Forum - Gothika - Les cris auront été vaincu par les baîllements...
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Forum : Gothika

Sujet : Les cris auront été vaincu par les baîllements...


De Christopher Brandon, le 19 janvier 2004 à 17:40
Note du film : 3/6

« Bouh ! – Ah ! j’ai eu peur ! » Toute la presse s’est gargarisée du passage à l’ouest de notre Matthieu « La Haine » Kassovitz en critiquant à mots couverts le coté un peu commercial de l’opération. Autant le dire sans ambages : oui, Kasso a fait un film à Hollywood, et oui, il a rudement bien fait. Non que son Gothika soit une révolution dans le film d’horreur, il lorgne trop ouvertement du coté de Sixième sens et surtout du film Hypnose avec Kevin Bacon sur un sujet finalement très proche, mais il démontre si besoin était qu’il est un excellent faiseur, comme Jean-Pierre Jeunet avant lui avec Alien Résurrection. Car que cherche Kasso dans cette affaire ? Il cherche tout simplement qu’il est un réalisateur « bankable » comme un sacré nombre d’autres tels que Wolfgang Petersen, les frères Scott, Stephen Frears, Jean-Jacques Annaud, ou récemment le tout jeune Florent Emilio Siri. La règle est simple à Hollywood : tu as du succès, ça te donne du pouvoir. Ce pouvoir te permet de proposer tes propres films au bout d’un certain succès et de lever des sommes conséquentes pour les réaliser… C’est ce que vient habilement de faire Matthieu Kassovitz, gagnant plusieurs années sur ce qu’il aurait pu obtenir en France. Alors bon, Gothika est un film de commande, certes, mais suffisamment bien mis en ambiance pour qu’on ne s’ennuie pas, avec une Halle Berry omniprésente, toujours très belle, et une tripotée de seconds couteaux intéressants, du marqué Robert Downey Jr en passant par l’imposant Charles S. Dutton et l’inattendue Pénélope Cruz qui à n’en pas douter lorgne un Oscar pour un rôle de fille torturée. On attend donc de voir Babylon Babies prochain film de Kasso adapté d’un roman de Maurice G. Dantec, qui sera certainement pour le coup un vrai film personnel.


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De dumbledore, le 19 janvier 2004 à 18:08
Note du film : 2/6

Un film sans vraiment d'intérêt, comme l'est jusqu'ici ce réalisateur surestimé. Je pense qu'il devrait rester à Hollywood, l'endroit est fait pour lui : films sans propos, sans forcément de vision, paradis pour les faiseurs formalistes.

Dans ce film-ci, Kasso a appris que les éclairs ça fait bien au cinéma. Tout le film est éclairé et découpé de la sorte. Au bout d'une heure et demie, ça devient lassant tout de même.


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De Newel, le 19 janvier 2004 à 19:10

D'accord avec Dumbledore. Ce cinéma d'ados gavés au laserdisc (puis au DVD) n'a aucun intérêt. Bien sûr, Kassowitz, Kounen, les ouailles de Besson, etc. savent faire des plans. Manquerait plus que ça ! N'importe quel réal de pub en fait au moins autant. Mais pour l'instant, aucun n'est arrivé à faire un vrai film avec du coeur et des tripes. Les U.S.A. sont pleins de ces hommes d'images formés au clip et à la pub. A priori, ce n'est pas ce dont le cinoche français a besoin pour sortir du tombeau.

"Gothika", "Blueberry" ou "Catwoman", j'ai l'impression de les avoir déjà vus… Et de le regretter.


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De Saburo Ichimonji, le 7 avril 2004 à 21:14
Note du film : 3/6

Ce film avait d'après moi, aimant les films d'horreur, assez de matière pour être une réelle surprise et par la même occasion un bon film. Mais Kassovitz s'est malheureusement perdu en court de route en essayant de nous effrayer avec des scènes identiques de A à Z. L'histoire d'après moi, sent aussi un peu trop le réchauffé ce qui est très désagréable. On a finalement la nette impression que ce pourtant très bon réalisateur s'est beaucoup trop penché sur le scénario et son dénouement au lieu de s'inquiéter de l'ambiance du film, qui finit peu à peu par se perdre dans le répétitif et pour finir sa route chancelante dans le………. bah,presque ennuyant. Chose vraiment dommage quand on se dit qu'après tout le vrai noyau du bon film d'horreur n'est pas dans son histoire mais bel et bien dans son ambiance et son atmosphère, ce qui dans ce film n'étant pas assez poussé, rend le tout bien terne et c'est bien dommage…


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De Chris Darvey, le 29 octobre 2004 à 23:33

Gothika n'est pas un bon film, c'est juste un film produit par Joel Silver. Mais je ne crois vraiment pas que Mathieu Kassovitz soit surestimé, Assassin(s) est un film important et sous-estimé justement, par l'ambition du sujet. Je ne crois pas non plus qu'il soit facile de "faire" des plans comme Kounen ou Kassovitz, Kounen a un sens graphique évident, il a aussi le courage de faire un film comme Dobermann et celui encore plus grand de faire Blueberry, qui bien qu'il ne soit pas "populaire" est un film trés ambitieux. Je ne crois pas qu'il faille juger ces réalisateurs sur ce qu'ils ont fait mais plutôt sur ce qu'ils vont faire, l'un et l'autre sont tout de même jeunes et n'ont que trés peu de films dérrière eux. Kassovitz va faire Babylon Babies d'après Dantec qui est un sujet sur lequel il bosse depuis quelques années,on jugera à ce moment là de sa réputation usurpée ou pas.


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De PM Jarriq, le 30 octobre 2004 à 09:54

Je n'ai rien contre les réalisateurs que tu cites, même si leur travail ne m'intéresse absolument pas en règle générale. Ceci dit, je te trouve bien indulgent pour ces "jeunes" de quarante ans, qui sont dans le métier de l'image depuis deux décennies et que tu traites en débutants prometteurs dont il faut attendre les prochaines oeuvres avec bienveillance ! Vivement qu'ils atteignent la puberté, en effet…


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De speedy, le 20 septembre 2005 à 08:27
Note du film : 3/6

Techniquement parfait, ce thriller fantastique ne sait sur quel pied danser : être maléfique harpantant les couloirs d'un établissement pénitencier (PRISON ?), tueur en série enfermant ses victimes dans une cave (LE SEIGNEUR DES AGNEAUX ?), possibilité de certains de capter les émotions des morts en transit (SIXIEME SENS ?). En fait un peu tout ça, un melting pot pas toujours désagréable au demeurant mais on peut regretter que certains personnages (ROBERT DOWNEY JR, PENELOPE CRUZ) soient un temps exploité puis carrément délaissés (montage hésitant ?)

Ce film aura au moins fait connaitre KASSOWITZ aux USA et peut lui permettre peut-être de commencer une brillante carrière la-bas.


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De Impétueux, le 7 août 2022 à 19:41
Note du film : 1/6

Une – une seule – bonne idée peut-elle suffire à porter un film qui se veut d'épouvante ? Pourquoi non si cette idée est creusée, enluminée, exposée et parvient à irriguer tout l'espace… Si elle chatoie, séduit, finit par intriguer, inquiéter, glacer ? Le reste est l'affaire de technique, de photographie, d'acteurs et d'actrices. Et on peut même supporter les tics de réalisation d'un metteur en scène qui fait joujou avec les beaux outils que le cinéma d'aujourd'hui offre : caméras intrusives, atmosphères savamment éclairées, virtuosité des mouvements de caméra. Et ce qu'il a depuis longtemps offert, mais dont il ne faut pas pour autant abuser : plongées, contre-plongées, gros plans très gros, coups de zoom, caméra à l'épaule, etc. De meilleurs connaisseurs des techniques que moi pourront compléter.

Gothika est un film qui se veut beaucoup psychologique, un peu horrifique. Il fait des emprunts (indécents à mon sens) à Vol au dessus d'un nid de coucou en filmant l'atmosphère pathétique d'un asile de fous ; de folles criminelles en l'occurrence, car il s'agit de l'unité psychiatrique d'une prison. Par parenthèse, je signale aux futurs cinéastes qui voudraient s'établir dans ce genre de délicieux lieu d'existence qu'ils auraient grand avantage à regarder la fin de Music lovers de Ken Russell qui, à bien des égards, mérite le voyage;

Donc la gracieuse Miranda Grey (Halle Berry) est médecin dans une de ces unités psychiatriques. Son mari, également psychiatre, Douglas (Charles S. Dutton), sorte de gros nounours noir rigolo et elle paraissent vivre une belle histoire conjugale, même si un de leurs confrères, Pete Graham (Robert Downey Jr.) aspire assez fort à séduire la belle qui n'est pas tout à fait insensible à ses avances.

Voilà qui se gâte vite : une route coupée, une déviation, une jeune fille esseulée sous l'orage qui frappe : Miranda reçoit une sorte de choc électrique brutal. Quand elle se réveille, elle est elle-même incarcérée dans une cellule de l'unité psychiatrique, plus que soupçonnée d'avoir assassiné son mari sauvagement, à coups de hache. Diable ! (si j'ose dire !)… Tout le monde paraît considérer que Miranda est coupable et qu'elle a sans doute agi dans une phase d'abolition du discernement. Mais elle sait qu'elle n'est pas folle ; mais sait aussi qu'elle est, en quelque sorte, agie par une force extérieure qui tente de l'alerter et de lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule.

Un des défauts du film de Mathieu Kassovitz est la répétitivité. Il serait tout de même bien utile que certains comprennent que, si excellents acteurs qu'ils sont, ils n'ont pas la stature et la qualité pour entrer dans la réalisation. Ils croient que mettre en scène un film consiste à s'entourer d'une équipe technique de bon niveau, de faire appel à des trucs filmiques éprouvés et de dérouler un scénario à suspense pendant toute la durée réglementaire. Que nenni ! Un bon film, c'est beaucoup plus compliqué que ça, sauf si on se satisfait d'en mettre plein la vue aux cerveaux décérébrés des salles de banlieue.

Dès que l'intrigue devient redondante et ennuyeuse, ça patine. Il faut que je reconnaisse à Gothika une qualité : celle d'avoir fait surgir en me surprenant la personnalité du tueur ; des tueurs. Le mari de Miranda, le Docteur Grey (Charles S. Dutton) et son meilleur ami, Bob Ryan (John Carroll Lynch), le shérif du patelin. Mais ça s'arrête là ! Alors que c'est là qu'il faudrait enfoncer le clou : qui, pourquoi, comment ? Dans un film d'horreur, c'est à la qualité de la peinture des méchants qu'on reconnaît la qualité du film. Si tout le monde se souvient d'Hannibal Lecter, le subtil cannibale du Silence des agneaux (et des suites), c'est parce qu'il a une réelle épaisseur humaine.

Qui pourrait me dire, au vu des personnages affreux de Gothika ce qu'ils représentent ? Ils ont encore moins de substance que les clients déments des monstruosités d'Hostel. Après ça, tout le fourbi sur les morts malheureux qui reviennent, les fantômes qui exigent vengeance, tout le tremblement n'a pas beaucoup d'intérêt.


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