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Forum : Inglourious Basterds

Sujet : Enfin...


De Torgnole, le 11 septembre 2008 à 11:44
Note du film : 4/6

…Le projet de Tarantino sur la guerre 39-45, annoncé depuis belle lurette, se concrétise. Le début du tournage commencerait en Allemagne le 13 octobre. Encore un casting étrange et attirant à savoir que Leonardo DiCaprio et Nastassja Kinski y ont refusé un rôle, alors quand on voit Brad Pitt et Mike Myers à l'affiche aux côtés de Michael Madsen et Eli Roth, on ne peut que se demander ce que va donner ce Inglourious Basterds


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De fretyl, le 11 septembre 2008 à 16:00

Un groupe de soldats américains, dont les actes ne sont pas reluisants, vont avoir une chance de se racheter en se rendant dans un dangereux no-man's lands occupé par les nazis sur le territoire français afin d'y mener une opération suicide pour le compte des alliés.

Ça me semble être une énième variation sur le thème de The Dirty Dozen, ce qui était très courant dans les années 70.


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De vincentp, le 3 octobre 2009 à 22:40
Note du film : 4/6

Jugement mitigé, en ce qui me concerne. 3,5 à 4/6.

Pour : des prouesses visuelles (plans virtuoses), humour débridé, de bons acteurs…

Contre : une mécanique répétitive (des interrogatoires qui dérivent vers une violence soudaine), de la violence encore et toujours, un propos sommaire, et surtout, principal reproche (c'est ennuyeux) des longueurs : Tarantino perd le spectateur en route, avec une demi-heure de trop au total.

<- Brad Pitt, alias Aldo Raine, en hommage à Aldo Ray.


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De Torgnole, le 21 novembre 2009 à 22:23
Note du film : 4/6

Tarantino ne surprend pas avec ce film qui ne fera qu'agacer encore plus ceux qu'il agaçait déjà depuis Kill Bill. Ses oeuvres ne sont jamais homogènes (à part peut-être Reservoir Dogs), Inglourious Basterds ne déroge pas à cette règle. La première séquence, remarquable par son style très "Western" impose une base solide, mais la suite ne tient pas toutes ses promesses. N'en déplaise à ses détracteurs, Tarantino n'a pas pour habitude de faire du cinéma à message, nous avons toujours à faire à du pur divertissement sans profondeur aucune. Mais même assumé en tant que tel, Inglourious Basterds ne fonctionne pas toujours et les longueurs bavardes se ressentent lourdement comme dans le dernier Death Proof.

Pourtant on ne peut que saluer le talent du réalisateur et son sens du rythme pour surprendre et mener en bateau le spectateur, en effet, Tarantino est joueur et arrive toujours à sacrifier ses personnages au moment où on s'y attend le moins, il se permet même de transformer l'Histoire pour que l'impossible vengeance devienne possible, une façon de renverser une frustration prévisible en jouissance surprise. Puis il faut tout de même reconnaître ses qualités d'archéologue, il déterre des acteurs, des références cinématographiques et musicales d'on ne sait où pour les dépoussiérer et les offrir au public d'une manière qui propulse la désuétude au rang de mode incontournable. Inutile de saluer également la prouesse linguistique du prodigieux Christoph Waltz.

On regrettera qu'un tel réalisateur qui semble connaître la plupart des ficelles du 7ème art n'ait pas l'ambition de se libérer de ses références étouffantes et tics stylistiques (l'éternel montage chapitré) pour créer une oeuvre moins encombrée qui se prendrait un peu plus au sérieux. Ses futurs projets, hélas, tendent à prolonger l'attente.


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De Reznik, le 22 novembre 2009 à 12:34
Note du film : 6/6

"N'en déplaise à ses détracteurs, Tarantino n'a pas pour habitude de faire du cinéma à message, nous avons toujours à faire à du pur divertissement sans profondeur aucune."

C'est vous qui le dites. Vous parlez vous même de la façon dont Tarantino change l'histoire, n'est-ce pas la une des caractéristiques premières du cinéma que de s'emparer du réel pour le fantasmer ? Ne peut-on voir dans ce film et en particulier dans son dernier acte, une gigantesque mise en abîme ? Un film qui change l'histoire et parle lui-même de cinéma de propagande (déjà l'analogie pointe), qui montre des spectateurs en train jubiler dans un cinéma qui diffuse une suite de scènes de morts (ces spectateurs, qui sont-ils vraiment), qui montre un lieutenant américain, à l'accent marqué, aimant à stigmatiser ses ennemis à vie…

S'il y a un film de Tarantino qui peut donner envie de se poser des questions extra-diégétiques, c'est bien celui-là.


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De Torgnole, le 22 novembre 2009 à 21:57
Note du film : 4/6

"C'est un point de vue intéressant" dixit Jules Winfield dans Pulp Fiction

Bien vu Reznik, cette interprétation m'avait échappé mais paradoxalement je ne considère pas la mise en abyme comme un concept toujours profond, encore moins vertigineux, plus comme une sorte de mode intellectualiste souvent inutile, quel est l'intérêt de prendre du recul sur son statut de spectateur à part mettre officiellement une distance intellectuelle entre soi et l'oeuvre ? J'avoue ne pas avoir besoin de ce concept pour m'interroger sur la question, surtout quand la réflexion porte uniquement sur le divertissement… J'y vois plus une forme d'humour de la part de Tarantino et je regrette justement qu'il ne se prenne pas un peu plus au sérieux, cela étant dit, c'est un désir personnel qui ne regarde que moi. D'ailleurs, je suis friand de spectacles dit de pur divertissement mais je considère Inglourious Basterds comme une demi-réussite, et pourtant je suis client fidèle de ce réalisateur et le niveau de ma note (j'ai hésité à mettre un 5) reflète une sorte de déception, surtout quand on voit la qualité de certaines séquences (la première scène, celle du bar) et l'aspect superflu d'autres (la longue discussion sur le cinéma et les productions nazis, la séquence de la batte un peu lourde). Mais Tarantino semble donner une grande valeur à son film comme le confirme la dernière phrase d' Aldo Raine :

"Cela pourrait bien être mon chef-d'oeuvre"


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De Reznik, le 23 novembre 2009 à 01:44
Note du film : 6/6

Je comprends. C'est une des difficultés que pose le cinéma de Tarantino, qui mise tellement sur le tragi-comique et la complicité du spectateur qu'on ne sait jamais vraiment s'il a quelquechose de sérieux à nous dire.

Pour ma part j'ai trouvé qu'il s'agissait de son meilleur film depuis… son 1er ! (à égalité avec son 2nd, tout de même)


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De PM Jarriq, le 6 décembre 2009 à 21:02
Note du film : 2/6

Il semble maintenant établi que QT n'a rien à dire, qu'il divisera toujours les "pro" et "anti", qui ont autant d'arguments les uns que les autres.

Inglourious basterds est interminable, tient parfois du "soap" (personnages face à face, l'un menaçant l'autre, immobiles, en train de parler pendant des heures), et QT se regarde filmer, s'écoute dialoguer, semble se désintéresser totalement de l'ennui du public. Quand il a de bons acteurs (Pitt, Waltz) ça passe à peu près, mais quand l'écran est occupé par des comédien(nes) moyen(ne)s, c'est l'assommoir absolu.


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De vincentp, le 6 décembre 2009 à 22:17
Note du film : 4/6

C'est exactement ça ! Il me semble aussi que le cinéma américain traverse une période creuse, et que Tarantino bénéficie de ce phénomène.


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De Impétueux, le 20 août 2012 à 21:41
Note du film : 3/6

L'uchronie est un des genres majeurs les plus séduisants et les plus stimulants de la science-fiction. L'uchronie, pour ceux qui ne sont pas familiers du genre, c'est le récit qui suit la question existentielle Que se serait-il passé si ?

Oui, que se serait-il passé si le carrosse d'Henri IV n'était pas passé rue de la Ferronnerie au moment où Ravaillac l'attendait ? Si Louis XVI avait réussi à rejoindre ses armées au lieu d'être malencontreusement arrêté par Drouet à Varennes ? Si ce crétin de Grouchy avait mangé un peu moins de fraises le jour de Waterloo ? Si….? On a écrit des dizaines de romans assez drôles et souvent bien venus en inventant des univers parallèles nés d'une seule déviation de l'Histoire réelle et aboutissant à des réalités stupéfiantes.

Je n'ai donc rien contre le fait que Quentin Tarantino imagine un monde où tout le gratin du IIIème Reich est anéanti dans un Götterdämmerung mérité grâce à l'action de Shosanna (Mélanie Laurent), jeune Juive rescapée d'une arrestation, de son amant antillais Marcel (Jacky Ido), de l'action violente d'un commando antinazi terroriste massacreur commandé par le lieutenant Aldo Raine (Brad Pitt) et de la trahison du colonel SS Hans Landa (Christoph Waltz).

Pour la sincérité de mon témoignage, je ne cacherai pas que je garde une dent contre M.Tarantino qui a remporté la Palme d'Or à Cannes en 1994 avec son insignifiante Pulp fiction, alors que l'immense Nikita Mikhalkov avait présenté la même année Soleil trompeur, qui est d'une tout autre dimension. Mais enfin, je dois reconnaître que ce n'est pas la faute de Tarantino, mais de la veulerie consensuelle du Jury et de la complicité étasunienne de son président, le cow-boy Clint Eastwood. Et j'ai regardé sans trop d'ennui, mais en m'étonnant que ça recueille un tel succès les étripages féminins de Kill Bill.

Je reviens à l'uchronie. Pour que ça fonctionne bien, il me semble qu'il y faut deux choses : d'abord que les prémisses soient d'une redoutable rationalité, rendant ainsi plus jouissifs les développements ultérieurs et, surtout, que le décalage intervienne presque au début du récit, permettant la construction du monde parallèle. Ces deux conditions ne sont pas du tout réunies dans Inglourious basterds.

J'avais commencé à recenser les anomalies et invraisemblances constatées ; j'y ai vite renoncé tant cette nomenclature m'a vite paru inutile, puisqu'on n'est pas dans un film sur la seconde guerre, mais dans tout autre chose… qu'est-ce que j'avais retenu ? Dès le début, l'absurdité de la présence d'un colonel SS, c'est-à-dire d'un haut gradé, pour capturer seulement cinq jeunes Juifs, dont trois enfants, la pratique parfaite de la langue anglaise par le fermier, le fait que quatre (ou cinq, même) agriculteurs juifs aient été recensés dans la contrée (quand on connaît la structure de la propriété agricole française !!!)…. et puis la facilité avec laquelle le commando exterminateur s'introduit en Allemagne pour accomplir sa roborative collecte de scalps allemands… (Ah oui ! Allemands, a-je écrit, et non Nazis comme le dit trop souvent Tarantino… Comme si on pouvait omettre que la vieille féroce Germanie ait été la terre d'élection de la Barbarie la plus atroce…. toujours ces délicatesses insupportables… voir à ce propos les débats que nous avons eus ici sur Allemagne année zéro).

Mais Inglourious basterds n'est pas un film historique et, il faut bien le reconnaître, n'a pas cette prétention. C'est plutôt un truc du type Les X-Men contre Godzilla, ou Brad Pitt chasseur de Vampires. C'est, de ce point de vue, assez bien fait, mais comme Tarantino ne se prend pas pour l'honnête et habile faiseur qu'il est, mais pour un des grands réalisateurs inspirés du cinéma de tous les temps, il y a bien des longueurs, des pauses (et des poses).


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De Arca1943, le 1er janvier 2014 à 22:40
Note du film : 3/6

En guise de cadeau du nouvel an, je ne vais PAS entrer dans une polémique avec Impétueux sur "Nazis" et "Allemands", quoique cela me démange ! D'autant plus que ce petit film amusant ne vaut pas la peine qu'on s'épivarde les quatre fers en l'air. Christoph Waltz est vraiment formidable, pour moi cet acteur est une découverte ; à tout le moins, dans ce rôle d'ordure nazie. Il réussit à être caricatural – on est chez Tarantino – mais d'une manière suave, qui contourne (ou recycle intelligemment) les clichés d'usage. La scène où il accueille Brad Pitt et ses acolytes dans un italien parfait est hilarante. Et quelques autres scènes itou. Mais pour le reste je me rallie à la description qu'en fait le regretté Jarriq: un type «qui se regarde filmer et s'écoute dialoguer».

Je dois dire aussi que vu qu'il s'agit d'un film campé dans une période historique, tout hommage soit-il à d'invraisemblables et musculaires séries B du bon vieux temps, je trouve antipathique de reprendre tels quels les airs de Morricone qui viennent eux aussi de films historiques : Allonsanfan (Risorgimento) et La Bataille d'Alger (Guerre d'Algérie). Ces musiques très fortes, magnifiques même, ne fonctionnent selon moi qu'avec les spectateurs qui n'ont PAS vu les films en question, des films historiques qui avaient, eux, l'ambition de dépeindre la réalité d'une époque et de faire revivre les événements – au contraire justement de ce film-ci, qui est une bande dessinée assumée et rigolote. Alors, ça jure, ça ne colle pas – à moins que l'on n'ait pas vu ces films, je le répète. Tandis que lorsque l'ami Quentin utilise, comme d'habitude, des airs de Morricone tirés de westerns comme Il Mercenario, alors ça me va, je suis même bien content de les réentendre dans un nouveau contexte.


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