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Forum : Le Gang

Sujet : Avis


De fretyl, le 25 octobre 2008 à 07:59
Note du film : 4/6

L'inégal Jacques Deray a sans aucun doute été le seul à trouver dans les romans de l'ancien commissaire de police Roger Borniche (lui même capable du meilleur comme du pire) des histoires à la mesure de son talent. Deray adaptant Borniche c'est comme Simenon adapté par Granier-Deferre. La valeur sure. Au demeurant il est dommage que Deray n'ai mis à l'écran que deux de ces livres.

Le gang ne se regarde quasiment pas comme un polar, le film ressemble à une comédie dramatique ou les héros sont des braqueurs de banques, qui se retrouvent tous les dimanches à la campagne pour évoquer leurs souvenirs, vivre leurs amours et attendre l'aventure.
Sincèrement, en voyant ce film j'ai pensé à Sautet et en particulier à son Vincent, François, Paul… et les autres, dans Le gang on retrouve la même finesse à filmer des instants de bonheurs, des petits moments quotidiens et l'amitié virile, pas celle de Giovanni, les héros du film sont très loin d'être des Grandes gueules.
Delon frisé ça fait peur, mais au final on sent que l'acteur s'est bien amusé, beaucoup plus dans ce style rétro que dans la bonne humeur factice de Borsalino.

Claude Lelouch avait parlé du gang des tractions avant dans Les bons et les méchants et dans Les misérables.
Qu'on se le dise avant de voir le film, dans la réalité les protagonistes de cette affaire été beaucoup, beaucoup moins sympathique, qu'ils ne le sont dans le film de Deray.
La plupart d'entre eux, dont Pierrot le fou, rebaptisé dans le film Robert le dingu(?) étaient des infâmes collabos, bien connu pour avoir exercé leur talent de tortionnaire, rue Lauriston. On croise par ailleurs l'ancien gestapiste et véridique Abel Davos incarné ici par Maurice Barrier ; héros de Classe tous risques. A la fin on en vient presque à regretter que le dernier quart d'heure, vire à la tragédie, la comédie s'efface soudainement et l'insouciance du groupe s'effondre face à la mort.

Au final Le gang reste un film extrêmement attachant qui met du baume au cœur et qui garde une chaleur que l'on ne trouve que dansde rares films.


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De kfigaro, le 27 octobre 2008 à 10:10
Note du film : 4/6

Tout à fait d'accord avec toi par rapport au "René la canne" de Girod, il était passablement raté.

Pour "Le gang", il faudrait que je le revois, ça fait effectivement partie des très bons Jacques Deray mais son "Flic story" m'avait nettement plus impressionné, de même que le très étrange et kafkaien "Un papillon sur l'épaule".


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De PM Jarriq, le 8 janvier 2009 à 18:14
Note du film : 3/6

L'influence de Bonnie and Clyde se fait ressentir dès les premières séquences, avec ce ton vaguement burlesque, un peu poétique, cette construction semi improvisée, sans réelle progression logique. Bâti en chronique, Le gang avait tout pour plaire, mais quelque chose ne fonctionne pas tout à fait. Le rythme languissant, la réalisation paresseuse (nombre de séquences ne comportent qu'un ou deux plans maximum), et le casting extrêmement inégal, lassent l'intérêt, et font paraître le film très très long.

Curieusement, hormis sa perruque de pâtre grec parfaitement anecdotique, Delon n'a pas grand chose à faire, dans un emploi belmondien qui n'est pas le sien, et il n'est vraiment bien que dans le pêtage de plombs au commissariat, où il devient imprévisible, dangereux, bref, vivant. Il passe le reste du film en sourires enjôleurs, en yeux écarquillés, sans convaincre. Le casting d'Italiens semble emprunté dans cet environnement, et seul Bussières, formidable en vieil aubergiste roué, semble incarner l'univers dont rêvait Deray.

Le gang n'est pas un film déplaisant, il se laisse voir avec un ennui bienveillant, et si on passe sur la photo sans lustre, la BO soûlante de Bolling, et la mollesse des scènes d'action, on en gardera un souvenir assez sympathique. Mais c'est certain, si on veut voir un bon Borniche-Deray-Delon, mieux vaut revoir Flic story.


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De kfigaro, le 8 janvier 2009 à 18:31
Note du film : 4/6

La BO n'est pas de Bolling mais de Carlo Rustichelli, un musicien italien qui a écrit "L'homme pressé", pour le même Delon…


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De PM Jarriq, le 8 janvier 2009 à 18:50
Note du film : 3/6

C'est vrai ! J'ai tellement dû trouver que c'était un "à la manière de", que je n'ai même pas vérifié. Honte sur moi.


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De Arca1943, le 8 janvier 2009 à 18:58

On dit LE GRAND Carlo Rustichelli, ah mais : c'est lui l'auteur de l'immortelle Marche de L'Armata Brancaleone ! Mais bon, évidemment, là, si on lui a demandé d'imiter Claude Bolling pour que ça fasse plus français…


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