réponse.

Je vais en faire mon profit. Mais pour le moment, merci de ne pas effacer ledit message, car je n'ai pas le temps de m'atteler à reprendre ce texte, dont la fuite dans la quatrième dimension n'est pas encore digérée… D'autant que j'espèrais un peu qu'il serait techniquement possible de le récupérer étant donné que vous (au pluriel) avez l'avantage de vous plonger dans l'informatique avec une facilité qui me fait défaut. Cela s'était déjà trouvé…


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De Torgnole, le 19 février 2009 à 14:16

Bon, Azurlys, c'est bien parce que c'est vous, mais il est impératif que vous appreniez le "copier-coller", cela vous évitera de perdre du temps pour vos prochaines interventions. Par exemple, si au lieu de recopier chaque citation de Jeanson lettre par lettre, vous fussiez allé (arf!) sur un site dédié au personnage, vous auriez pu tranquillement copier vos répliques préférées et en les recopiant d'un geste simple, en faire profiter tout le monde.

Voici donc, pour vous consoler, un éventail de répliques jeansoniennes, dont le transfert m'a demandé à peine un quart d'heure de mon temps, ne me remerciez donc pas. Qui sait, peut-être y retrouverez vous certaines répliques disparues dans le vortex spatio-temporel, sinon, peut-être en découvrirez-vous de nouvelles, bonne lecture :

«Le capitalisme, c'est l'exploitation de l'homme par l'homme ; et le marxisme, c'est le contraire.»

«A partir d'un certain âge, les femmes se prennent toutes pour leur fille.» Extrait du journal La volonté

«Qui nierait que le cinéma sonore nous a fait découvrir le silence ? Le silence est la plus belle conquête du parlant.»

«Vivre ! Ca prend du temps et je n'ai pas une minute à moi.» Dialogue du film de Henri Verneuil Maxime

«Un livre posthume est presque toujours une oeuvre que l'on a eu tort de ne pas enterrer avec son auteur.»

«Pour nous, un poète est un monsieur qui s'efforce de saisir l'eau par poignées. C'est seulement quand il y parvient que le monsieur est un poète.» Le Canard Enchaîné – 1944

«Les cimetières sont pleins de gens arrivés.» Dialogue du film Paname

«La révolution, c'est toujours la même chose, on choisit de couper la tête à un roi qui n'en avait pas.»

«Un sexagénaire, c'est un homme qui se souvient encore du temps où l'on dansait avec ses pieds.»

«Les producteurs de cinéma ? J'en ai connu beaucoup de ruinés, aucun de pauvre.»

«On ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments. Ainsi la Bible, quel chef-d'oeuvre !»

«Une excellente maîtresse, c'est une épouse manquée… Mais une bonne épouse n'est qu'une maîtresse ratée !» Amis comme avant

«Ce sont toujours les gens qui manquent de vocabulaire qui se mêlent de pratiquer le bavardage.» Extrait du journal La volonté

«Un peintre a l'âge de ses tableaux ; un poète a l'âge de ses poèmes ; un scénariste a l'âge de ses films. Seuls les imbéciles ont l'âge de leurs artères.» Extrait de l'ouvrage collectif Les peintres témoins de leur temps

«La vie : une course contre la mort… Le meilleur ne gagne pas.»

«Je ne suis pas sceptique. Je ne crois à rien , mais j'y crois fermement…» Dialogue du film de Julien Duvivier Au royaume des cieux

«En trayant sans cesse la vache à lait, on tue la poule aux oeufs d'or.»

«La liberté est une peau de chagrin qui rétrécit au lavage de cerveau.» Extrait du journal L'Aurore

«Le coeur sur la main quand il faut, et la main sur la figure quand c'est nécessaire !» Dialogue du film de Jean Becker Pas de caviar pour tante Olga

«Si vous arrivez en avance à un rendez-vous, vous êtes un anxieux ; si vous arrivez en retard, vous êtes un agressif ; si vous arrivez à l'heure, vous êtes obsédé ; si vous ne venez pas, vous êtes un "demeuré".»

«Quand on a un coeur d'or, il faut le garder pour soi.»

«La guerre justifie l'existence des militaires. En les supprimant.» Extrait du journal La flèche

«Quand on fait l'andouille, on finit toujours par être mangé…» Dialogue du film de Christian-Jaque La tulipe noire

«On ne brûle bien les planches que si on a le feu sacré.»

«Les femmes sont généralement stupides. Quand on dit d'une femme qu'elle est très intelligente, c'est parce que son intelligence correspond à celle d'un homme médiocre.» La volonté

«Les femmes trompent généralement leurs maris avec d'autres maris. Les adultères ont ainsi quelque chose de conjugal, d'honorable, de légal qui mérite la considération générale.»

«Quand une femme dit la vérité, c'est pour déguiser un mensonge.» Dialogue du film de Christian-Jaque Fanfan-la-tulipe

«Je n'ai qu'un conseil à vous donner : devenez quelqu'un. Seulement voilà. Qui ?»

«La guerre, le seul divertissement des rois où les peuples aient leur part.» Dialogue du film de Christian-Jaque Fanfan La Tulipe

«La liberté est un mot qui fait le tour du monde et n'en est jamais revenu.»

«C'est son prochain qu'il faut aimer comme soi-même. Les autres, c'est facile. Ils sont loin.»

«Le travail est un trésor. Le travail des autres, cela va de soi.»

«Il est plus facile de faire acquitter un coupable qu'un innocent, c'est bien connu.» Dialogue du film de Christian-Jaque Les bonnes causes

«Nous n'avons qu'une liberté : la liberté de nous battre pour conquérir la liberté…" Dialogue du film de Julien Duvivier La fête à Henriette

«La liberté est un os qu'on jette au peuple – attrape ! – pour qu'il s'y casse les dents… Et quand il ne peut plus mordre !…» Dialogue du film de Christian-Jaque La tulipe noire

«Lorsque la mort est là, à quelques secondes de nous, le plus dur est fait : on a vécu. Le reste est formalité…»

«Entre la honte et l'honneur, il n'y a de différent que la dernière syllabe…» Dialogue du film de Christian-Jaque Le saint

«Le verbe désarmer ne se conjugue qu'au futur ou qu'au conditionnel.»

«La jeunesse est un sport que l'on peut – que dis-je : que l'on doit pratiquer toute sa vie.» Extrait de l'ouvrage collectif Les peintres témoins de leur temps

"- Je n'ai accepté ce dossier qu'en connaissance de cause. Dans ce genre d'affaires, je n'aimerais pas trahir la vérité… Après tout, la vérité est mon moyen d'existence." "- Alors vous devez souvent tirer le diable par la queue, non ?"

"Un dossier se lit entre les lignes, par transparence et à l'envers… un dossier, c'est un instrument : on lui fait jouer n'importe quel air."

"Sans la police, tout le monde tuerait tout le monde. Et il n'y aurait plus de guerre…"

"Je m'imaginais que la justice était plus forte que l'imposture et que la vérité était à son service… tout ce qu'on vous apprend à l'école pour faire de vous des citoyens désarmés."

"- Pour vous : prison perpétuelle ! Et on vous coupera préalablement la main droite qui a incendié, et la langue qui a répandu la mauvaise parole." "- L'essentiel est qu'on me laisse l'essentiel."

"Les Français ont un nombre considérable de défauts. Ils sont orgueilleux, intrigants, bavards… que sais-je. Mais ils ont deux qualités : ils sont irrespectueux et ils n'aiment pas les mouchards."

"Dans Les Lettres françaises, qui désormais paraissent à la lumière du jour, M. Georges Duhamel écrit : "Qui ne s'exerce sans relâche à la liberté cesse bientôt d'en être digne". Possible… Pour nous la liberté n'est pas un exercice d'assouplissement : c'est un état d'esprit. On n'apprend pas la liberté. On la sait par coeur. C'est l'esclavage qui s'enseigne. Mais les Français sont de mauvais élèves."

"La vérité est qu'on ne peut plus s'exprimer qu'à huis clos… Nous n'avons qu'une liberté : la liberté de nous battre pour conquérir la liberté…"

"- Votre peine sera commuée… Je suis sûre que votre papa s'y emploie." "- Ah non ! Pas ça, surtout pas ça ! Je leur dois la vie. C'est déjà trop… Je ne veux pas leur devoir la liberté…"

"Tu sais, la fabrication de la fausse monnaie, ça va chercher dans les dix ans de travaux forcés… Et encore, quand on connaît le Président de la République !…"

"On devient voleur, mais on naît escroc. Un bon escroc est un farceur ironique qui se joue de la distraction, de l'impertinence, de la naïveté ou de la nervosité de ses contemporains."

"Je savais qu'on pouvait vous verbaliser pour excès de vitesse, j'ignorais que l'excès d'intelligence relevât des tribunaux."

"Je ne le mérite pas, mais chacun sait que la justice est d'une injustice folle. Si l'homme avait ce qu'il mérite, il vivrait dans un extrême dénuement." Dialogue du film Lady paname

"Les révolutions n'ont pas besoin de justification puisqu'elles sont les coups de foudre de la justice."

"Toute vache n'a-t-elle pas dans son coeur un gardien de la paix qui sommeille ? Ne le réveillez pas !"

"Vous (les agents) n'êtes pas, à proprement parler, de la sous-raclure de pelle à crotte, vous êtes très exactement de la poussière de punaise."

"La liberté c'est un mot qui a fait le tour du monde et qui n'en est pas revenu."

"Il faut se méfier des mots et des faits : les mots trahissent les faits et les faits, comme les mots, ne sont pas les mêmes pour tous."

"- Accuser n'est pas mon fort… Mais, honnêtement, elle saute aux yeux, la vérité." "- Oui… pour nous aveugler."

"La liberté – et singulièrement la liberté de la presse – n'est pas à la portée de toutes les bourses"

"C'est Goethe qui disait : "J'aime mieux une injustice qu'un désordre". Parole inhumaine et odieuse derrière quoi toujours se réfugient les bourreaux et les mauvais juges, parole malfaisante et imbécile, car la Justice provoque toujours ce désordre que M. Goethe, soucieux de sa tranquillité, redoutait tant."

"Il n'y a pas plus susceptible, plus douillet, plus émotif qu'un flic, si ce n'est un autre flic. Ces messieurs ont la peau sensible et le coeur fragile. Ils n'ont avec leur interlocuteur que des rapports de précieux à précieuse, et la garde à vue n'est, selon eux, qu'un moyen de protéger le suspect contre lui-même."

"Le Christ n'a jamais dit : "Aimez-vous les uns les autres". C'est une coquille. Il a dit : "Armez-vous les uns les autres". Il a d'ailleurs été compris."

"Les généraux qui meurent à la guerre commettent une faute professionnelle."


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De Azurlys, le 3 mars 2009 à 15:57

En marge de MADAME DU BARRY (C.-Jaque, 1954)

Je viens de découvrir avec retard la liste spectaculaire des répliques jeansonnesques que vous avez bien voulu réunir. Merci mille fois !

Il avait la dent dure, sur l'écran comme dans ses articles ou même dans la vie, et s'était fait beaucoup d'ennemis. Encore aujourd'hui, citer Henri Jeanson dans certains milieux ne fait pas que des heureux.

Je cite volontiers deux réponses mordantes que vous connaissez sans doute, mais s'il se trouve des amateurs de phrases vibrantes et à l'emporte-pèces, en voici deux :

On lui demandait un jour s'il avait lu la critique contre lui, de Monsieur… Il eût ce mot ravageur : "Oh ! Oui. Je l'ai lue d'un anus distrait !!"

A propos du film "Les Espions" de H.G. CLOUZOT (atmosphère glauque, lourde, une histoire d'espionnage déjanté dans une clinique psychiâtrique) il a clos sur ce mot violent : "Clouzot a fait Kafka dans sa culotte !!"

Aujourd'hui, si cela fonctionne encore, cela fonctionne moins. Les répliques empiétaient souvent sur l'image et écornaient un peu le scénario. De plus, un autre reproche lui a été fait, mais de longues années après sa disparition (il est mort à Honfleur le 6 Novembre 1970. Celà ne vous rappelle rien, à quelques jours près ? Il s'est éteint trois jours exactement avant le Gal. De Gaulle ! Lui qui haïssait le fondateur de la France libre, pour des raisons plus affectives, que réellement raisonnées, fut privé ou presque, de sa mort publique. Les spectateurs lui étaient restés fidèles, mais sans erreur possible, trois jours après son décès, De Gaulle disparaissait à son tour, et du même coup, lui bouffait sa mort!). Le reproche qui lui fut fait plus tard étaient que les personnages, quelques soient leur milieu, leur situation sociale, employaient les mêmes tournures vachardes que leurs mitonnait Jeanson en jouant sur la construction des phrases, sur la suppression ou l'ajout d'un adverbe, au point de jouer avec l'absurde.

Il me revient encore un de ces mots, qui ne figure pas dans un film, et qui le dépeignent si bien : un de ses multiples adversaires exaspéré avait un jour fait mine de lever la main sur lui, et il répliqua : "Vous n'avez pas honte de vouloir frapper un lâche ?"

Quelques griefs qu'on puisse aujourd'hui faire sur ses répliques, il n'empêche que ce genre d'auteur qui n'avait pas froid aux yeux nous manquent bien, et que je continue pour ma part, à goûter avec beaucoup de joie la verve farcesque et mordantes de ce qu'il écrivait. Seul point noir, mais j'y reviendrait peut-être : l'attitude odieuse qu'il afficha souvent à l'endroit de Sacha Guitry qui était l'une de ses tête de Turc habituelles, mais qui déborda dans la malhonnêteté intellectuelle lors des ennuis de l'auteur de "Si Versailles…" à l'issue de l'Occupation. Là, il a indiscutable manqué de retenue et glissé un tantinet vers la bassesse. Dommage !…

Mais je persiste à le regretter…


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De ferry kinast, le 11 novembre 2009 à 18:21

Madame du Barry est surement le meilleur film historique de tout les temps .Tout y est la beauté incarnée par irremplaçable Martine Carol au summum de sa beauté et la distinction incarné par André Luguet qui campe ici un excellent louis XV ; bref voici un chef-d'œuvre que l on ne se lasse jamais de revoir.


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De azurlys, le 18 décembre 2009 à 13:30

Je viens de lire un message signé Ferry Kinart. Son enthousiasme à propos du film de Christian-Jaque fait plaisir, même si la mention de chef-d'œuvre qu'il emploie me semble un peu excessive. En fait, j'en ai largement parlé précédemment (pardon de me citer) et j'ai beaucoup de tendresse pour ce film insolent, mais qui fait dans l'élégance de moyens, décors de qualité, sauf peut-être les couloirs d'un Versailles imaginaire selon moi, à la décoration rococo pesante, qui est plus tardive, et se trouve ailleurs qu'à Versailles. Le décorateur, dont le nom m'échappe, a réussi son coup pour la Galerie de Glaces, reconstituée en studio, la chambre du roi guère différente de l'original et les Petits appartements créés essentiellement par Louis xv.

On est plus près de la comédie, presque de boulevard – mais Feydeau, Jean Anouilh (actuellement au purgatoire), et Sacha Guitry, sont AUSSI des auteurs de boulevard. Tout dépend du ton, de la souplesse d'écriture. Simone Dubreuil, qui passait pour être d'une intégrité exemplaire, comparait ce film au charmant Fanfan la tulipe, en ajoutant qu'au lieu de brocarder la guerre et les militaires, le film faisait la même chose de l'amour et l'alcôve, avec le même style débridé, qui "sentait l'eau de toilette à la violette". Ce qui m'ennuie, en revanche c'est qu'elle se servait de cette jolie Madame du Barry, pour tenir des propos virulents contre Si Versailles m'était conté, de Guitry, et d'une façon très injuste, surtout après avoir révisé, de l'avis général lors des décennies qui suivirent, l'opinion sur le cinéma de Sacha Guitry.

Bref, chef-œuvre, peut-être pas, mais film charmant, impertinent, pas très conforme à la vérité historique, mais très agréable spectacle ! Vous avez raison !


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De Azurlys, le 9 février 2010 à 13:34

Rien à voir directement avec MADAME DU BARRY (Christant-Jaque, 1954),

Toutefois, j'y place un message à destination de "NECKER", correspondant de DVDTOILE, avec qui j'avais échangé quelques messages relativement à des copies.

Hélàs, pour des raisons incompréhensibles, en arrivant un jour au cyber (à la mi-Septembre dernier), peu de temps avant mon départ dans le Sud, j'ai découvert un e-mail, sur lequel nous avions correspondu, totalement vide, sauf un et unique message du matin-même ! On avait l'impression que quelqu'un était intervenu en découvant mon mot de passe, et s'était livré au nettoyage par le vide !

Quelques correspondants importants on pu être contactés à nouveau, en raison des copies sorties de la tireuse, et qui conportaient leur adresse.

Pour NECKER, ce fut impossible, et la liste (conservée) qu'il m'avait fait suivre en piece jointe, ne comporte aucune mention de son e-mail. S'il lit par miracle ces lignes pourrait-il reprendre contact avec moi, pour envisager à nouveau ce qui avait été ajourné, notamment à cause de l'arrivée de Paul ! Au fait comment se porte-t-il ?

Si d'aucuns voient le présent message et identifie de qui il s'agit, peuvent avoir l'amabilité de lui faire part de mon souhait ? Merci à tous ! Je communiquerai, s'il y a lieu, mon e-maim à nouveau.


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De vincentp, le 5 septembre 2021 à 22:25
Note du film : 4/6

L'ensemble a mal vieilli. Les acteurs sont mal grimés, les dialogues d'une autre époque. Chez Christian-Jaque, les réussites viennent des acteurs comme Gérard Philipe ou Delon composant des personnages modernes (Fanfan la tulipe, La tulipe noire). Sans eux, on a affaire à des films guindés, peinant à convaincre ou à soutenir l'attention. Reste que ce film est intéressant par son ton ironique, et sa vision assez sombre de la monarchie, soucieuse d'étiquette plus que de bien public. Ce brave Azurlys, qui avait 84 ans en 2008, est sans doute aujourd'hui mort et enterré, et aura du mal à faire partager son enthousiasme au cinéclub de l'au-delà pour la monarchie.


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