Le système narratif de The fall a déjà servi, entre autres dans Princess bride ou Secondhand lions, faisant cohabiter la réalité et l'imaginaire, par le biais d'une histoire improvisée par un adulte, et racontée à un enfant.

Dans The fall, on retrouve les obsessions visuelles de Tarsem, si éblouissantes dans The cell : les déserts ocres, les robes démentielles, l'ambiance onirique au son et à l'image. Seul problème, pour splendides qu'elles soient, les séquences "imaginaires", sont moins intéressantes que la partie "réelle", tenue à bout de bras par la personnalité hors du commun d'une fillette roumaine, au jeu gauche et hésitant, mais à la présence inouïe.

Le film entraîne aux quatres coins du monde, au fil de l'inspiration du conteur, mais la fable qu'il improvise au fil de la plume, n'arrive jamais à intéresser vraiment, et finit même pas agacer lors d'une interminable dernière partie. Malgré tout, le film vaut largement le détour, pour son esthétisme sans limite, et la beauté des relations entre ce cascadeur paralysé et suicidaire, et cette gamine pauvre, avide d'histoires. Avec une petite demi-heure de moins, et un acteur principal moins transparent que Lee Pace, The fall aurait pu convaincre tout à fait.