J'avais préparé un long commentaire -élogieux- en trois paragraphes, mais hélas au moment de valider le message tout a disparu… alors soulignons simplement -vu l'heure tardive- le caractère inmanquable de ce classique du documentaire historique, et ses innombrables qualités -construction, montage, musique, etc…-

Notre grand spécialiste de la seconde guerre mondiale, Droudrou, a certainement des choses à dire à son sujet…

Les années ayant passé, le contexte politique n'étant plus le même, on peut retenir l'idée qu'il convient d'être vigilant vis à vis des individus qui cherchent à exercer des responsabilités et de pouvoir disposer de moyens permettant de contrôler la légalité de leurs agissements…

Je ne sais pas, cher Vincentp, ce que vous avez voulu écrire sur ce procès puisque l'informatique vous a joué un tour ( ça m'est arrivé souvent, c'est trés pénible ! ) mais voilà bien une tâche dans laquelle je ne me lancerai pas, et que je me refuse à noter…..C'est un truc à faire exploser un forum et puis :

Les années ayant passé, le contexte politique n'étant plus le même, on peut retenir l'idée qu'il convient d'être vigilant vis à vis des individus qui cherchent à exercer des responsabilités et de pouvoir disposer de moyens permettant de contrôler la légalité de leurs agissements…

Vous connaissez un régime qui n'agisse pas ainsi ?

Ce remarquable montage de séquences d'actualité, que sa longueur autorise, précisément, à s'étendre, aborde de façon détaillée l'étrange et infernale aventure qui gangréna l'Allemagne au milieu du siècle passé serait parfait, à mon avis, et mériterait le qualificatif de chef-d'œuvre que Vincentp lui octroie s'il s'étendait un peu moins sur le Procès final, épisode nettement moins fascinant que les précédents : la Guerre, bien sûr, mais aussi, et surtout, peut-être, la prise du pouvoir et l'installation dans ce pouvoir, les sataniques dramaturgies des Cathédrales de lumière, l'enregimentement, et la fascination exercée sur des masses séduites et exaltées qui demeureront fidèles jusqu'au bout à la personnalité d'Adolf Hitler.

S'il a été écrit et commenté par Philippe Meyer, dont la voix si spirituelle peut être, à la radio, si drôle et narquoise, et devient là grave et retenue, le montage a été réalisé par Frédéric Rossif, formidable documentariste des temps bénis de l'O.R.T.F., auteur de l'admirable Mourir à Madrid (sur la Guerre d'Espagne, évidemment), et ce fut sa dernière œuvre.

Il y a eu – comme ça paraît loin ! – une époque où la télévision, voix de la France, instruisait les Français : cela s'appelait, notamment, Cinq colonnes à la une, émission dont on a soigneusement perdu la recette, mais qui donnait l'occasion à de grands documentaristes comme Rossif d'aller longuement fouiller la réalité, fût-elle aussi insupportable que celle présentée dans ce De Nuremberg à Nuremberg : exposer longuement les causes, multiples, diverses, foisonnantes, quelquefois ambiguës, ne rien cacher de la complexité de l'enchaînement des évènements, ne pas tomber dans les pleurnicheries et la compassion : s'il y a procès du nazisme, plus encore que dans le Tribunal final (nécessaire, évidemment, mais scénographié), c'est dans ce genre de témoignage, ample, rigoureux, glaçant…

Ce documentaire,dont la diffusion dans le cadre des dossiers de l'écran fut un événement télévisuel majeur, est l'un de ces programmes tv à l'origine de ma passion pour l'histoire.

Néanmoins,ma réaction serait-elle élogieuse en le revoyant après avoir étudié toute cette époque ? Je ne le sais guère.

A revoir sans doute !!

Le procès final mis en image dans le documentaire procède à un examen clinique des faits reprochés aux accusés, et met en évidence leur absence de conscience. Cela via le montage et les commentaires à la fois sobres et percutants, montrant l'écart énorme de réalité entre les déclarations des dignitaires nazis lors du procès et leurs agissements au cours des années précédenes.

Cette conclusion montre par ailleurs que la seconde guerre ne fut pas qu'une succession d'épisodes militaires, remportés par les plus forts, les plus courageux, les mieux organisés, mais fut aussi la victoire finale du droit -avec le juriste français et même haut-savoyard "de Menthon" parmi les juges de Nuremberg- et de la morale sur la barbarie. De mon point de vue, ce final -très appuyé- est très réussi et oriente la pensée du spectateur vers une note d'espoir, teintée d'humanisme, bienvenue.

Non manichéen, le documentaire souligne par ailleurs auparavant que ce combat contre la barbarie fut aussi mené en interne par quelques résistants allemands -certes peu nombreux- qui payèrent de leur vie ce combat. Et que Pétain -montré comme limite gâteux- et ses sbires furent par contre coupables de passivité intellectuelle, voire de collaboration criminelle…

Mais De Nuremberg à Nuremberg ne se contente pas de montrer la réalité, de juger en filigrane les différents protagonistes. Il montre aussi le poids des images comme instrument de propagande, puis comme instrument de rétablissement de la vérité.

"Vous connaissez un régime qui n'agisse pas ainsi ?" nous demande le chevalier Lagardère.

Hélas non, et le frontière est le plus souvent très ténue entre légalité et illégalité, l'Histoire étant ainsi le produit d'intrigues et de manigances…

Mais le régime nazi a ceci de particulier qu'il a pulvérisé toutes les limites possibles.