Je vote pour la réédition de cette belle oeuvre de Germi (1946) ! Cette histoire d'un procès oublié est formidable et a sa place dans les rayonnages des bonnes médiathèques. A quand un coffret avec plusieurs Germi ? Et toi, Arca1943, peux-tu te joindre à mon vote ? Nb : je sors de deux ans de prison pour association mafieuse (prise illégale d'intérêt) ce qui explique mon silence au cours de cette période. Vincentp a tout faux. Ce procès de Germi me rappelle d'ailleurs le mien ! Tout s'est en effet joué sur un témoin qui m'a accusé d'avoir comploté contre un pizzaïolo, pour y construire à la place un dvdrome spécialisé sur les oeuvrettes italiennes.
Sandokan ne fait d'ailleurs pas seulement allusion au célèbre héros populaire… Lire Gomorra, de Roberto Saviano.
Très heureux de vous retrouver enfin, Sandokan, et de constater que les rumeurs répandues par le revizor VincentP étaient sans fondement : vous étiez un gibier de potence, tout simplement ! Et voilà que tout s'explique à la satisfaction générale.
Quant au coffret Germi que vous suggérez, il est plus que temps ! Étrange de voir que les éditions Criterion des films de Germi se multiplient depuis des années aux USA – Divorce à l'italienne, Séduite et abandonnée, Le Disque rouge, etc – tandis qu'en France, le tout premier Germi en Zone 2 (sic !) sortira seulement cet automne : il s'agit de La Presidentessa, avec la pulpeuse Silvana Pampanini. Plus drôle encore de se dire que pendant ces cinq dernières années, Divorce à l'italienne et Séduite et abandonnée étaient disponibles sur DVD en Italie avec sous-titres français mais que la France ne juge pas bon de les importer, à la différence des Germi sur Criterion…
Ce programme a tout de suite un premier mérite élémentaire : celui de nous rassurer sur le fait que certains films introuvables sur DVD existent bel et bien, qu'ils ne sont pas perdus à jamais. Ah ! me dis-je, soulagé, voici A chacun son dû d'Elio Petri, Un Juge en danger de Damiano Damiani ou encore Le Défi de Francesco Rosi. L'amateur de cinéma de quartier en moi est bien rassuré aussi de savoir qu'on a encore une copie de ces deux Corbucci, Deux grandes gueules, sympathique petit film de camionneurs seventies et Le Pot de vin, une comédie policière rigolote (mais sans plus, je dirais) avec le toujours amusant Nino Manfredi. Et du côté carrément de l'archéologie, a-ha : voici Chasse tragique de De Santis et le rarissime Sans pitié de Lattuada avec le couple Kitzmiller / Del Poggio.
Programme qui s'annonce aussi très inégal : c'est un mélange de série A, B et Z. Car par exemple La Mort a pondu un oeuf – dans mon lointain souvenir en tout cas – est un objet franchement poussif et confus, malgré la présence des prestigieux Jean-Louis Trintignant et Gina Lollobrigida. De même, quand un film s'intitule Les Dossiers rouges de la mondaine, peut-être qu'il ne faut pas en attendre la lune. Je ne suis pas renseigné sur le Squitieri – L'Ambitieux : connais pas – mais enfin, de Squitieri, il y a quelque chose comme deux ou trois bons films – tels Lucia et les gouapes et L'Affaire Mori, tous deux sortis sur DVD en France – mais aussi une floppée de mauvais. À vos risques, donc !
En revanche, parmi les quelques films des années 2000, je vous recommande tout à fait L'Étrange monsieur Peppino – tout en maudissant les traducteurs français de titres, qui sévissent bêtement des années 50 à nos jours, vu qu'on se demande vraiment pour quelle foutue raison ça ne s'intitule pas tout simplement L'embaumeur !
Et bien sûr, nous vous souhaitons tous de rencontrer enfin, au détour d'une projection, le mystérieux sandokan sans "S" majuscule…
4,5/6. Le témoin est le premier film réalisé par Pietro Germi, en 1945, avec comme assistant réalisateur Mario Monicelli. Drame d'obédience néoréaliste, sans doute un peu trop appuyé, enchaînant un peu trop facilement les épisodes dramatiques. Néanmoins, ce film est réussi et intéressant. Il est tout d'abord très bien filmé, les plans se suivant de façon fluide (par exemple, les premières séquences et le travelling introductif dans le tribunal).
Le scénario ménage des effets de surprise, tout particulièrement lors des vingt dernières minutes, habilement construites. Une atmosphère urbaine est bâtie, entre tripots populaires et bureaux de l'administration. A l'issue de ce long-métrage, une évidence s'impose : Germi possède les armes pour bâtir une oeuvre de cinéaste. Il ira haut et fort dans ce sens, avec ses innombrables réussites commentées par ailleurs sur ce forum, en compagnie de Arca Sandokan.
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